Forum définitivement fermé. Merci pour cette belle aventure. <3
B L O O M into me
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FORUM FERMEdéfinitivement. merci pour les souvenirs !
l'amour fleurit et flétrit, il est comme une fleur qui passe et trépasse avec le temps. l'amour ne dure qu'un instant, qu'un moment ; c'est ce qu'on dit, qu'il est éphémère, comme la vie, comme la pluie. et pourtant, malgré ce moment si court durant lequel on aime, cela peut suffire à tuer ; et ça vous rend malade, d'aimer sans être aimé en retour, et ça vous tue le coeur et l'âme - littéralement. vous avez envie de vous échapper, d'arrêter ça, et c'est votre poitrine qui se gonfle, vos poumons qui s'emplissent ; et vous toussez, encore et encore. et ce sont des pétales de fleurs qui tombent lourdement sur le sol pâle. auckland. juillet 2023, hiver. Lire la suite
21.07.23réouvertue du forum, recensement, et petit évent (www)04.01.23fermeture temporaire du forum, ceci dit, on revient vite !10.08.22nous soufflons nos bougies à plein poumons et souhaitons un bon anniversaire à bloom et qui dit anniversaire dit nouveautés (www)01.08.22tous des stars grâce à insta(r)gram (www)27.06.22les choses se compliquent et les rumeurs voient le bout de leur nez (www)13.06.22nouvelle màj dit nouvelles informations à retrouver juste ici14.02.22on profite de la joie, de l'amour et de la nourriture gratuite pour la saint valentin (www)26.01.22tom cruise en sueur, le forum réouvre pour sa V3 avec son lot de news à retrouver ici.27.10.21tou beau tout chaud, prêt à braver la chaleur de l'été, voici les nouvelles juste ici10.08.21bloom ouvre ses portes ❤
C'est un samedi soir, il est environ trois heures du matin, et dans les rues à cette heure-ci plutôt désertes du quartier d'affaires, il fait un peu frais. A cette saison, même si les températures sont encore agréables en journée, il vaut mieux se couvrir quand on sort le soir, au cas où. Mais Ae-ji n'est pas frileuse, et elle ne frissonne même pas dans la nuit, bien qu'elle ne porte qu'une chemise blanche légère sous sa veste en cuir ouverte. Elle marche vite, et les talons de ses bottes claquent sur le trottoir. Elle ne bosse pas demain matin, heureusement, mais elle a dansé pendant des heures, elle ressent la fatigue dans tous ses muscles et elle n'a qu'une envie : prendre une douche brûlante et se laisser tomber sur son lit.
Putain, qu'est-ce qui lui a pris de sortir à pied ? Elle aurait dû prendre sa moto.
Elle décide d'emprunter un raccourci en coupant par des petites rues. C'est plus rapide, mais l'inconvénient c'est qu'on risque plus d'y croiser des gens un peu louches. Tant pis. Ce soir, Ae-ji n'a pas la patience de prendre le chemin plus long dans des rues mieux éclairées, et elle sait se défendre, alors tout ira bien. Elle ne s'inquiète pas plus que ça, garde le même pas assuré et regarde droit devant elle.
Jusqu'à ce qu'elle entende des voix provenant d'une rue adjacente qui la font s'arrêter d'un seul coup. Il y en a deux, une assez grave, insistante, et l'autre plutôt féminine, et il semblerait qu'elles se disputent. Peut-être que ce n'est rien, un simple désaccord entre amis ou une querelle sans importance, mais pour Ae-ji, la question ne se pose même pas ; s'il y a une petite chance que quelqu'un soit en danger, elle se doit d'intervenir. Elle emprunte la ruelle qui bifurque sur sa droite, en direction des voix, et quelques mètres plutôt loin elle distingue deux silhouettes dans l'obscurité, celles d'un homme assez grand et d'une demoiselle aux cheveux roses, qui semble tenter de le repousser.
Avant qu'elle n'ait le temps d'y réfléchir, les doigts d'Ae-ji se referment sur l'avant-bras de l'homme, assez fort pour que ce soit douloureux ; mais elle se maîtrise vite, et elle relâche son étreinte. Juste un peu, pas complètement. Le type se tourne vers elle, interloqué (sans doute qu'il ne l'avait pas vue venir comme il fait si sombre), mais Ae-ji ne lui laisse pas le temps de parler.
