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FORUM FERMEdéfinitivement. merci pour les souvenirs !

l'amour fleurit et flétrit, il est comme une fleur qui passe et trépasse avec le temps.
l'amour ne dure qu'un instant, qu'un moment ; c'est ce qu'on dit, qu'il est éphémère, comme la vie, comme la pluie.
et pourtant, malgré ce moment si court durant lequel on aime, cela peut suffire à tuer ; et ça vous rend malade, d'aimer sans être aimé en retour, et ça vous tue le coeur et l'âme - littéralement.
vous avez envie de vous échapper, d'arrêter ça, et c'est votre poitrine qui se gonfle, vos poumons qui s'emplissent ; et vous toussez, encore et encore.
et ce sont des pétales de fleurs qui tombent lourdement sur le sol pâle.
auckland. juillet 2023, hiver.
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10.08.22nous soufflons nos bougies à plein poumons et souhaitons un bon anniversaire à bloom et qui dit anniversaire dit nouveautés (www)
01.08.22tous des stars grâce à insta(r)gram (www)
27.06.22les choses se compliquent et les rumeurs voient le bout de leur nez (www)
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14.02.22on profite de la joie, de l'amour et de la nourriture gratuite pour la saint valentin (www)
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27.10.21tou beau tout chaud, prêt à braver la chaleur de l'été, voici les nouvelles juste ici
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[END] I see undead || PV Sebastien

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Ven 3 Déc - 18:56
001
I want to go back where you were alive
I see undead
feat. Sebastien
Tu venais d’enlever ta robe et tu pus enfin prendre une grande inspiration. Ton humeur était déjà bien meilleur que ces derniers jours, sans doute à l’acquittement de ton client, pas du tout parce que tu avais été suffisamment occupé pourne pas penser à cette soirée.

La fameuse, celle qui t’avait fait disparaître à jamais cette présence familière.

C’était donc sous de bons hospices que tu avais décidé de faire un détour avant de  rentrer chez toi. A quoi bon se presser, tu n’avais rien à y faire et rien à y attendre. Tu ignoras ton téléphone pour la millième fois de la journée. Tu n’avais pas envie de gâcher une si belle soirée, tu n’avais pas envie de parler aux insignifiants.

Et aux fraîchement morts.

Il était trop tard pour que tu traînes dans les magasins, alors tu allas dans le restaurant de sushi dle plus cher que tu trouvas. Tu hésitas pendant trois plombes sur ta commandes, juste parce que tu en avais le temps et que tu voulais voir le temps que le serveur ne pourrait plus caché son agacement.

Un vendredi soir comme un autre en somme.

Tu rentras avec les restes, dans l’ascenseur tu sifflotais un chant jovial. Rien ne pourrait gâcher ta soirée.

Mais un mort avait ressuscité au pied  de ta porte.

A la vu de la tignasse rousse, ton sourire se transforma avec l’agacement le plus profond. N’avait-il pas compris que tu n’avais aucune envie de voir, ne serait-ce qu’une seconde de plus. Tu t’avances sans une once de sympathie, jetant avec dédain :

« Si je te réponds pas Seb’ c’est pas pour que tu m’attendes comme un clebs sur mon paillasson. »

Il ne restait qu’un soupçon de chaleur dans le surnom de ton ex-ami d’enfance. T’étais à deux doigt de lui jeter en pleine poire ton doggy bag, mais tu ne gâcherais pas de la nourriture pour un déchet pareil. Sur ta peau, tu devinais encore les traces que tu avais laissé.

Tu lui laissais cependant une chance, voir s’il t’amuserait, juste pour piétiner un peu plus ses espoirs de réconciliation.

Sébastien était mort à tes yeux, mais il semblait que tu pouvais encore shooté son cadavre.

Ivo Kley
avocat
Ivo Kley
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Ven 3 Déc - 22:32
Give me an answer, a straight answer
I see undead
Cause I've got a feeling that love is not enough
Tu as essayé
encore
encore
et encore
en vain.

