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FORUM FERMEdéfinitivement. merci pour les souvenirs !

l'amour fleurit et flétrit, il est comme une fleur qui passe et trépasse avec le temps.
l'amour ne dure qu'un instant, qu'un moment ; c'est ce qu'on dit, qu'il est éphémère, comme la vie, comme la pluie.
et pourtant, malgré ce moment si court durant lequel on aime, cela peut suffire à tuer ; et ça vous rend malade, d'aimer sans être aimé en retour, et ça vous tue le coeur et l'âme - littéralement.
vous avez envie de vous échapper, d'arrêter ça, et c'est votre poitrine qui se gonfle, vos poumons qui s'emplissent ; et vous toussez, encore et encore.
et ce sont des pétales de fleurs qui tombent lourdement sur le sol pâle.
auckland. juillet 2023, hiver.
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27.10.21tou beau tout chaud, prêt à braver la chaleur de l'été, voici les nouvelles juste ici
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(terminé) Qu'est-ce qui pue et qui est loin du nez ? ✧ feat Naoki

 ::  RP abandonnés & terminés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Mar 26 Oct - 23:36
download-1.jpgTu as ouvert les yeux bien tôt ce matin (ou du moins à une heure raisonnable si on s’est couché à 23h) car la première chose que tu as vue était le dos de Jupiter en train de dormir à côté de toi. La première chose que tu as sentie aussi était le mal de tête affreux, telle une barre sur le front post-soirée un peu trop alcoolisée. Vous étiez sortis hier soir et vous étiez rentrés très tard, ou très tôt, tu ne sais plus vraiment. Le seul fait avéré était que tu n’avais pas assez dormi et que c’était foutu de toute façon. Un grognement te redresse sur le matelas et accompagne la recherche de tes lunettes. Un pantalon oublié en mine anti-personnelle sur le sol manque de te faire trébucher alors que tu essayes de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller ton meilleur ami. Tu jures dans un chuchotement et te déplaces à tâtons dans la chambre en espérant y trouver au moins ton t-shirt, sans succès. Tant pis, ça sera seulement le boxer. Tu finis par trouver la poignée de la porte après avoir évité les autres vêtements de destruction massive.

Tu refermes la porte derrière toi. L’air matinal de l’appartement t’arrache un frisson mais c’est la sensation du coton doux sous ta main qui attire ton attention.

Il y avait une chaussette.
Sur la poignée de la porte.

Ton cerveau ne cherche pas vraiment à faire de l’intense réflexion. Tu étais persuadé que c’était Leina, ou plutôt tu en avais la preuve. Il n’y avait qu’elle pour porter des chaussettes avec de la dentelle. Tu laisses échapper une inspiration de cochon, seul rire que tu peux faire avec ton mal de tête. Petite coquine. Tu laisses la chaussette là, ça te fait bien marrer et prend la direction de la cuisine, tu avais besoin de boire 2L d’eau, d’un café, et d’un doliprane.

Cuisine qui était déjà occupée par le troisième colocataire.

« Yo ! » Un grand sourire fatigué et passablement gueule de bois illumine ton visage quand tu te manifestes. Tu te diriges vers le tiroir où sont entreposés les médicaments, attrapes un verre d’eau que tu avales d’une traite avec une gélule. Deuxième verre d’eau. Troisième verre. Tu avais beaucoup trop soif.

Et tu te retournes vers Naoki. « Ça va la forme ? J’espère qu’on n’a pas fait trop de bruit en rentrant hier… ce matin... je sais plus. Surtout avec Jupiter dans sa chambre, on a tendance à être un peu vocaux. » Autre grand sourire. Il fallait absolument que tu en ajoutes une couche sur la chaussette, dépendant de la réaction du Japonais, tu saurais si tu pouvais appuyer un peu plus sur ce quiproquo avec lui, au risque peut-être de le faire fuir en vrai. Mais il savait à quoi s’attendre dans cette colocation, surtout avec les trois compères. « Leina a l’habitude mais comme t’es un peu discret… En tout cas, tu me dis si jamais on te dérange. Au pire tu toques à la porte. » Vous aviez surtout l’habitude de faire des bagarres ou les cons, pas les choses sous-entendues par la chaussette.

Tu passes une main dans tes cheveux déjà beaucoup trop en bataille. Tu lances ton café dans une des innombrables tasses moches et files te chercher un plaid qui traîne sur le canapé, que tu enroules autour de tes épaules. Même un radiateur ambulant pouvait avoir froid. Tu récupères ton café et t’installes à table en face de lui. « Dommage que tu ne sois pas sorti avec nous, c’était marrant. La gueule de bois vaut presque le coup. » En tout cas, ça n’aidait pas à le connaitre s’il ne cherchait pas à passer du temps avec eux. Ou peut-être Naoki ne voulait juste pas être là quand tu venais pour faire sortir tout le monde. Dommage, toi t’aimerais bien apprendre à le connaitre. « Tant qu’on ne monopolise pas les chiottes en pleine nuit pour tout vomir, ça devrait aller … Ta chambre est super mal placée pour ça. » Petit rire. Chacha tu as la classe ce matin, un vrai gentleman plein de tact et de finesse.
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Jeu 28 Oct - 22:55
Le bruit environnant qui résultait de la vie nocturne du quartier était une chose dont on l'avait prévenu dès la visite de l'appartement. Un bruit dont il pouvait s'accommoder, lui-même étant amené à veiller parfois jusqu'à tard dans la nuit. En revanche, l'agitation sonore qui régnait dans l'appartement du matin au soir était quelque chose de nouveau pour lui. Même pour quelqu'un ayant déjà connu la colocation. A croire que les néo zélandais ne témoignaient aucun respect pour le calme d'autrui. Ou alors il s'agissait seulement de ces deux-là... Naoki n'avait pas mis longtemps avant de se procurer des boules quies. Quelque chose lui disait qu'elles lui deviendraient bien vite indispensables s'il pouvait se prémunir de la folie qui régnait en ces lieux. Pourtant, elles parvinrent tout juste à réduire le volume de la tornade qui agita l'appartement au beau milieu de la nuit – du matin ? Le japonais n'avait pas cherché à connaître l'heure, trop occupé à essayer de faire abstraction du retour du trio infernal. Car pour ne rien arranger à son affaire, le meilleur ami de Jupiter faisait honneur à sa réputation en fréquentant régulièrement les lieux.

Dans son malheur, le jeune homme pouvait s'estimer heureux cette fois-ci : il ne s'était pas couché spécialement tard, si bien que l'interruption de son sommeil au cours des heures qui avaient suivies lui permit tout de même de se lever sans être trop fatigué. Comme à son habitude, Naoki démarra la journée par une douche, laquelle acheva de le réveiller pour de bon. Ce ne fut que lorsqu'il emprunta le couloir en direction de la cuisine, les cheveux encore humides de leur rencontre avec la cascade d'eau, qu'il la vit. Là, sur la poignée de la porte de la chambre de Jupiter. Une chaussette. Il ne l'avait pas remarquée à sa première sortie de sa chambre, l'esprit encore embrumé. A présent, le spectacle saugrenu du vêtement enroulé autour de la poignée lui sautait aux yeux, élément incongru dans un lieu qui ne l'était pas moins. Qu'est-ce que cette chaussette faisait là ?

De longues secondes s'écoulèrent ainsi, témoins silencieux de sa contemplation stupéfaite. Puis les mots de Leina lui revinrent en mémoire. Pas immédiatement. Pas forcément dans le bon ordre. Mais le sens caché derrière la présence du vêtement en faisait partie. Bien malgré lui, Naoki se sentit rougir. Il crut entendre un bruit derrière la porte de la chambre et s'empressa de reprendre son chemin. Que l'un d'entre eux ramène quelqu'un à l'appartement n'avait rien de surprenant et pourtant, il aurait préféré ne pas savoir. Le japonais tenta de se changer les idées en cuisinant, cependant bien vite rattraper par la réalité : il n'avait pas encore trouvé de magasins où dénicher des produits asiatiques, si bien qu'il se débrouillait avec ce qu'il pouvait obtenir dans les commerces avoisinants l'immeuble. Du poisson, du riz et-

« Yo ! »

La voix lui fit relever la tête. Moins familière que les autres et pourtant pas inconnue à ses oreilles. Le visage fatigué de Charlie lui apparut alors. Charlie. Attendez, quoi ? Charlie ?! Pris de court, le jeune homme bredouilla quelque chose en retour pour saluer. Heureusement pour lui, l'autre se désintéressa complètement de sa personne sur le moment, trop préoccupé à avaler ce que Naoki supposa être un médicament contre la gueule de bois. Si tenté que ça puisse exister. Le japonais en profita pour porter un bout de poisson à ses lèvres, comme si le simple fait qu'il ait la bouche pleine suffise à le tenir écarté d'une discussion gênante.