"Laisse-la tranquille."
Ce n'est pas une demande, c'est un ordre, et pendant un instant l'homme semble hésiter, alors Ae-ji soutient son regard sans cligner des yeux, imperturbable. S'il ne lâche pas l'affaire, eh bien – tant pis pour lui, il l'aura cherché. Il fait peut-être une tête de plus qu'elle, mais il n'a pas l'air bien costaud malgré sa taille. Même après une nuit entière de danse, elle peut encore botter le cul d'un gars comme lui.
I never thought that I would find a way out I never thought I'd hear my heartbeat so loud I can't believe there's something left in my chest anymore
Lolly a toujours pour habitude de sortir le soir, surtout pour un samedi soir où elle n'avait pas besoin de se lever le dimanche matin. Cette fois-ci, elle a décidé d'aller s'amuser en boîte de nuit avec quelques connaissances. Elle a dansé, ri et crié pour se faire entendre à travers la musique trop forte toute la soirée, et tout ça l'a bien fatiguée. Il était donc temps de rentrer à la maison.
Seulement, Lolly n'habite pas à côté et les bus ont déjà arrêté de passer à l'heure qu'il est. Elle n'a personne qui peut la raccompagner, alors elle doit marcher. Chose qui ne l'enchante pas vraiment, la nuit est froide et elle n'est jamais vraiment rassurée de se balader dans les rues désertes toute seule. Malheureusement, elle ne peut pas faire autrement, sauf si elle décidait d'embêter quelqu'un, mais il est déjà trop tard pour qu'elle l'envisage. Même si Lolly aime embêter les gens, elle n'est pas aussi cruelle à réveiller quelqu'un juste pour son propre intérêt. Alors à la place elle se motive, elle se serre un peu plus dans son manteau qui ne lui tient pas assez chaud et elle s'élance en direction du quartier où se trouve son immeuble.
D'habitude, Lolly préfère marcher les écouteurs dans les oreilles pour écouter de la musique et que le chemin lui semble moins long, moins pénible. Mais à trois heures du matin, elle n'est pas assez rassurée pour ignorer les bruits autour. Elle presse le pas, pense entendre des choses qui n'existent sûrement pas. Lolly se fait sûrement des idées, il lui faut encore un peu de temps avant d'arriver chez elle. Elle pense déjà à son lit qui n'attend plus qu'elle, là où elle pourra se réchauffer et se reposer de cette folle soirée sous les draps. Il n'y a pas de raisons que le chemin du retour se passe mal, tente-t-elle de se rassurer.
Et pourtant.
Lolly ferait mieux de croire en elle plutôt que de nier, car une fois arrivée au quartier des affaires, à quelques rues de l'arrivée, un homme commence à la suivre, puis à la siffler. Lolly préfère d'abord ignorer, prétendre qu'elle n'a pas entendu. Elle veut juste rentrer de toute façon, ça aurait pu être n'importe qui, elle aurait continué tout aussi vite. Mais elle sait, Lolly. Elle sait que lorsqu'on la siffle, ce n'est jamais pour de bonnes raisons. Mais l'homme est grand, il a de plus grandes jambes et lui ne marche pas en talons, alors il finit par vite la rattraper, la retenir par le poignet pour l'aborder. Heureusement, Lolly n'a pas bu d'alcool et a encore toute sa tête, alors elle ne craque pas et repousse l'homme une première fois, sauf que cela ne suffit pas à le faire abandonner. Il tente de la complimenter, bredouillant des mots qu'elle n'apprécie pas. Il la retient encore, il la touche alors qu'elle ne veut pas. Lolly ne sait pas comment se débarasser, au fond elle a peur. Elle craint que si elle se montre trop fermée, l'homme change de comportement et devienne violent. Elle ne sait pas vraiment quoi s'attendre, alors elle commence d'abord par hausser la voix, peut-être que ses paroles seront assez fortes pour que quelqu'un l'entende, qu'elle ne soit plus toute seule avec lui, pour qu'il la laisse enfin tranquille.
Et ça marche, même si elle ne remarque pas tout de suite la présence de la nouvelle personne qui s'avance vers eux, quelqu'un semble avoir entendu la détresse dans sa voix. Lolly repousse l'homme une dernière fois et il la lâche seulement quand une autre main inconnue serre brusquement son bras. Elle en profite alors pour reculer un peu, hésitante, avant de se faufiler derrière sa sauveuse, une jeune femme qui fait à peu près sa taille mais qui semble bien plus forte que la pauvre Lolly.