Ce n'est pas possible, n'est-ce pas ? Il ne peut pas avoir décidé de tirer un trait sur une amitié vieille comme le monde juste comme ça,.
Ca ne peut pas être aussi grave, n'est-ce pas ? Juste une erreur, une seule petite – un rien du tout, à peine quelques traces sur ton corps qui disparaîtront bien vite. A peine quelques fleurs supplémentaires dans tes mouchoirs.
Pense-t-il sincèrement que ça lui a coûté plus qu'à toi ? Probablement. Tu aimerais lui dire mais Ivo, moi je meurs pour toi, littéralement ; je me consume à petit feu et tu m'as poussé au bord du précipice en m'embrassant comme si je comptais, en me caressant comme si tu m'aimais. Mais tu ne peux pas. Tu ne peux pas faire ça, lui exposer cette faiblesse-là ; toutes les autres, autant qu'il le souhaite, mais pas celle-là. Qu'il te demande de t’éviscérer sur la place publique ; tu le feras sans ciller. Qu'il te demande de sauter par la fenêtre du neuvième étage ; tu le feras sans hésiter. Mais lui déclarer que tu meurs pour lui c'est te jeter en pâture dans la gueule du loup.
C'est également prendre le risque de te faire rejeter et ce qu'il y a de pire que la mort c'est bien
finir seul
sans l'amour de sa vie.

A force de te prendre des vents, t'as décidé d'y aller plus frontalement. Tu sais qu'il aime voir les autres ramper à ses pieds et t'as jamais hésité à le faire pour lui – toujours le seul pour qui tu te traînes dans la boue jusqu'à te noyer dans les marécages. Tu bois la tasse de toute cette eau souillée par la saleté de vos agissements mais tu te sais capable d'en avaler encore des litres s'il te le demandait. Juste après tes heures de travail, en début de matinée, tu as pris une rapide douche et tu as foncé chez lui. Sur le coup, tu as bien cru qu'il t'ignorait même si tu cognais sur sa porte de toutes tes forces ; mais tu as finalement compris qu'il était surtout absent.

Non pas qu'il t'aurait ouvert s'il avait été là.

Du coup, tu t'es laissé glisser le long de la porte jusqu'à t'asseoir sur son paillasson, puisque t'as souvent l'impression de fusionner avec ce dernier lorsqu'il s'agit d'Ivo. Et t'as attendu. T'occupant comme tu le peux sur ton portable, essayant d'ignorer ton ventre qui grogne de douleur car tu n'as même pas pris le temps d'avaler un morceau avant de partir. Tu redresses la tête à chaque fois que tu entends des pas dans la cage d'escaliers, la rebaissant directement lorsque tu ne croises pas les yeux vairons caractéristiques et ignorant les éventuels jugements des voisins d'Ivo. Jusqu'au moment où, après ce qui t'a paru être une éternité, sa chevelure de feu apparaisse dans ton champ de vision.

Tu n'as même pas le temps de te relever qu'il t'attaque déjà en guise de bonjour. Tu es au moins soulagé de constater qu'il utilise toujours ton surnom, tu te dis qu'il y a de ces réflexes dont on ne se débarrasse pas aussi facilement qu'il voudrait le faire croire.

« J'aurais pas à le faire si tu me fuyais pas comme une tapette. » Réponds-tu de but en blanc.

Tu te redresses enfin sur tes longues jambes et ton estomac capte bien le doggy bag entre ses doigts.

« J'suis là depuis des heures. Tu me fais entrer, au moins ? »

Tu t'invites en lui demandant à peine son avis, oui. Avec Ivo, faut jamais faire dans la dentelle.

« Arrête de me faire la gueule alors que j'y suis pour rien si je pars finalement pas. »

Comme si ça t'avait fait plaisir, de savoir que tu allais crever ici, dans l'indifférence la plus totale de tout le monde et surtout de la sienne.

Si, ça t'avait fait plaisir, de savoir que tu n'allais pas être séparé de lui.

Merde.
Rien que le voir depuis ces quelques minutes te pique la gorge.
Ou peut-être est-ce une lointaine envie de pleurer
qui monte
qui monte
qui ne coulera sans doute
jamais.

cactus
Sebastien Masson
conducteur de trains
Sebastien Masson
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Ven 3 Déc - 23:34
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I want to go back where you were alive
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feat. Sebastien
Tu ne voulais pas le voir, tu aurais préféré le savoir écrasé sur les voix de ses chers trains qu’il aimait tant que de voir ses yeux émeraude te dévisager.  Tu étais en colère Ivo, tu étais enragé.Mais tu te retenais malgré tout, juste un peu. Sébastien méritait de souffrir, alors tu lui laissais un peu de temps, juste un peu de temps.