« Non ça va, je n'ai rien entendu. » Ou presque. « J'ai suffisamment dormi. »

Pas comme toi. Mais ça, Charlie n'a pas besoin de le préciser. Ça se voyait à sa tête. Lorsque son interlocuteur s'éloigna, Naoki se surprit à espérer que ce dernier ne s'attarde pas dans la cuisine. Pas en boxer. Surtout pas en boxer. Ses espoirs s'envolèrent au rythme des pas de Charlie qui revint s'asseoir en face de lui.

« Ah vraiment ? »

Ça ne sonnait pas vraiment de manière convaincante à ses oreilles, aussi il s'empressa d'ajouter :

« Peut-être une prochaine fois dans ce cas. »

Ne pas prendre le risque de froisser son interlocuteur. Lui-même ne voyait pas l'intérêt de boire autant jusqu'à s'en rendre presque malade mais... La suite lui fit reposer ses baguettes, soudain dégoûté par la texture engendrée par le mélange de l’œuf cru sur son matelas de riz. Cet idiot. Il allait finir par lui ruiner son premier repas de la journée.

« Au fait... Félicitations. Pour toi et... Jupiter. »

Changer de sujet. Vite. Naoki avait sorti la première chose qui lui était venue. Certainement pas la meilleure. Voilà que les questions se bousculaient derrière ses lèvres closes, sans qu'il ne parvienne à faire le tri sur le moment. Terrain glissant qui s'annonçait. Il ne le connaissait pas après tout.

« Ça fait longtemps ? »

Peut-être qu'avouer que Jupiter ne l'avait jamais présenté comme son petit-ami n'était pas la meilleure chose à faire en présence du principal concerné. D'un autre côté, c'était méchamment tentant à dire.
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Lun 1 Nov - 17:31
download-1.jpgIl te murmure un truc qui ressemble à une salutation de bonjour mais tu es trop occupé à prendre ton doliprane, faire ton café et mettre un truc sur ton dos.  Il te dit qu’il n’avait pas entendu grand-chose et tu soupçonnes qu’il ment éhonteusement. Tout le bâtiment vous a sûrement entendu à travers les murs, alors tu n’imaginais pas à travers une simple porte.

Tu l’avais tellement dérangé dans son petit déjeuner, cela se voyait à sa tête, mais tu avais décidé de faire la conversation parce que tu n’avais jamais eu trop eu l’occasion d’avoir un tête-à-tête avec Naoki depuis qu’il s’était installé dans la chambre du fond.

« Ouais, ça serait cool que tu viennes un soir quand même ça fera plaisir à tout le monde je pense. » Tu souris et ton mal de tête empire encore. Tu n’en as pas fini et tu sais que tu vas larver avec les deux autres toute la journée devant un film et de la mal bouffe post-soirée.

Tu le vois reposer ses baguettes quand tu bois une grosse gorgée de café chaud. Ah. Tu te disais que tu avais dû le dégouter avec ton histoire de vomi. Tu n’as pas vraiment de tabou et tu avais oublié de faire attention. Naoki n’était clairement pas issu de la même culture. Oops.

Tu observes Naoki en face de toi. Il était tellement réservé que tu avais du mal à lui soutirer trois mots. Ah, t’es difficile Naoki, fais un effort.

Heureusement, c’est le Japonais qui relance la conversation.

Félicitations.
Pour lui et Jupiter.

Tu manques de cracher de rire ton café sur le pauvre coloc. A la place, il ressort par le nez que tu couvres immédiatement avec ta main. Et ça fait beaucoup trop mal. Tu te diriges rapidement vers le lavabo pour souffler dans l’eau courante et nettoyer ton nez. Ah Charlie, c’est la classe ce matin.

« Ah bon sang. » Tu ris en essuyant ton visage sur le plaid. « Aaaaah la vache. » Tu ris encore plus fort. Non, décidément c’était trop drôle. Même si ce n’était pas totalement faux. Tu avais clairement un crush depuis des années, mais rien de plus.

« Tu en poses des questions personnelles dis-donc, Coquin. » Ton sourire est mutin. Autant sauter les trois pieds dans le plat, l’occasion était trop belle. « Cinq ans bientôt. Depuis la fac quoi. » Ouais, ça faisait longtemps qu’ils se connaissaient. Pas qu’ils étaient ensemble, mais c’était un joli mensonge par omission. « Mais je ne comprends pas pourquoi on continue de mettre cette chaussette. On est discret pourtant ! Leina s’est jamais plainte. » Tu feins l’incompréhension, le regard dirigé vers le couloir menant aux chambres, et hausse les épaules.

« Et toi alors ? Tu n’as personne à nous présenter ? Qu’on se fasse un double-date un jour, ça serait cool. » Et beaucoup trop drôle, c’était certain que Jupiter jouerait le jeu. Quoique peut-être ne risquerait-il pas que Naoki s’en aille et que le loyer réaugmente pour lui et Leina.
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Mar 2 Nov - 20:55
Un horrible et sonore raclement nasal suivit ses félicitations polies, forçant le japonais à reporter immédiatement son attention sur le visage de son interlocuteur. Si les propos de ce dernier étaient parvenus à le dégoûter de son petit déjeuner, une surprise mêlée d’écœurement se dessina bientôt sur les traits du sien à la vue des deux coulées brunes qui jaillir des narines de Charlie. Si l'autre eut le réflexe de couvrir son nez, il ne fut cependant pas assez rapide pour épargner ce spectacle à Naoki. Interdit, le japonais observa les faits et gestes de son interlocuteur, avec une certaine prudence. Un peu comme on le ferait envers un animal sauvage au comportement imprévisible. Car aux yeux de Naoki, c'était véritablement ce qu'incarnait le plus jeune à cet instant précis.

« Est-ce que... Tout va bien ? » finit-il par demander, toujours avec cette même politesse parfaitement feinte.

En réalité, la présence de Charlie l'importunait. Beaucoup. Le japonais aurait de loin préféré pouvoir prendre son petit déjeuner en paix après la nuit agitée dont l'avaient gratifié le trio infernal à son retour à l'appartement. Dire qu'il ne comprenait pas ce qui lui avait valu une telle réaction de la part de son interlocuteur était un euphémisme. Chaque jour comportait son lot de constats liés au choc culturel et Naoki soupçonnait de plus en plus que l'écart d'âge entre lui et ses colocataires n'arrangeait en rien son intégration. La pique de Charlie lui fit baisser les yeux sur les restes de son petit déjeuner, les joues légèrement rosies par la honte et l'embarras. Il n'avait plus du tout faim à présent.

« C-Cinq ans ? »

Il n'en revenait pas. Cela faisait aussi longtemps entre eux et Jupiter ne l'avait jamais introduit comme son petit ami ? Pourquoi ? Dans quel but ? Charlie le savait-il ? Comment en être certain... Le japonais n'osait pas revenir là-dessus, par crainte de se montrer indiscret autant que d'être perçu comme un pervers.

« Je l'ignorais. Il ne m'en a jamais parlé auparavant. » se sentit-il obligé de préciser pour éviter d'avoir à commenter la fameuse discrétion dont l'autre se targuait de posséder.