"Mais de quoi j'me mêle ?"
Même si Lolly a enfin trouvé une échappatoire, cela ne semble pas suffire pour l'homme qui paraît bien déterminé à réussir à la charmer. Finalement, son lit lui parait bien loin alors qu'il n'est pourtant qu'à quelques minutes de marche encore, mais elle n'est sûrement pas prête de rentrer, pas tant que l'homme aura compris qu'il ne l'intéresse pas.
L'autre fille a réussi à échapper aux griffes de l'homme, c'est le principal, et Ae-ji pourrait s'en tenir là, même si elle a très envie de casser le nez de ce type pour lui faire passer l'envie de recommencer à harceler des jeunes femmes dans la rue. Mais non, il faut qu'il insiste. Il réplique, et se dégage brutalement de l'étreinte de l'ex-militaire en reculant d'un pas.
Ae-ji soupire.
"T'aurais mieux fait de lâcher l'affaire."
C'est une bonne chose qu'elle ait choisi des talons plats aujourd'hui, ça lui évitera de faire quelque chose de stupide comme se tordre la cheville en essayant de remettre à sa place ce connard – toutefois, est-ce que ça l'aurait empêchée d'essayer ? Probablement pas. Son adversaire (si tant est qu'il mérite ce nom) a l'air agacé, sans doute pas habitué à ce qu'on lui tienne tête, et il fait un pas vers elle, poings serrés. Maintenant qu'elle le voit de plus près, il est évident qu'il a bu, et Ae-ji voit venir le coup assez vite pour s'écarter. Pris dans son élan, l'homme perd légèrement l'équilibre, et elle en profite pour lui donner un coup de genou entre les jambes. Ce n'est pas très réglo, mais elle s'en fiche, il l'a mérité et elle est trop fatiguée pour une vraie bagarre ; mieux vaut expédier les choses aussi rapidement que possible.
Le type se plie en deux avec une exclamation de douleur, mais Ae-ji ne lui prête déjà plus attention. Elle ne lui lance même pas un regard avant de se tourner vers la fille aux cheveux roses qui se tient un peu à l'écart, lui lançant un regard qu'elle espère rassurant – elle n'a jamais été très douée pour ça, être rassurante, mais elle essaie.
"Tu vas bien ?"
Elle se fait la réflexion, intérieurement, que si ce gars a fait quoi que ce soit à la jeune femme, peut-être qu'elle devrait lui remettre un petit coup de pied en passant, même si ce dernier est déjà hors d'état de nuire, à genoux par terre à gémir en se tenant l'entrejambe. Pitoyable.
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Lolly s'écarte encore un peu, restant toujours derrière la fille qui est intervenue. Elle n'est pas totalement lâche et elle reste dans le coin, l'homme qui essaye de s'imposer lui fait peur, elle craint toujours qu'il ne se montre violent et elle ne veut pas que cela finisse mal par sa faute. Elle regarde autour d'elle, mais il n'y a toujours personne. Ils sont seulement tous les trois et Lolly espère juste que l'homme parte assez vite pour être tranquille, pour pouvoir remercier sa sauveuse comme il se doit.
Seulement, il n'est pas prêt d'abandonner et commence à vouloir frapper l'autre femme et Lolly ne peut pas rester derrière sans rien faire. Elle avance alors d'un pas pour se rapprocher des deux autres, prête à en découdre avec ce type.
« Hey ! Ça va... pas ? » commence-t-elle à s'exclamer, en vain car sa voix s'essouffle sous le coup de la surprise, voyant l'homme tomber après s'être pris un genou bien placé.
L'intervention de Lolly n'a strictement servi à rien et elle se retrouve maintenant la bouche grande ouverte, stupéfaite par ce qu'il venait tout juste de se passer sous ses yeux. Elle ne s'est clairement pas attendue à ce que la fille riposte aussi violemment, mais elle ne peut s'empêcher de penser que le mec n'avait eu que ce qu'il méritait. Lorsque sa sauveuse se tourne vers elle, Lolly reprend bien vite contenance et sourit grandement, découvrant par ailleurs en détails le visage de l'inconnue et mon dieu, qu'est-ce qu'elle était belle. Lolly ignore et nie pour le moment ses pensées soudaines, préférant sourire et acquiescer vivement avant de lui répondre.