(Pour avaler la trahison)

Ton ami d’enfance n’avait aucune retenu, tu l’avais vraiment mal éduqué. Il te renvoyait la balle, ce que tu ne voulais en aucun cas parler. Tu n’avais pas fui, il n’avait pas à le savoir et tu ne le savais. En te levant ce matin-là, tu avais envie de vomir entre ses quatre murs, alors t’étais parti, le plus naturellement du monde. Tu faisais à chaque fois qu’on se pliait pour toi, que l’on criait ton nom. Tu n’avais aucune raison de faire autrement

( A part les coups de poignard)


Tu ne répondis pas tout de suite, tu lui laissais tenter sa chance, c’était cela son privilège d’avoir été ton ombre pendant des années durant. Mais tu étais déçu, terriblement déçu. Qu’est-ce que tu avais espéré de tout manière ? ( Tu ne devais rien espérer). Il te demandais de le pardonner ? Tu ne pus retenir un ricanement.

«  Pas envie. »

Tu n’avais pas assez de respect pour formuler une phrase sujet verbe complément. Tu lui souriais, mais ton sourire était un blizzard.

«  J’avais aucune raison de rester, tu m’horripilais donc j’aurais dû te faire un café ? Tu me prends pour qui ? »

Tu faisais un pas vers lui, menaçant malgré que tu sois plus petit, maudit gène paternel. Croyait-il que cela suffirait pour te calmer ? Vraiment, tu avais espéré un peu plus d’amusement (mais tu savais aussi que c’est un peu ta faute, juste un tout petit peu). Tu comprimais le doggy bag contre son torse.

«  Va-t-en. »

Tu lâchas le paquet et ouvrit la porte sans demander dû. Il pourrait au moins être ta poubelle (il n’avait sans doute pas mangé depuis le matin).  Mais tu ‘’oublias’’ de  refermer derrière toi, laissant un entrebâillement suffisamment visible. Tu ne prendrais même pas la peine de te retourner.

Ton appartement était toujours aussi impeccable. Tu n’y invitais plus aucun être vivant sur cette Terre depuis bien longtemps et mis à part la partie du bureau, tu n’y passais de toute manière pas assez de temps pour le déranger. Il était constitué d’un salon avec cuisine américaine, d’une salle d’eau basique, de ta chambre et de ton espace de travail pour tes dossiers. Il y avait peu de meubles, aucune âme et tu n’y resterais probablement pas une éternité, mais cela était suffisant pour ton train de vie.

Tu jetas sur le meuble d’entrée tes effets personnels : tes clés, ton port-monnaie et quelques carrés argentés usagés (tu voulais lui prouver que  cela n’avait rien changé à tes habitudes depuis sa mort). Tu te laissais tombé sur l’un des deux sièges du bar, grognant et t’étirant de tout ton être. Tu voulais être tranquille, pas gérer le corps en décomposition de ton ancien camarade.

(Tu voulais que tout cela n’avait jamais eu lieu)


Ivo Kley
avocat
Ivo Kley
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Sam 4 Déc - 21:22
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T'as l'habitue d'encaisser les (ses) coups. T'as l'habitude qu'il t'en balance plein la tête, qu'il se défoule sur toi, te fasse la gueule pour un oui, un non ou un peut-être. Ce dont t'as moins l'habitude, en revanche, c'est son ignorance. C'est son silence. Et tu as peur Sebastien, tu as peur car pour la première fois tu risques vraiment de le perdre et ça sera de ta faute. C'est toi qui a décidé de partir, de t'enfuir loin pour ne pas lui offrir le spectacle glauque de ta mort – c'est de ta faute si vous avez fini complètement torchés à vous toucher comme vous n'auriez jamais dû vous toucher.

Pourtant, tu ne parviens pas à regretter cette partie-là de l'histoire. Ca avait été si bon, si vous – un goût de reviens-y sur tes lèvres, de la même texture que les pétales que tu craches. Et son sourire était si froid envers toi. Tu ne t'attendais pas à un sourire doux, il ne sait pas vraiment en faire – n'a jamais essayé d'en faire un réel, tout du moins. Mais pas à cet air glacial, comme s'il ne te connaissait plus. Tu n'as plus que le surnom utilisé pour te raccrocher à quelque chose d'avant – tu n'as plus que le surnom utilisé pour espérer retrouver votre relation d'avant. Et tu cours, Seb ; tu cours derrière lui, toujours, constamment, la main tendue mais incapable de l'atteindre. A chaque fois que tu penses réussir à t'approcher, il s'éloigne d'autant plus ; à chaque fois que tu penses réussir à le frôler, il disparaît et te fait sentir comme la dernière des merdes, la personne la plus détesté au monde.