D'un côté, ce n'était pas en limitant au maximum ses interactions avec Jupiter qu'il pouvait espérer apprendre quoique ce soit concernant ce dernier. L'indifférence qu'il mit dans ses propos pourrait presque sonner comme de la contrariété mais le japonais ne le remarqua pas sur le moment. Il n'était pas attiré par Jupiter et ne risquait pas de se révéler jaloux en apprenant sa liaison avec Charlie. Que ce dernier se rassure sur ce point. Ravalant un soupir, Naoki se mit en tête de débarrasser la table du bol et de l'assiette qu'il avait utilisés. Par chance, il dénicha l'un des rares tupperwares encore propres pour y regrouper riz, œuf et poisson, s'efforçant de ne pas mélanger le tout avant de placer le contenant au frigo. Peut-être pour ce soir, réchauffé. Résolu à se consacrer corps et âme à la vaisselle pour ne pas avoir à faire la conversation et quitter la cuisine au plus vite, le japonais faillit ne pas entendre la question de Charlie lui parvenir.

« Pardon ? » Le temps à l'autre de reformuler l'objet de sa curiosité. « Non je... Je n'ai personne et... Je ne cherche pas, merci de t'en préoccuper... »

A en croire son interlocuteur, beaucoup de choses semblaient « cool ». Prendre part à une soirée, c'était cool. Rentrer complètement bourré, c'était cool. Une relation consentie c'était cool. Et la gueule de bois alors ? Cool aussi ?

« J'imagine que les deux autres ne vont pas se lever tout de suite ? »

Mieux valait qu'il aille jouer dans l'un des cybercafés du quartier. Peut-être découvrirait-il une magasin de produits asiatiques qui sait ?

« Je vais sortir. Tu as... besoin de quelque chose ? »

Par pitié, qu'il ne lui réclame pas une boîte de préservatifs.

« Un truc contre la gueule de bois ? De la glace ? »

Ce qu'il pouvait se trouver stupide parfois de se montrer si gentil envers un mec qui avait failli lui recracher son café à la gueule... Mais du moment que ça permettait à l'intéressé de se sortir de la tête l'idée de lui trouver un date, cela convenait à Naoki. Il avait assez d'un tatouage floral à l'intérieur de son poignet gauche.
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Mer 3 Nov - 22:22
download-1.jpgTu sirotes ton café en regardant Naoki ranger son petit déjeuner et tu te demandes pourquoi il ne le finit pas. Peut-être que le café qui ressort par le nez l’avait dégouté, pourtant tu avais fait attention à ce qu’il ne voit pas le désastre. Surtout que cela faisait terriblement mal.

Jupiter n’avait rien dit sur votre relation. En même temps, c’était complètement faux, mais si tu te disais parfois que votre bromance allait peut-être un peu trop loin parfois. Mais cela semblait vous aller à tous les deux, c’était plus le important. Tu ris. « Ah ouais, il aime pas qu’on le crie sur tous les toits. Il est encore gêné toussa. » Ou pas. Quitte à faire marcher Naoki autant en ajouter une couche sur Jupiter. « C’est parce que je suis trop fab’. » Hairflip à la Beyoncé bien tenté avec tes cheveux en bataille. Tu penses que le Japonais ne prendrait pas au premier degré ta bêtise.

Et il te dit qu’il ne cherche personne. « Oh, ok. Dommage. Un double date aurait été sympa. » Pour rencontrer de nouvelles personnes, vu que Naoki ne souhaitait pas qu’on le connaisse visiblement. Nouvelle gorgée de café et tu te lèves pour fouiller dans les placards à la recherche d’un bout de pain ou d’un paquet de gâteaux. Tu tombes sur des oreos. Le paquet est presque vide, tu le remplaceras pour te faire pardonner de l’avoir terminé.

Un gâteau dans la bouche, tu prends ton café et t’installes dans le canapé. « Non, ils vont faire la grasse mat’ je pense. » Tu lances en réponse. « Ils ont bu plus que moi hier. » Tu cherches ton sac posé en vrac près de la porte d’entrée, en sort ton pc et tes feuilles de cours. Quitte à ce que tu n’aies pas de conversation avec le dernier coloc, autant mettre à profit le temps gueule de bois pour bosser. Tu n’es pas sûr que tu seras efficace mais tu reliras tes gribouillages demain matin.

Tu relèves la tête quand Naoki te demande si tu veux quelque chose. Tu réfléchis. Un fast food te dirait bien mais tu ne veux pas faire ça sans les deux autres.

« Du lubrifiant. » Tu réponds sérieusement, sans une once de sourire.

Puis tu éclates de rire.

« Je plaisante. Tu verrais ta tête ! »  Tu passes une main dans tes cheveux déjà en n’importe quoi. « Désolé, j’ai un humour particulier, tout le monde n’apprécie pas mon talent pour les blagues très nulles. » Tu tapes le mot de passe sur ton pc en riant encore, reporte ton attention sur Naoki. « Promis, promis, j’arrête. » Tu pauses, reprend un air ni moqueur ni plaisantin. « Sinon je sais pas. Je pense que je vais attendre Leina et Jupi pour manger un truc consistant. Donc je pense que je suis bon, merci d’avoir proposé. »

Tu retournes sur ton pc, prêt à bosser l’un de tes cours ou au moins lire le chapitre que tu dois bosser pour la semaine prochaine et attrapes une petite pile de feuilles pour prendre des notes. Tu te colles au fond du canapé, pc sur tes genoux, plaid sur tes épaules. Tu fais signe à Naoki. Tu supposais qu’il ne préférerait pas t’avoir dans les pattes après tes mauvaises plaisanteries au petit déjeuner.

« A tout à l’heure du coup. »

Quand les clés tournent à nouveau dans la porte, tu as lu et annoté un quart de ton chapitre. Il était long, compliqué et les concepts n’étaient pas simple à comprendre. Tu avais plusieurs fois du te référer à d’autres livres pour y voir plus clair. Et les deux zigotos n’étaient toujours pas levés.

Tu lèves la tête de tes notes, suit des yeux Naoki avec ses sacs, puis le rejoins. « Tu as besoin d’aide pour tes courses ? » Tu zieutes ses achats sans vraiment faire attention à ce qu’il y a vraiment dedans. Tu te sens un peu coupable de tes conneries. Ce n’était pas comme ça que tu réussirais à briser la glace. « Bon désolé, si t’as pas remarqué, je t’ai fait marcher tout à l’heure. Je ne sors pas avec Jupiter, mais je dors dans son lit quand je viens. C'est plus simple. » Autant expliquer un peu. « Leina a un humour aussi douteux que nous, la chaussette est à elle, elle a dû mettre ça ce matin quand on s’est couché. » Tu souris. « Donc t’inquiètes pas. J’espère juste que tu vas t’y habituer. On est un peu beaucoup très cons. » Pas que tu te sentes coupable d'être con, loin de là. Mais tu pensais que Naoki méritait au moins une explication, et une petite excuse. Histoire qu’il ne fuit pas de cette maison de fous.
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Mar 9 Nov - 11:30
Du lubrifiant. Lubrifiant. L u b r i f i a n t. Quelque part, un neurone a explosé à l'intérieur de son crâne. Le japonais scruta le visage de son interlocuteur dans l'espoir d'y déceler le moindre indice qui trahirait l'autre dans sa plaisanterie. Il ne pouvait pas croire ce que ses oreilles avaient entendu. Et l'air absolument sérieux de Charlie n'arrangeait rien à la situation. Naoki se sentit pâlir, incapable de savoir comment réagir face à une telle franchise décomplexée. Les images se bousculaient dans sa tête, aidées par les propos que le plus jeune avait tenus auparavant autour de la table de la cuisine. Sur le moment, le japonais fut incapable de répondre quoique ce soit. Le rire de son interlocuteur le fit sursauter. Sa tête ? Il n'avait aucune idée de l'expression qui s'était installée sur son visage. Il ne voulait pas juger la relation entre ces deux-là – ou même entre deux hommes – mais certainement que son expression l'avait trahi l'espace de quelques longues secondes d'un profond malaise.