« Oui, ça va ! J'espère que toi aussi, il ne t'a pas touché j'espère ? » Elle jette un regard en direction de l'homme toujours plié en deux avant de se concentrer de nouveau sur la jeune femme. « Hum, même si tu l'as bien frappé est-ce qu'on pourrait s'éloigner un peu quand même ? Je suis pas à l'aise avec lui à côté. »
Une fois assurée que la fille accepte de la suivre, elle s'éloigne un peu, prend une autre rue pour éviter que l'homme ne décide de venir les chercher. Maintenant en sécurité, Lolly se tourne vers la brune pour lui faire de nouveau face. Ses mains se lient timidement entre elles, elle ne sait plus vraiment où poser ses yeux, mais elle réussit tout de même son regard. Il vaut mieux ça pour la remercier.
« Merci beaucoup d'être venue m'aider. Je ne connais pas ce type, je rentrais juste chez moi, j'ai voulu l'ignorer mais il m'a rattrapé et... Je ne suis pas aussi forte, j'avais du mal à me défaire de sa main sur moi. Mais tu m'as sauvé, je sais pas comment te remercier mieux que ça. »
Car ce n'est pas souvent qu'on vient aider Lolly, encore moins de la part d'une belle inconnue. D'habitude, elle se débrouille toujours toute seule et elle ne peut pas être plus réconnaissante d'avoir eu un soutien à ce moment-là.
Même si elle n'a pas eu besoin de son aide, Ae-ji est agréablement surprise que l'inconnue aux mèches couleur bonbon cherche à intervenir. Elle aime bien les filles qui ne se laissent pas marcher sur les pieds, Ae-ji, et rien que pour ça, elle gagne un peu de respect pour elle.
"Je n'ai rien. C'était pas très dur à esquiver – si tu veux mon avis, il a un peu abusé de la bouteille."
Elle acquiesce à la suggestion, elles feraient probablement mieux de ne pas rester là. L'homme est clairement hors de combat pour l'instant, mais on ne sait jamais ; il pourrait très bien se relever et avoir la bonne idée d'appeler les flics, et même si en d'autres circonstances Ae-ji n'aurait vu aucune objection à leur expliquer la situation, elle a quand même envie de rentrer chez elle avant cinq heures du matin, et c'est sans doute pareil pour l'autre fille.
Elle la suit un peu plus loin, à quelques rues de là, et s'arrête en même temps qu'elle, les mains enfoncées dans les poches de sa veste. Oh. Elle est trop mignonne, se dit-Ae-ji quand la jeune femme la remercie, et elle met quelques instants à lui répondre, un peu troublée par ce constat. Finalement, elle secoue la tête.
"Pas besoin de me remercier. Les types comme lui me mettent hors de moi, je ne pouvais pas rester sans rien faire. Tu habites dans le quartier ? Je peux te raccompagner si tu veux."
Elle qui voulait le rentrer le plus vite possible, c'est raté. Mais tant pis, Ae-ji se voit mal la laisser toute seule après ça de toute façon. Elles ne se connaissent peut-être pas, mais elle aussi, elle sait ce que ça fait de recevoir de l'attention qu'on ne veut pas de la part d'un homme, dans la rue ou ailleurs.
"Je m'appelle Ae-ji, au fait."
Elle lui tend la main, une habitude qu'elle a prise quand elle se présente. C'est peut-être un peu formel, mais à l'armée, Ae-ji aimait bien voir l'expression des gars trop sûrs d'eux se défaire un peu quand ils se rendaient compte qu'elle avait une poigne aussi forte qu'eux, et c'est resté.
