GWENDOLINE LILA BOWERS
and though you are warm, the cold lingers on the tip of your fingers
✿ Nom : bowers, comme si elle était une fleur ; mais sans pétale.
✿ Prénom : gwendoline lila ; ses parents voulaient la voir fleurir et grandir.
✿ Date & Lieu de naissance : un premier mars ; sous la pluie, sous les nuages de Londres ; sous les coups de Big Ben.
✿ Âge : 29 ans ; chante le glas.
✿ Nationalité : anglaise ; le thé, les petits biscuits ; les saluts de reine.
✿ Origines : du sang anglais coule – ton pays, qu’il crie.
✿ Orientation sexuelle : asexuelle ; elle ne comprend pas, tout ça ; les désirs, le reste.
✿ Statut civil : célibataire – cœur libre, toujours & à jamais.
✿ Statut social : elle trime pour travailler ; pour continuer à vivre.
✿ Profession | Études : infirmière de guerre + spécialisation bloc opératoire & officieusement chef de gang d’une mafia néo-zélandaise.
✿ Groupe : loved one - elle ne comprend pas, ce bouquet de fleur, pourquoi, comment.
✿ Nom de la fleur :une fougère ; comme si elle était une mauvaise herbe, au plus profond de son âme.
✿ Ce qu'il préfère chez lui, physiquement ou non ? : ses cheveux ; son visage enfantin, qui l’innocente, qui la rende jolie ; frêle (elle ne l’est pas ; jamais.)
✿ Son moment de la journée préféré ? : sa pause ; peu importe quand c’est, quand elle peut s’échapper, quand elle peut s’empoisonner au tabac.
✿ Est-ce qu'il a une passion dont il ne parle pas ? : les fleurs sauvages qu’elle récupère et met en pot ; et elles poussent.
✿ Plutôt du genre à s'endormir directement ou à se faire trois films dans sa tête avant ? : son sommeil n’existe pas ; elle fait des siestes, entre deux cauchemars, entre deux vomis.
✿ Comment est son écriture ? : illisible ; trop rapide, aucune attention, aucune envie.
✿ Gaucher, droitier, ambidextre ? : droitière ; il n’aurait plus manquer qu’elle écrive de la main du diable.
✿ Quelque chose qu'il ne supporte pas ? : les bruits trop forts ; trop rapides. Ceux auxquels elle ne s’attend pas.
✿ Est-ce que sa vie actuelle lui plaît ? : si elle pouvait mettre une cassette, elle mettrait la marche arrière.
you've got me chasing the sound but I just hear fractions
sale ; elle est sale, gwendoline.
une immondice sur cette terre épurée qui revêt encore des rêves et des espoirs ; mais elle n’apporte rien de tout ça, gwendoline – portant avec elle la désolation et la peur.
et pourtant ; comme une enfant, elle pleure. comme une enfant, elle fait des caprices. comme une enfant, elle demande de l’attention ; son âge qu’elle souffle sur les bougies n’est rien de plus qu’un délice de plus à ignorer.
gwendoline, elle est belle, elle est jeune ; le regard des autres sur elle et elle détourne le regard – non, ne la regardez pas. l’impression que le monde sait. l’impression que tout le monde la regarde car elle n’est qu’un monstre – et elle essaie de s’en débarrasser ; elle essaie d’oublier, elle le jure. De ses souvenirs ; de la peur ; de la honte ; du pêché.
et on pense qu’elle vole, gwendoline ; ses cheveux blonds dans le vent, ses yeux clairs qui pétillent – mais elle pourrit. elle se consume ; fume ; se complait dans le vice ; assume le dégoût qu’elle porte en elle – sur elle.
jamais elle n’en montrera quoi que ce soit.
elle se veut forte, gwendoline – elle se veut être un phénix qui se meurt ; elle se veut à toujours se battre, à toujours vouloir voler ; voir le ciel. et pourtant le sol la retient – condamnée à jamais à n’être qu’une pauvre fleur enterrée.
alors elle n’est que l’ombre d’elle-même ; une petite femme qui se bat pour des raisons qu’elle pense ‘juste’.
elle est brutale, elle est vulgaire ; être une femme – elle en rit, gwendoline.
elle salie son corps ; sa carapace trop propre, trop blanche ; le soleil qui la caresse la brûle et elle décide d’en changer – elle veut au moins être maître de son corps. alors elle dessine – ajoute des couleurs dans sa vie.
et pourtant son caractère lui n’en a pas, de couleur ; sa colère furieuse, son amour froid, sa haine glaciale et ton tempérament de feu – et parfois, au départ d’un étrange miracle ; d’un heureux hasard, on peut y voir un sourire ; un rire ; on peut y apercevoir un rayon de soleil avant que le vent ne souffle de nouveau.
et alors elle est esseulée, perdue dans cet amas de monde trop grand pour elle, trop grand pour la petite fille qu’elle est encore au fond, peureux oisillon qui ne souhaite guère sortir de son nid.
cheveux blonds mi-longs ; yeux marrons très clairs ; peau blanche parsemée de tatouages ici et là ; grains de beautés ; petite & fine mais robuste (musclée, être infirmière demande de porter beaucoup de poids) ; aucun sens de la mode vraiment ; peu mettre tout & n’importe quoi ; adore les chaussettes & ne les mets pas par paires ; met des baskets ; accroche toujours sa longue mèche de gauche avec un chouchou en arrière.
maybe god just don’t want m e h e r e
c’est une histoire classique ; une petite fille aimée par ses parents ; aimée par ses pairs – grandissant entourée, adorée.