« C'était particulier oui... »

Pour ne pas employer un autre adjectif pour qualifier l'humour de Charlie. Il en vint presque à regretter d'avoir proposé à ce dernier de lui rapporter quelque chose. Heureusement pour lui, le plus jeune ne cherche pas à profiter davantage de sa patience. Trop soulagé de pouvoir s'éclipser, le japonais salua vaguement son interlocuteur au moment de sortir. Savoir une porte entre eux était un soulagement. Naoki s'efforça de prendre son temps autant que possible se peut pour faire ses courses. Il n'avait pas hâte de remettre les pieds dans cet appartement. Et avec un peu de chance, les deux autres seraient réveillés, si bien que Charlie ne se sentirait pas contraint de lui faire la conversation. Dire qu'il avait espéré que le troisième luron soit moins pénible que les autres, c'était raté. Au bout de plusieurs dizaines de minutes de recherches, il parvint à trouver un semblant d'épicerie asiatique. Voilà qui était vraisemblablement sa première bonne nouvelle de la journée. Ses courses faites, il retourna à l'appartement, un sac suspendu à chaque main. Ce n'était pas chose évidente de chercher ses clés, ouvrir puis refermer la porte avec les deux sacs pleins à craquer mais le japonais ne se serait jamais risqué à demander de l'aide.

« Non ça ira, merci. »

La réponse résonna de manière plus froide qu'il ne l'aurait souhaité. Aussi, Naoki s'empressa d'ajouter :

« Tu as certainement mieux à faire. »

Là encore, il eut le sentiment d'être désagréable. Le japonais en aurait presque soupiré de dépit et tandis qu'il cherchait une formulation plus appropriée, Charlie reprit la parole. Surpris, le jeune homme suspendit son geste pour se tourner vers son interlocuteur. Plus simple de dormir dans le lit de son ami au risque de laisser s'enflammer les rumeurs et insinuations ? Naoki ne comprenait pas en quoi cela était plus simple que de dormir sur le canapé du salon...

« C'est... J'ai vraiment cru que toi et lui vous étiez... »

L'autre avait certainement bien dû se marrer intérieurement en le voyant gober chacun de ses mensonges.

« Même si ça avait été le cas, ça ne m'aurait pas dérangé. En revanche, je ne comprends pas ce qu'il y a de drôle à plaisanter de ça. »

Se disant, il se remit à ranger ses courses. Chaque jour, des centaines, peut-être des milliers d'individus mourraient d'amour après des mois de lente agonie pulmonaire. Pour finir par renaître en n'étant plus capable d'aimer qui que ce soit.

« Moi, ça ne me fait pas rire Charlie. Peut-être que je ne suis pas fait pour cette colocation après tout. » poursuivit-t-il en levant son bras gauche sans même y faire attention.

Ce n'était pas un mystère pour lui. Depuis le tout début, il savait qu'il ne ferait pas de vieux os au sein de l'appartement. Et si la compagnie de Leina s'avérait moins compliquée qu'il ne l'avait imaginé, celle de Jupiter en revanche... Le japonais ne supportait plus ses sourires, pas en sachant les commentaires désobligeants dont il avait été la cible. Il allait devoir se chercher un logement à lui. Au diable les propos de Jupiter sur le manque de choix évident à cette époque de l'année. Il ne souhaitait plus être l'objet de l'humour de ces trois-là. Ses yeux rencontrèrent malencontreusement le tatouage en forme de fleur qui ornait son poignet gauche et Naoki rabaissa brusquement son bras, espérant que son interlocuteur ne l'avait pas remarqué.

« Désolé, oublie ce que j'ai dit. »

Contournant Charlie, il s'approcha du frigo pour l'ouvrir et déposer les quelques légumes dans l'un des bacs inférieurs qui lui était réservé. En découvrant le fond d'eau verdâtre qui stagnait au fond de celui-ci, le japonais jugea préférable de le laver une bonne fois pour toute, quitte à détruire l'écosystème qui s'y était certainement formé avec les années. Sans perdre un instant, il tira le bac à lui pour en vider le contenu dans l'évier.
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Sam 13 Nov - 21:42
download-1.jpgNaoki avait bugué. Stoppé net dans le déballage de courses. Bien sûr qu’il avait gobé ses mensonges, tu étais un bien beau menteur et très convainquant parfois. Le Japonais ne te connaissait juste pas assez pour apprécier ton humour. Il te réprimande comme un papa. Te dit que ce n’est pas drôle et tu hausses les épaules en levant les yeux au ciel. Tu avais déjà eu cette conversation des centaines de fois.

« Je n’ai pas de tabou. Je rigole de tout. C’est comme si tu me disais que j’ai pas le droit de me moquer de Donald T. parce que tu comprends, faut pas rire des débiles. Et puis c’est qu’une chaussette, ça aurait pu être autre chose. »

Autant dire que tu trouvais ça très con de s’offusquer des blagues homo’. C’est pas comme si Jupiter et toi étiez bi tous les deux (et que votre relation était plus qu’ambigüe aux yeux des personnes extérieures ce qui rendait la blague encore plus convaincante). Naoki loupait des bonnes poilades.

« Tu n’arriveras pas à me convaincre du contraire. Beaucoup ont essayé. » Et ils ont tous perdu. Quand tu te mets à débattre, tu as tendance à rester sur tes positions. C’est pour cela que cela s’appelle un débat et pas une conversation.

Pas fait pour la coloc. Voilà que Naoki tente de menacer de partir. Tu soupires en secouant la tête d’un air déçu. « Allez, ne soit pas si dramatique. C’était une blagounette. En tout cas pour moi visiblement. » Tu hausses les épaules. « Il faut croire que l’humour c’est définitivement culturel. » Peut-être que tu avais été trop loin pour un Japonais qui n’était pas habitué à la Nouvelle-Zélande. Ou alors tu étais un cas particulier, tu en tenais une bonne couche quand même. De toute façon, tu t’étais déjà excusé, la discussion était close.

Naoki rabaisse sa main mais tu avais eu le temps d’apercevoir la fleur qui s’y trouvait et tu te dis que c’est certainement un tatouage ou alors avait-il réagit de la sorte car il était le bourreau d’une pauvre personne malade.

Il reprend le rangement en s’excusant et tu observes ces mains qui s’agitent dans un bruissement de sacs plastiques pas très écolo (les Japonais et leur amour du plastique). Tu te décales quand il veut se rendre au frigo et tu l’observes nettoyer le bac à légumes aussi vert que des courgettes dans l’évier. Il y avait un moment qu’il n’avait pas servi à autre chose qu’à entreposer des bouteilles de bières.

Adieu bac à légumes, merci pour ce service rendu à la Mère Coloc.

Tu pensais qu’il valait mieux laisser Naoki tranquille pour l’instant et tu files à la douche. Doucement, tu entres dans la chambre de Jupiter en espérant ne pas le réveiller et tu files dans son armoire où tu piques un jogging et un t-shirt. Flemme de rechercher dans les mines anti-personnelles sur le sol. Ton meilleur ami et toi aviez l’habitude de vous échanger les vêtements de toute façon, pratique quand on fait la même taille et le même poids. Tu ressors tout aussi discrètement que tu es rentré. Car Jupiter était du genre à se lever d’un coup une fois réveillé et tu préférais qu’il récupère un peu plus de la soirée.

Tu laves la soirée en 5 minutes pendant lesquelles tu repenses à la réaction de Naoki. Tu te dis que tu as peut-être un peu abusé, mais tu seras trop fier pour l’avouer. Les cheveux encore trempés mais partiellement domptés (pour une fois), tu reviens dans le salon-cuisine, une serviette autour du cou pour ne pas avoir le dos mouillé.

Tu repenses à cette marque à l’intérieur de son poignet et tu tentes de confirmer ou infirmer ce que tu en as pensé en essayant de le revoir discrètement quand tu te prépares un second café. La question te démange. Et parfois tu n’as juste aucun tact.

« Sur ton poignet. C’est un tatouage ou … » Tu tortures quelqu’un.