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Lolly l'a aussi remarqué, que l'homme qui l'a interpelé n'est plus très sobre. Il puait l'alcool, odeur qui répugne Lolly et elle ne peut s'empêcher d'imaginer ce qu'il aurait pu se passer si la jeune femme n'était pas intervenue, si elle n'était pas passée par là à trois heures du matin passé. Cela lui fait froid dans le dos et elle ne peut que remercier secrètement le destin d'avoir rejoint leurs deux chemins au même point. Mais elle reste silencieuse à ce propos, elle n'a pas de réelle raison de continuer à penser ou parler de ce vieux type, de toute façon il y a plus important devant ses yeux. Mais la fille refuse les remerciements, annonçant qu'il n'y a pas besoin et Lolly imagine déjà que la conversation va s'arrêter là, qu'elle va déjà oublier cette jolie fille, mais Lolly pense toujours trop vite car elles ne vont pas se quitter aussi vite, elle lui propose de la raccompagner chez elle. Alors Lolly acquiesce vivement, d'une part parce qu'elle ne se sent plus tellement rassurée de rentrer seule même s'il n'est question que de quelques minutes de marche encore, et d'autre part parce qu'elle souhaite profiter encore de quelques instants de ce doux sentiment qui réchauffe son coeur, ce sentiment qu'elle ne peut jamais échapper dès qu'elle pose les yeux sur fille qu'elle trouve jolie, une fille qui se montre gentille avec elle. Lolly ne pense pas encore aux conséquences que cela peut mener, à trois heures du matin après une soirée dansante, cela n'a pas d'importance.
« Oh oui ! Je n'habite pas très loin, à quelques minutes d'ici... » pointe-t-elle du doigt derrière elle, avant d'avouer doucement. « J'avoue ne jamais être à l'aise de rentrer seule aussi tard, d'habitude je me débrouille toujours pour rentrer avec quelqu'un, malheureusement pas ce soir et il fallait bien que je tombe sur un vieux mec... »
Elle se sent un peu honteuse, mais elle se dit que la fille comprendrait, elle qui lui affirme que ces vieux mecs la mettent hors d'elle. Ca ira, elles sont qu'entre filles désormais, Lolly n'a plus de raisons de craindre quoi que ce soit. Elle décide de faire confiance à cette inconnue, il faut dire qu'elle venait littéralement de casser les couilles d'un mec pour la protéger.
Lolly s'apprête alors à continuer le chemin jusqu'à chez elle, cette fois-ci accompagnée, mais avant qu'elle puisse faire volte face, la fille se présente, tendant par ailleurs une main vers elle. Les yeux de Lolly hésitèrent entre sa main tendue ou les yeux de ladite Ae-ji. Elle met d'ailleurs quelques secondes avant de comprendre ce qu'elle attendait en retour, elle se pince les lèvres, gênée, mais elle serre finalement sa main. La poigne de Lolly est douce et légère, contrairement à celle d'Ae-ji qui est plus ferme, plus forte et un petit rire s'échappe de sa bouche face au décalage.
« Enchantée, je peux mettre un nom à ma sauveuse, qui est très joli d'ailleurs... Moi c'est Lolly. On y va ? »
Elle lâche sa main et attend patiemment qu'Ae-ji fasse le premier pas pour l'amener jusqu'à chez elle. Comme elle l'avait dit, l'appartement de Lolly n'est plus très loin, mais elle avance doucement et tranquillement, sûrement pour faire durer la compagnie un peu plus longtemps, inconsciemment. Elle garde une certaine distance avec Ae-ji, mais elle ne peut s'empêcher de lui jeter quelques coups d'oeil, observant ses jolis cheveux bruns, sa peau pâle, son blouson en cuir qui doit sûrement cacher un corps plus musclé que celui de Lolly. Puis après quelques pas en silence, Lolly s'élance, elle demande :
« Tu habites dans le coin aussi ? J'espère que je ne te fais pas faire une plus longue route, il est un peu tard, quand même... »
Ce n'est qu'une tentative innocente pour en apprendre plus sur sa sauveuse, Lolly veut en savoir plus sur ce joli visage qui lui donnera bien vite des papillons dans le ventre.
"C'est une bonne chose que je sois passée par là, alors."
Si rentrer chez elle seule n'est pas un problème pour Ae-ji, elle sait très bien que cela peut l'être pour d'autres. C'est pour cette raison qu'elle raccompagne souvent ses amies quand elles sortent, et finit par être la dernière à rentrer chez elle, à des heures plus que tardives. C'est un coup de chance qu'elle n'ait eu personne à accompagner ce soir, et qu'elle soit passée au bon moment dans cette ruelle ; sinon, elle n'aurait pas pu l'aider.