Une petite fille qui grandit dans la banlieue de Londres ; géants immobile devant la petite maison de Gwendoline. Et Gwendoline s'y perd, dans ce labyrinthe ; le lycée arrive si vite ; l’université encore plus. Elle doit choisir.
Très vite, elle sait ; elle veut que ses parents soient fière d’elle, elle veut faire honneur ; être rempli de fleurs comme le jardin ; être honorée comme certains peuvent l’être.
Très vite, elle déchante ; elle veut aider, soigner, sauver. Elle le veut, vraiment. Elle le désire si fort ; à presque dix-huit ans elle entre dans l’armée, finit ses années obligatoires et devient une étudiante infirmière ; Birmingham l’accueille en son sein. Les prochaines années ne sont qu’études ; nuits blanches ; concours.
Les quelques années qui suivent et Gwendoline signe pour partir à l’étranger, pour aider les blessés, les civils ; les soldats ; qui ceux qui risquent leur vie, là-bas, si loin ; tellement loin que l’on n’imagine pas.
Elle n’imaginait pas.
Elle ne pouvait pas.
La guerre est un endroit que l’on ne peut pas imaginer. Et même s’il y a des films ; des images d’archives ; des photos ; des livres ; rien ne peut préparer une jeune fille ; n’importe qui ; à l’horreur de la guerre.
Gwendoline est terrifiée ; la mort partout ; le rouge partout ; la souffrance ; les cris ; les pleurs ; la peur – partout, tout le temps.
Le quotidien – toujours.
Gwendoline ne peut plus – le contrat se finit, elle rentre.
Mais elle ne peut pas.
Chez elle – chez ses parents ; toujours les mêmes cauchemars, les mêmes images.
Alors Gwendoline s’enfuit ; elle part, le plus loin possible, elle disparaît ; demande une mutation – Nouvelle-Zélande, voilà qui semble assez loin.
Assez loin de tout ça – de l’armée britannique, de la guerre qu’elle a connu, de la peur qu’elle inflige à ses parents, de la pitié qu’elle voit chez ses amis ; elle veut disparaître.
Alors Gwendoline disparaît.
Auckland nouvelle vie ; nouvelle identité.
De jour, Gwendoline poursuit des études ; de nuit, c’est autre chose. Elle se spécialise dans le bloc opératoire ; elle a déjà vu tellement d’horreur que plus rien ne peut la toucher.
A part la souffrance – celle des autres. Celle de ceux qui ne peuvent pas payer les soins ; ceux que l’on oublie, que l’on met de côté. Ceux qui sont comme des personnages secondaires dans leur propre vie ; et elle ne peut pas.
Elle ne peut pas et décide de les aider par elle-même ; des gangs, il en existe pleins ; des gangs qui gèrent la contrebande de drogue et de médicaments qui peut aider les autres – beaucoup moins. Et encore plus rare sont ceux qui accepteraient une femme – une anglaise.
Une étrangère.
Et pourtant ; miracle dans sa vie désordonnée – il tombe amoureux ; le chef, racailles des rues recherché par la police ; il tombe amoureux et se met à cracher des fleurs ; Gwendoline a une fleur sur le poignet.
Et elle décide d’en jouer.
Elle décide de jouer de cette nouvelle maladie qui a commencé à voir l’aube dans son pays ; elle décide d’en jouer, cette maladie qui tue et qui est si étrangère ; elle ne la connaît pas mais fait l’aveugle, l’ignorante ; elle en joue et décide de cacher ce pêché.
Elle triche ; pour avoir du pouvoir, pour gravir les échelons ; elle triche et rencontre les autres, ceux sans quoi rien ne serait possible, ceux qui donnent tout ce qu’il faut pour aider, pour soulager la douleur, pour faire dormir ; les maillons de la chaîne, ceux-là même qu’on ne peut connaître sans faire partie de la bande.
Elle triche et arrive très vite sur le devant de la scène ; ils savent – ce qu’elle a fait, à l’étranger ; sa carrière militaire. Le respect est là.
Elle adore ça.
Se sentir puissante ; autoritaire ; avoir du pouvoir. Elle a plus de pouvoir sur eux qu’elle n’en a sur la vie ; elle se sent pousser des ailes.
Elle devient reine quand le roi tombe.
Elle devient ange quand l’enfer s’écroule.
Le gang a perdu sa tête pensante ; Gwendoline le remplace. C’était ses dernière volonté, après tout : que sa bien-aimée reprenne le flambeau ; mais il n’a jamais arrêté de cracher des fleurs.
Et Gwendoline ne l’a jamais aimé.
Sa mort n’est pas un mystère ; étouffé par les fleurs, frappé par derrière.
Certains disent que c’est elle, qui l’a tué ; d’autres qu’elle n’y peut rien – c’est l’amour qui tue, c’est l’amour qui use.
Et Gwendoline ne dit rien ; elle prend son trône ; règne sur Auckland et la drogue ; sauve les âmes en peine sans savoir qu’elle en devient une.
Et personne ne sait ; tout le monde ignore. Que le chef du gang que la justice recherche n’est plus un homme ; personne ne sait qu’il s’agit d’une infirmière qu’il peuvent croiser dans l’hôpital, personne ne sait, non – et personne ne saura jamais.
Car Gwendoline sait se cacher.
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