Tu n’avais pas résisté à la curiosité.
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Dim 14 Nov - 12:18
A l'évocation de l'intéressé, Naoki demeura silencieux. Dire qu'il aurait bien aimé répondre quelque chose à ce sujet. Sauf qu'il ne savait pas qui était ce fameux Donald T. Pas un japonais à en juger par son nom. Et un sacré débile à en croire les propos et surtout le ton de son interlocuteur. Il chercha dans ses souvenirs pour tenter de mettre un visage sur ce nom. En vain. Seules des références issues de jeux vidéos lui venaient et curieusement, le japonais doutait que cela ait un lien avec le véritable Donald T. qu'évoquait son interlocuteur.

« Je n'ai pas l'intention d'essayer... »

Et puisque la partie était jouée d'avance, il n'avait pas envie de démarrer un débat à ce sujet. Alors le jeune homme préféra laisser Charlie se convaincre que parler de tout sans tabou était une bonne chose. De toutes évidences, ils n'avaient pas le même avis sur la question et la différence culturelle y était sans doute pour quelque chose. Là où Naoki était cependant d'accord avec le plus jeune, concernait le fait de découvrir une chaussette au lieu d'un préservatif – usagé ou non – sur la poignet de la porte en guise de message plus ou moins subliminal. C'était de loin plus mignon que la seconde option... quand on en ignorait la signification tout du moins.

« D-Dramatique ? Je ne suis pas... » s'étrangla-t-il.

C'était le dernier des adjectifs qui lui serait venu à l'esprit pour se désigner. Preuve qu'il n'avait pas suffisamment de recul sur son comportement et son état d'esprit mais qui en avait réellement ? Pas Charlie en tout cas. Ce dernier ne tarde cependant pas à prendre congé et le japonais fut soulagé que l'autre ne fasse aucune remarque quant à son tatouage. A force de parler de tout et de rien, il n'avait pas vraiment fait attention à ses gestes. Tout en frottant machinalement le fond du bac à légumes à l'aide de la dernière survivante parmi les éponges, Naoki songea aux événements qui l'avaient conduit jusqu'ici. Peut-être que Charlie avait raison et qu'il était temps pour lui de passer à autre chose. De faire son deuil et d'aller de l'avant. D'apprendre à rire et de profiter de la vie. Certainement avec moins d'insouciance que lors de ses jeunes années. Mais de vivre sans avoir à retenir sa respiration en permanence.

Son regard retourna se poser sur la fleur figée dans l'encre. Il reposa l'éponge dans un soupir et rinça rapidement le bac afin de le sécher pour le remettre à sa place. Ses courses finalement rangées, le japonais retourna dans sa chambre. Le bruit d'eau provenant de la salle de bain le renseigna sur ce qu'était parti faire le plus jeune. Avisant son ordinateur portable sur le coin de son lit, Naoki s'en empara et retourna s'installer dans le canapé du salon. Assis en tailleur et la machine confortablement calée sur ses genoux, il se perdit sur Internet, consultant les dernières nouveautés en matière de jeux vidéos et de tournois. Le jeune homme consulta également quelques vidéos de streaming rediffusées avec le décalage horaire. Plus que le bruit de l'eau qui s'interrompit, le japonais entendit la porte de la salle de bain s'ouvrir.

Peu désireux que Charlie vienne regarder ce qu'il faisait sur son ordinateur, il ferma aussitôt la page qu'il consultait ainsi que la vidéo, se promettant d'y jeter un œil plus tard dans la journée si l'occasion se représentait. Au lieu de quoi, il entreprit de rédiger un document pour se noter les dernières astuces en vogue sur les jeux auxquels il jouait, corrigeant telle ou telle version qui lui semblait incorrecte ou à améliorer. Vu de l'extérieur, on pourrait penser qu'il n'était qu'un étudiant travaillant d'arrache-pied sur un essai à rendre le jour suivant. L'illusion était parfaite tant il faisait moins que son âge. Hé, il fallait bien trouver un avantage à être japonais. Du coin de l’œil, il avait bien remarqué la présence de Charlie, de retour dans la cuisine. En revanche, il ne s'attendait plus à entendre cette question.

Le mouvement de ses doigts sur le clavier cessa immédiatement. Dans sa poitrine, son cœur s'accéléra. Sans même avoir à poser les yeux sur le tatouage, celui-ci s'imposa dans son esprit, s'imprimant sur ses rétines. Doucement, le japonais se remit à écrire. La pause n'avait duré qu'une fraction de secondes, même si à ses yeux, cela avait représenté de longues minutes pareilles à un interminable malaise. Naoki sentait le regard insistant du plus jeune sur sa personne. L'espace d'un bref instant, il songea à ignorer la question de ce dernier, tout en sachant que Charlie n'abandonnerait pas si facilement. Il trouverait même louche que le japonais cherche ainsi à éluder le sujet de sa curiosité.

« C'est un tatouage. »

Si d'ordinaire sa voix était chaude et l'intonation hésitante, le jeune homme avait parlé d'une traite.

« Elle est morte. »

L'information avait franchi ses lèvres. Lourdement. Écrasante de vérité. Naoki mit quelques secondes à réaliser ce qu'il venait de dire. Et surtout, à qui. Ses doigts cessèrent de taper alors que son regard fixait désormais l'écran de son ordinateur sans réellement le voir. Soudain irrité par la lumière qui en émanait, le japonais referma brusquement sa machine, se laissant aller contre le dossier du canapé, son bras droit en travers des yeux. Il n'avait pas envie de parler de ça. Il n'en avait jamais eu envie. Mais ce serait ridicule de demander à Charlie d'oublier ce qu'il venait de lui annoncer.

« Quand tu m'as dit que tu sortais avec Jupiter depuis cinq ans, j'étais mal à l'aise. Non pas parce que vous êtes deux hommes, ça... ça vous regarde. Non j'étais mal à l'aise parce qu'il ne m'avait rien dit à ce sujet. J'ai pensé... que peut-être, vos sentiments n'étaient pas réciproques et que tu... » Sa gorge se serra et il laissa retomber son bras. « Je revoyais Jupiter se comporter avec cette même nonchalance envers toi même en sachant tes sentiments. Ça lui ressemble bien. De ne pas réaliser la portée de ses actes. »

Sur la fin, sa voix s'était raffermie. Il détestait Jupiter pour cette raison. Pas tant parce qu'il s'était permis de le critiquer sur sa manière de jouer. Mais parce qu'il s'exposait d'une manière aussi vulgaire et insouciante sans avoir conscience des conséquences que cela pouvait engendrer. Ces mêmes conséquences dont le japonais avait payé le prix. Finalement, Naoki se résolut à tourner la tête en direction de son interlocuteur.

« Est-ce que tu pourrais... ne rien leur dire ? S'il te plaît. »
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Dim 14 Nov - 18:52
download-1.jpgLe café coule dans ton mug moche et tu retournes dans le salon pour retrouver tes affaires de cours que tu avais complètement laissé en plan dans un bazar organisé dont tu avais le secret. Tu ramasses tes papiers et ton pc pour donner un peu de place à Naoki, t’installant à l’autre bout du canapé. Tu n’avais pas spécialement envie de casser ton coccyx sur le sol en te mettant au niveau de la table basse. Tu avais encore assez mal au crâne pour t’ajouter une douleur supplémentaire.

Tu n'as pas fait attention à la réaction de Naoki à ta question et finalement il te répond presque avec l’envie d’en finir. C’est un tatouage. Elle est morte.

Ah.

Tu ne sais pas si cette personne est morte d’amour, ou morte tout court, et tu ne veux pas savoir. Tu observes le visage absent du Japonais et sa cachette dans son bras en te sentant vraiment très con d’avoir posé cette question avec aussi peu de délicatesse, et tu comprends mieux sa réaction quand tu lui as avoué avoir plaisanté sur toi et Jupiter. Malaise que tu ne lui avoueras pas, ce n’était pas ton genre. En même temps, tu ne pouvais pas vraiment deviner, et la différence entre un tatouage et la vraie marque t’échappait de toute façon.

Tu reprends ton pc en espérant pouvoir travailler. Peut-être que Naoki désirait retourner sur son ordinateur pour t’oublier un peu avec ta gueule de bois et ta spontanéité dérangeante. Mais il reprend. Ta blague l’avait visiblement affecté dans une empathie que tu ne pensais pas venant de lui.