Lolly, dit-elle s'appeler, et Ae-ji se dit que ça lui va bien, comme prénom. Elle lui fait un signe de tête affirmatif avant de prendre le chemin qu'elle a indiqué. Elle aimerait marcher rapidement, mais elle se rend vite compte qu'elle va distancer l'autre fille si elle continue comme ça, alors elle cale son rythme sur le sien. Tant pis, si ce n'est pas loin, ça ne lui fera pas faire un trop long détour de toute façon.
"Oui, j'habite dans le quartier aussi. Par là," qu'elle répond en désignant la direction opposée à celle dans laquelle elles vont. "Et ce n'est pas dix minutes de plus qui vont changer grand-chose, ne t'inquiètes pas. Je m'en serais voulue de te laisser seule après ça."
Elle pense toujours que c'était son devoir de protéger ceux qui ne peuvent pas le faire eux-mêmes. C'est sans doute un instinct de l'armée, ou bien ça remonte encore plus tôt, à l'époque où elle était le bouclier de son frère contre le reste du monde. Dans tous les cas, ce n'est pas près de changer, maintenant ça fait partie de qui elle est.
Elles sont sorties des petites rues maintenant. Ae-ji en profite pour jeter un coup d'œil à la jeune femme qui marche à côté d'elle, et à la lumière jaune des lampadaires qui éclairent son visage, elle détaille ses traits. Pour ne pas l'oublier, au cas où elles se recroiseraient.
"Tout à l'heure, quand tu as essayé de t'interposer... J'avais la situation en main, mais c'était plutôt courageux. T'avais pas peur de te prendre un coup ?"
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Lolly ne peut s'empêcher de sourire un peu plus lorsqu'Ae-ji confirme habiter dans le coin, la remerciant de nouveau de bien vouloir l'accompagner jusqu'à chez elle. Peut-être qu'elles se reverraient, c'est ce qu'elle espère. Elle se demande aussi comment elle a pu ne jamais la voir auparavant si elles habitent toutes les deux dans le même quartier, mais peut-être qu'elles n'ont tout simplement pas le même rythme de vie, malheureusement. Finalement, Lolly pourrait presque remercier l'homme de l'avoir abordé pour qu'Ae-ji intervienne et qu'elles puissent se rencontrer, mais c'est quelque chose qu'elle ne s'avouera jamais, hors de question d'être reconnaissante envers un vieux type bourré. Elle n'a de toute façon ses yeux que pour l'autre femme, la mésaventure précédente était presque oubliée, mais pas tout à fait car Ae-ji relançait le sujet.
« Oh, ça... J'avoue ne pas avoir vraiment réfléchi. J'ai juste pas supporté qu'il veuille frapper une fille. Déjà que m'aborder de cette façon c'est quelque chose, même si ça devient malheureusement une habitude, mais il avait aucune raison de te frapper, c'était lui le premier fautif. Et il n'a eu que ce qu'il méritait. » Elle croise le regard d'Ae-ji avant d'ajouter quelques mots accompagnés d'un sourire timide. « Puis finalement j'ai eu raison de ne pas avoir peur puisque tu m'as bien aidée. »
Puis sa voix s'essouffle déjà, Lolly qui a pourtant l'habitude de tant parler. Elle regarde de nouveau devant elle, n'arrivant plus à supporter le regard d'Ae-ji sur elle. Elle sent d'ailleurs ses joues qui chauffent, elle doit être toute rouge et elle espère que cela se confond avec son blush ou le froid de la nuit. Elle aperçoit son immeuble au loin, elles ont encore quelques mètres à faire et Lolly le regrette déjà. L'envie de rallonger le chemin en contournant la rue tourne dans sa tête, mais elle ne se permet pas. Peut-être qu'elle ralentit un peu, faut dire que ses talons commencent à lui faire mal aux pieds à force de les porter, mais elle se force de nouveau à parler pour faire durer le moment. Elle a simplement envie d'en savoir plus sur Ae-ji et elle ne peut garder ses questions pour elle.
« Je me demande du coup, tu as l'habitude de te battre ? Parce que même si l'alcool l'aidait pas, j'ai été surprise de voir à quel point il n'a rien pu faire... Moi, et ça peut sûrement se deviner facilement, je ne me suis jamais battue donc heureusement que je n'étais pas à ta place. »
À la regarder comme ça, il est difficile de deviner à l'avance une certaine férocité derrière ses traits fins. Et même si Ae-ji a peut-être une expression assez fermée, moins souriante que Lolly peut l'être, mais ça ne la dérange pas, au contraire.