« Faut pas te mettre dans cet état, c’était juste une blague nulle. » Normal que Jupiter ne le présentait pas comme son copain, même si, en vérité, Naoki n’avait pas tort. Tu pensais parfois que la façon dont tu commençais à voir Jupiter, au-delà du simple crush que tu avais depuis quelques années, n’était peut-être pas réciproque. En tout cas, pas comme toi tu l’espérais même si tu te refusais de parler d’amour véritable pour définir votre relation.

Mais tu captes la petite pointe de colère dans la voix du Japonais. Cela ne lui ressemble pas vraiment, du peu que tu avais vu et entendu. « Vous vous êtes déjà disputés avec Jupi ? » Pour une histoire débile de shampoing ou de planning de ménage. Aucun des colocataires n’était connu pour avoir une folie du rangement. Tu aurais aimé lui demander ce qu’il en retournait mais Naoki revient sur son tatouage en te demandant de lui promettre de cacher cette information aux autres. Tu mimes la fermeture d’un zip sur ta bouche.

« Motus et bouche cousue. Promis, je serai une tombe. » Ce n’était pas spécialement ton genre de dévoiler les secrets des autres. Tu serais muet comme d’habitude. Peut-être même que tu oublierais qu’il te l’a dit. Si cela te revient un jour, tu te tairais de toute façon. « Je ne plaisante pas cette fois. » Tu précises, pour éviter tout malentendu vu ta capacité incroyable à mentir avec conviction.

Tu t’adosses au canapé, ton pc sur les genoux, le pdf de ton bouquin (téléchargé illégalement parce que trop cher), ouvert au chapitre « Dynamique des Galaxies » que tu espérais reprendre, en tout cas ce que tu y avais vu.

« Du coup ? Ça ne se passe pas bien avec Jupiter ? » Tu regardes les formules sans vraiment chercher à les comprendre et tu fais défiler ton document comme ça, parce que tu as la flemme et que ça t’occupe les doigts sur le trackpad. « Je comprends qu’il ne peut pas être facile à vivre vu ton caractère plutôt calme et discret. » Tu reportes ton attention sur Naoki, souriant. « Si tu veux je peux lui parler discretos, tout en délicatesse, pour qu’il fasse gaffe. Ou alors je vous laisse vous débrouiller entre vous. Je ne sais pas ce qui c’est passé mais ça ne peut pas être bien grave, surtout s’il ne m’a rien dit. »
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Sam 20 Nov - 17:48
Quelque chose dans l'intonation de sa voix avait visiblement éveillé la curiosité de son interlocuteur. La manière toute particulière qu'eut d'ailleurs ce dernier d'insister sur le mot déjà fit réaliser au japonais qu'il en avait peut-être trop dit. Naoki se maudit en silence, préférant ne pas répondre à la question du plus jeune, volontairement, quitte à relancer de lui-même le précédent sujet de la conversation qu'ils avaient jusqu'alors, histoire d'acheter le silence de Charlie concernant le secret derrière le tatouage qu'il portait au poignet. Par chance, son interlocuteur accepta de ne rien dire aux deux autres et le japonais en soupira presque de soulagement. Même s'il faisait attention à ne pas montrer ledit tatouage, portant souvent des T-shirt à manches longues dans ce but malgré la chaleur, il se doutait qu'il ne pourrait pas cacher la présence du motif d'encre éternellement. Et comme il n'avait pas spécialement envie d'avoir cette conversation une seconde fois, avec Leina ou même Jupiter – surtout Jupiter en fait – Naoki espérait bien pouvoir quitter cette maudite colocation avant d'avoir à se confronter à la curiosité de ses colocataires.

Trop soulagé d'entendre Charlie accepter de garder le silence, le japonais ne releva même pas l'allusion déplaisante qui vint se glisser dans la formulation de l'autre. Comme une tombe hein ? Très drôle Charlie, vraiment. Alors qu'il espérait que leurs échanges en resteraient là et que chacun reprendrait le cours de sa journée sans se soucier de l'autre, la question revint sur le tapis. Naoki sentit sa nervosité monter d'un cran. Il devait se calmer sinon l'autre allait finir par entendre les battements de son cœur. Du moins, le japonais l'envisageait tellement il le sentait cogner dans sa poitrine. Il n'osa pas relever les yeux de son écran, pas immédiatement en tout cas, craignant de croiser le regard interrogateur de Charlie. Ce dernier et Jupiter étaient proches, il ne devait pas se griller auprès de lui. Quand finalement, Naoki trouva le courage de tourner la tête en direction de son interlocuteur, il fut rassuré de constater que ce dernier ne lui prêtait pas réellement attention, trop occupé à lire Dieu savait quoi. Un constat qui lui permit de chercher ses mots.

« Non, ce n'est pas ce que j'ai dit mais... Il est du genre... Expressif ? »

Une manière très diplomate de faire remarquer que l'autre était bruyant au quotidien. Ce que Charlie ne chercha pas vraiment à nier, ajoutant même une couche supplémentaire en comparant leurs deux caractères respectifs. Cependant, Naoki fut surpris de l'entendre se proposer lui-même d'en toucher un mot au principal intéressé. Dès lors que son interlocuteur leva le nez de son écran pour le regarder, le japonais fit l'exact opposé, fuyant le contact visuel.

« C'est gentil mais ce n'est pas la peine... Il ne s'est rien passé... »

Rien d'important en tout cas. Rien qui ne relevait du présent. Rien qui ne concernant Charlie qui plus est. Cette histoire de rivalité sur Internet, ça concernait Jupiter et lui. Uniquement eux. Ses mots ne sonnaient pas de manière très convaincantes à ses oreilles et Naoki en fut réduit à implorer l'assistance d'une divinité quelconque pour que Charlie n'insiste pas davantage.

« Vous vous connaissez depuis longtemps, il est normal que vous soyez proches. J'ai juste besoin d'un peu de temps pour m'y habituer. A son caractère je veux dire. »

Plus il parlait et plus il avait l'impression de s'enfoncer. C'était terrible. A un point où il espérait presque que le sol s'ouvre sous lui pour l'engloutir sous les yeux médusés de son interlocuteur.

« J'imagine qu'il a trouvé sa voie en devenant Youtuber... Même si... Je ne comprends pas ce qu'on peut aimer là-dedans. »

S'ils s'entendaient comme des gais lurons lorsqu'ils étaient réunis, Charlie semblait être celui qui avait le plus la tête sur les épaules. Du point de vue du japonais en tout cas. Pas certain que ce soit la vérité. Son regard se risqua du côté du canapé où le plus jeune se trouvait installé, observant distraitement les affaires de cours réunies en un joyeux désordre.

« Qu'est-ce que tu étudies ? » finit-il par demander poliment, les yeux remontant le long de l'ordinateur de son interlocuteur jusqu'au visage de ce dernier.

Avec le recul, c'était bien la première fois qu'il lui posait la question directement. Naoki avait rapidement compris que l'autre était étudiant, sans pour autant trouver le temps et l'énergie de creuser davantage le sujet auprès du principal intéressé. En partie parce que les quelques fois où ils étaient amenés à se croiser, Leina ou Jupiter était forcément dans les parages, réduisant les possibilités d'interactions. Et puis que Charlie s'était excusé pour son humour douteux et que le japonais avait accepté de se confier en partie sur son passé, c'était peut-être le moment d'en apprendre davantage l'un sur l'autre ?
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Lun 22 Nov - 10:50
download-1.jpgTa question l’a dérangé. Tu le penses en tout cas, car il met un instant à te répondre alors que tu observes, de l’œil morne de quelqu’un qui a la gueule de bois, ces formules dont tu ne cherchais pas le sens.

Expressif. C’est comment Naoki qualifie Jupiter. Il n’avait pas vraiment tort. Expressif du visage, expressif dans les gestes, expressif dans la voix. Avec toi et Leina en plus cela faisait triple effet kiss cool. Il te fuit du regard quand tu lui proposes d’en parler et tu t’attendais bien à cette réaction. Tu soupires. « C’est toi qui vois ! » Tu hausses les épaules. Ce n’était pas ton problème après tout. Tu proposais par politesse, et si le Japonais avait voulu, tu aurais bien sûr parlé à Jupiter. Autant éviter une fuite prématurée du coloc.

Juste le besoin de s’habituer. Il ne s’est rien passé. Tu acceptais sa réponse aussi peu convaincante qu’elle soit et tu n’allais pas chercher plus loin.

Tu pouffes. « Trouver sa voie je sais pas, faudra lui demander, mais il s’éclate et ça le fait vivre et c’est le plus important en vrai. » Le métier gagne-pain qui en plus fait plaisir, est-ce que ce n’était pas ce à quoi tout le monde aspirait ? « Chercher à comprendre ça n’a pas vraiment de sens. » Toi tu n’avais pas cherché en tout cas. Ça n’avait pas d’importance. Tu préférais les sujets plus sympas pour comprendre des choses. Comme l’espace, à tout hasard.

Naoki clot la conversation Jupiter, te demande ce que tu étudies et tu lèves la tête de ton écran avec un étonnement agréable. « Ça t’intéresse, t’es sûr ? » C’était la première fois depuis ce matin (et depuis jamais en vérité) que Naoki te posait une question personnelle sans que tu n’en fasses l’objet d’une blague. Tu étais vraiment surpris et ça te faisait plaisir, même si cela pouvait être de la simple politesse.

« Là c’est la dynamique des galaxies. Autrement, c’est l’astronomie en général, avec d’autres trucs à côté. » Tu ne savais même pas si Naoki savait que tu étais physicien. « Je fais de la vulgarisation sur la chaine de Jupiter de temps en temps, tu as surement dû voir si tu as cherché un jour. » Avec tes bonhommes bâtons dignes d’une œuvre d’art du Louvres. « Mes dessins sont in-cro-yables. J’ai un don pour dessiner Einstein ou Schrödinger. » Entre l’un à la coiffure en pétard emblématique et la moustache, et l’autre avec ses lunettes rondes et son nœud pap’, ce n’était pas bien compliqué. C’était plus simple que de laisser les gens reconnaitre (ou pas) des scientifiques contemporains comme Eugene Parker.

Tu fermes ton ordinateur portable et l’éloigne de la catastrophe que représentait ton mug de café quand tu l’attrapes sur la table basse et que tu en bois une gorgée. Tu te tournes vers Naoki, près à lui faire entièrement la conversation, sans distraction à côté. « Et toi tu fais quoi ? Jupiter et Leina m’ont dit que tu bossais dehors mais ils n’ont pas su me dire le reste. Il y a tant de mystère autour de toi Naoki, on dirait que tu le fais exprès. » Tu souris. Ça c’était ton humour normal, et Naoki ne devrait théoriquement pas se sentir moqué. Après tout, tu voulais en savoir plus, peut-être qu’il faisait des trucs intéressants dans sa vie et tu aimerais bien savoir quoi.
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Sam 4 Déc - 20:27
S'éclater hein ? C'était le mot juste. Tout comme l'impression que Naoki s'était fait du personnage en posant les yeux sur quelques unes de ses vidéos. Ça et ce qui avait paru résonner comme des avertissements dans la bouche de Leina et de Jupiter au moment de son emménagement, quand ces derniers avaient évoqué brièvement le même contenu de ces vidéos. A le voir ainsi, le japonais doutait que son colocataire ait la moindre idée de l'image qu'il renvoyait sur les réseaux sociaux, ni à quelle vitesse celle-ci se propageait à travers le monde. L'espace aussi, très probablement. Et en parlant d'espace... Après avoir simplement hoché la tête à l'attention de son interlocuteur pour lui confirmer le souhait d'en apprendre davantage sur les études de ce dernier, Naoki écouta le plus jeune s'expliquer. Ses yeux s'écarquillèrent une fraction de secondes en entendant Charlie évoquer le thème de ses études.

« L'astronomie ? »

Jamais il ne l'aurait imaginé et l'incrédulité dut se trahir dans le timbre de sa voix. Par chance, son interlocuteur lui offrit une chance de se rattraper.

« Ah vraiment ? Je ne savais pas désolé... »

Alors entre deux vidéos humoristiques, il arrivait que des sujets aussi sérieux soient introduits ? Le japonais avait du mal à le croire mais il se promit de jeter un œil aux dernières vidéos de Jupiter. Peut-être dans l'espoir d'apercevoir cette fameuse vulgarisation à base de bonhommes bâtons.

« Et... Tu aimerais faire quoi plus tard ? Avec toutes ces connaissances ? »

Non pas que l'étude de la dynamique des galaxies ne trouvait aucun intérêt à ses yeux, bien au contraire. Pour quelqu'un comme lui qui n'avait jamais été bon dans les études, Naoki avait de l'estime pour ceux et celles qui s'accrochaient dans leur domaine de prédilection. Il avait simplement du mal à comprendre quels en seraient les débouchés. On étudiait la médecine pour devenir médecin, un métier utile à la société. Mais physicien ? Ou même astronaute ? Des professions qui pouvaient en faire rêver plus d'un mais dans quel but exactement ? Lui-même était par ailleurs très mal placé pour critiquer en quoi que ce soit...

« De mystère ? Non pas vraiment... »

De nouveau, l'embarras ressurgit. Charlie n'avait certainement pas conscience d'avoir visé juste. Peut-être penserait-il simplement que le japonais n'était pas à l'aise avec son humour. Et Naoki se surprit à espérer qu'il en soit ainsi.

« Je... Je suis testeur de jeux vidéos pour une boîte privé. Rien de bien exceptionnel comparé à tes études. »

Voilà qui pourrait paraître plus convainquant que lorsqu'il affirmait n'avoir aucun problème avec Jupiter. Un demi mensonge. Les plus faciles à inventer et ceux qui se montraient plus persuasifs que les autres. Au moins, si l'un de ses colocataires ou même Charlie venait à consulter son ordinateur oublié par mégarde dans le salon, aucun d'eux ne serait étonné de découvrir les pages consacrées aux nouveautés du milieu et les dernières sorties.
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Dim 5 Déc - 13:13
download-1.jpgIl est étonné que tu étudies l’astronomie et ça te fait bien sourire. Naoki ne connaissait que ton côté déconneur et humour douteux. En réalité, tu étais un bosseur, au point d’abandonner tes meilleurs amis pendant les deux semaines précédant les examens. Silence radio de ta part à part quelques messages tous les deux jours, juste pour dire que tu étais encore en vie et pas séché dans ton appartement quand tu pouvais y travailler. Tu avais un voisin qui aimait bien s’entrainer à la batterie le soir jusqu’à des heures raisonnables certes, mais tu n’aimais pas perdre trois heures de boulot. Même ton casque atténuateur de bruit ne suffisait pas.

Tu hausses les épaules. « Bah, c’est pas grave si tu connais pas. Tout le monde n’apprécie pas ce genre de vidéos. » Mais tu pensais que cela avait suffisamment attisé sa curiosité pour qu’il aille jeter un coup d’œil, on ne sait jamais.

Nouvelle gorgée de café. « Hum.. » Tu réfléchis. Avec un Master de Physique, la chose la plus logique c’était …. « Le Ph.D d’abord. Bosser en recherche après, dans un observatoire ou je sais pas, mais les plus importants sont en Amérique du Sud. »  Pas que ça te dérange de partir mais on ne savait jamais de quoi était faite la vie. « Il y a toujours le Mt John Observatory qui collabore avec le Japon, à 5h de chez mes parents. » Pas loin, près du lac Tekapo.

Il n’y avait pas grand-chose à dire de plus sur tes aspirations dans la vie, alors tu passes à autre chose. Naoki est visiblement de nouveau mal à l’aise. Tu n’avais pourtant rien demandé d’extraordinaire et tu avais eu une note d’humour plutôt gentille comparé à ce dont tu étais capable.

Il était testeur de jeux vidéo et ton visage s’illumine, maintenant que le doliprane faisait effet. « Mais c’est trop bien ! Pourquoi tu caches ça ? » Pas exceptionnel comparé à tes études, meh, toujours comparer, c’est fou ça. « Taratata, chacun ses trucs dans la vie. » Tu souris, tout intéressé, et te redresses un peu dans le canapé. « Du coup tu beta-testes avant les sorties ? Ou tu fais un peu comme Jupiter mais en plus professionnel et sérieux ? » Non parce que Jupiter, il fallait le dire, c’était plus humoristique que vraiment du test. Mais tu comprenais que certains préféraient voir ça que de vrais testeurs avec leur vocabulaire technique. « Je suis nul aux jeux vidéo, il faudrait me voir galérer à Smash Bros, je suis pas foutu de suivre tout ce qui se passe à l’écran. » Tu rigoles, ah, auto-dérision. « Mais ça m’intéresserait de savoir tous les trucs auquel tu dois penser quand tu joues. A part les bugs, tu dois regarder autre chose non ? Le scénario par exemple ? La difficulté ? » Tu essayais de deviner, ça t’amusait.
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Dim 5 Déc - 15:14
Sincèrement curieux d'entendre ce que son interlocuteur projetait de faire dans un avenir proche concernant ses études, le japonais demeura suspendu aux lèvres de ce dernier. Que pouvaient-être les aspirations du plus jeune ? Et surtout, les débouchés dans cette matière pour le moins peu courante parmi les gens de son âge ? Mais quand les premières informations tombèrent, il ne put réprimer une discrète grimace.

« Ph.D ? »

Est-ce que Charlie avait fait exprès d'utiliser l'abréviation ? Ou était-ce seulement devenue une habitude dans le jargon des physiciens, à tel point que son interlocuteur n'avait même pas remarqué qu'il parlait chinois à ses oreilles ? Heureusement que la suite des explications du plus jeune parut plus concret pour Naoki. Bosser en recherche, travailler dans un observatoire...

L'enthousiasme soudain de Charlie pour son propre travail lui fit i n s t a n t a n é m e n t regretter de le lui avoir révéler. Même s'il s'agissait d'un mensonge. D'un autre côté, le japonais n'imaginait pas comment éviter ce sujet de conversation. Refuser de répondre aurait pu paraître suspect. Mettre trop de temps à le faire aussi. Peut-être aurait-il dû simplement s'inventer un métier plus banal et ennuyeux pour ne pas susciter autant d'intérêt sur sa personne ?

« Je ne le cache pas. »

Ce qu'il aperçut dans le regard de son interlocuteur à ces mots le fit soupirer doucement :

« Ne me regarde pas comme ça. J'ignorais que tu étudiais l'espace jusqu'alors moi aussi... »

Ce n'était pas une raison mais les arguments lui manquaient. S'il n'avait pas l'obligation de crier son métier sur tous les toits, Naoki ne ressentait pas non plus le besoin de le mettre en avant. Et puisqu'ils n'avaient jamais eu l'occasion d'avoir cette conversation jusqu'à présent, ça n'avait rien de suspicieux ou même de louche non ?

« En... quelques sortes ? Je les beta-teste pour corriger les bugs et améliorer la jouabilité. Ça n'a rien à voir avec ce que fait Jupiter. J'en ai fais mon métier, pas lui. Ce n'est rien de plus qu'un passe-temps à ses yeux. »

Parce que lui en faisait un métier, une passion. Alors que Jupiter ne savait que critiquer sans même jouer, sans même se mettre à sa place. Comme il était facile d'émettre des avis négatifs sans avoir eu le clavier sous les doigts, ni le stress de la partie, confortablement installé derrière son écran d'ordinateur...

« Smash Bros ? Je croyais que vous aviez Mario Kart ? » demanda-t-il, surpris.

Ou alors, il avait mal compris.

« Et bien... » commença-t-il, cherchant ses mots pour palier à la curiosité grandissante de son interlocuteur. « Tester la jouabilité résume tout cela. Je dois me mettre à la place du joueur, aussi bien confirmé que débutant. M'assurer que le jeu est facile à prendre en main, que l'on en cerne les règles, que la difficulté soit adaptée pour ne pas décourager... Les bugs sont une chose mais j'évalue aussi la qualité des graphismes et du leveldesign... Je ne peux que porter une critique objective sur la compréhension du jeu dans son ensemble. Je ne peux pas donner un avis personnel car il arrive que le scénario ou le choix artistique ne plaisent pas. »

Se rendant compte qu'il avait soudain beaucoup parlé d'une traite, lui qui d'ordinaire demeurait si silencieux et discret sur ses pensées, Naoki se tut alors. Même sans le regarder bien en face, il pouvait sentir le sourire satisfait irradier le visage du plus jeune des suites de ses explications. Le bougre arrivait à lui tirer les vers du nez en le branchant sur son domaine de prédilection. Ce n'était pas du jeu !

« Tu ne veux pas aller en Amérique du Sud ? » tenta-t-il pour changer de sujet.
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Dim 5 Déc - 15:56
download-1.jpgTu pouffes. Il ne le cache pas. Bien sûr. Pourquoi ne l’aurait-il pas dit à Jupiter et Leina si ce n’était pas pour le cacher. Ils étaient ses deux coloc’ après tout. Ça serait bête de ne pas dire ce genre de choses, surtout quand on veut chercher à s’entendre avec les autres. Mais Naoki gérait son social comme il voulait, ce n’était juste pas ta philosophie.

Il beta-teste donc avant les sorties et tu l’écoutes tout ouïe de toutes ces infos qui te passent dans les oreilles en omettant la petite pique à Jupiter. Lui aussi en avait son métier, même si cela ne prenait pas 100% de son temps entre d’autres vidéos.  Pas envie de lui faire la remarque quand il te parle enfin.

Tu souris. Oui, Smash Bros. « Tu penses sincèrement que j’ai pas d’autres potes à part Jupiter et Leina ? Ça m’attriste ce que tu dis. » Taquinerie. Il était vrai que tu trainais ici souvent mais tout de même. « Mario Kart ici, Smash Bros de l’autre. Mais Mario Kart ça va, c’est plus simple à suivre pour les yeux. » Tu ris.

Et Naoki ne t’a jamais parlé avec autant de phrases d’un coup que maintenant, alors tu profites. Tu l’écoutes en terminant ton café. Tu admires vraiment son métier. Passer outre l’amusement que pouvait procurer le jeu, il savait faire preuve d’esprit critique sur plein de détails que tu soupçonnais être importants certes, sans pour autant envisager la dose de travail que cela représentait.

Il se tait. Il ne te donnera pas plus d’informations croustillantes. « Je suppose que ce que tu testes en ce moment est secret défense. Je ne te demanderai pas de me dire quoi alors. » Tu n’allais pas l’embêter plus que ça, il t’avait déjà bien parlé et aussi longtemps, ça devait être fatiguant quand on est du type discret et peu causant. Naoki repart donc sur tes études, tu t’en doutais bien.

« Bah … » Tu hausses les épaules. « C’est plus que je ne sais pas où la Vie va me frapper, je préfère garder mes options ouvertes. » On ne savait jamais. Peut-être n’avais-tu pas le niveau pour les grandes universités américaines dans le domaine, ou qu’importe. En tout cas, celle de Canterbury a l’air plus abordable, surtout si tu as le bon superviseur de thèse. « Et qui sait, peut-être que je vais devoir prendre en compte d’autres variables, comme un copain ou une copine. C’est important aussi. » Même si tu voulais plutôt que ce soit l’autre qui ne t’empêche pas de faire les trucs que tu aimes. Les relations amoureuses à distance ça t’allait bien aussi. En tout cas, tu t’en es persuadé.

Tu regardes Naoki, les yeux et le sourire espiègle. « Mais je sais que tu as très envie que je m’en aille pour ne plus te réveiller à 6h du matin avec les deux autres quand on revient de soirée. J’ai compris. » Faux air dramatique de diva. « Ah Naoki, tes arrières-pensées se lisent comme dans un livre ouvert. » Ah la taquinerie gentille.
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