Ce sourire est si douloureux que tu en as la nausée.

« Je parle pas de... »

Pas le temps de terminer ta phrase que déjà, tu te trouves avec son doggy bag collé sur le torse et Ivo qui ouvre sa porte en te demandant de s'en aller. Tu restes planté là quelques secondes, t'adossant au mur juste à côté de sa porte pour reprendre contenance. Tu ne veux pas lui montrer à quel point tout cela t'atteint ; tu ne veux pas lui montrer ton envie de pleurer, de tousser, de t'effondrer définitivement. Tu n'es pas là pour ça, pas là pour qu'il te prenne en pitié, simplement pour le retrouver. Ou au moins, au moins pour comprendre pourquoi il te considère comme mort et enterré. Tu inspires profondément et pousses la porte laissée entrouverte, ce que tu prends comme une invitation silencieuse de sa part – comme un signe de plus que lui non plus, tout au fond de lui, n'a pas envie de te perdre. Tu refermes doucement derrière toi, parcourant rapidement l'appartement du regard, même si tu t'es bien entendu déjà invité ici de toi-même plus d'une fois.

« Je parle pas de cette nuit-là. J'en ai rien à foutre que tu sois parti après. Tu le fais à tout le monde. »

Et tu n'es pas différent des autres, Seb ; il a bien tenu à l'enfoncer dans ton crâne. Tu es comme tout le monde, tu n'as rien de particulier malgré ces nombreuses années à ses côtés ; tu l'as bien compris. Ca ne veut pas dire que ça ne te fait pas mal, ça ne veut pas dire que ça ne ronge pas tes poumons à petit feu jusqu'à t'en faire vomir ces foutues seringas. Ca veut juste dire que tu t'es fait à l'idée, que tu as accepté la fatalité.

« Je parle d'après. Chaque texto ignoré est une fuite, Ivo. Autant te dire que t'es vraiment le dernier des froussards. »

Parce qu'il n'est même pas capable d'affronter les conséquences de ses actes ses mains autour de tes hanches ses coups de rein ses griffures encore dans ton dos ta voix encore rauque de son prénom. Tu poses le doggy bag sur le comptoir de la cuisine américaine, fouilles ses tiroirs pour en ressortir des baguettes et entamer un sushi. Ton estomac t'en remercie, ta nausée un peu moins mais tu prends sur toi. Il est hors de question que tu lui montres quoi que ce soit qui soit en rapport à cette foutue maladie. Tu ne veux même pas y penser. Et comme si cela n'était pas une évidence, tu déclares :

« Je partirais pas d'ici. »

Il aura beau te pousser dans tes retranchements, te découper à vif avec ses mots-rasoirs, tu ne bougerais pas d'ici.

(Tu ne le laisserais pas, jamais ; peu importe ce que ça te coûtera, tu ne l'abandonnerais pas comme tous ces autres qui ont pu le laisser sur le côté)

cactus
Sebastien Masson
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Sebastien Masson
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Dim 5 Déc - 15:14
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Tu tapotais le bas comme l’on joue du piano. Tu le ne regardais pas entrer, tu ne le regardais pas continuer de t’accuser. Tes yeux se perdaient par la fenêtre, sachant pertinemment que tu faisais plus mal dans ton silence que ta colère. Même mort tu étais encore suffisamment miséricordieux de le laisser parler. Peu avait cette chance de connaître cet intérieur si impersonnel. A vrai dire, il était probablement le seul, même s’il l’ignorait probablement. C’était pour cela que tu pouvais en aucun cas le pardonner

(Il avait voulu un instant te laisser.)


Le tapotement s’éteignit brusquement quand il relata l’après, mais ce fut la seule réaction qu’il pouvait avoir de ta personne. Oui, tu l’avais ignoré, tu l’avais laissé couler au point qu’il soit obligé d’attendre au pied de ta porte pour un regard. A quoi bon répondre aux fantômes ? S’il était vraiment parti, tu aurais pas à gérer son insistance. (il t’aurait lui aussi laissé au bord de la route). Tu partis de ton siège, ne supportant pas le voir manger devant toi. Tu pris ton portable que tu avais laissé sur le meuble d’entrée. Tu effaças tous ses appels, tu supprimas l’historique de tous les message que tu n’avais en aucun cas lu.

Même cette scène du quotidien t’étais insupportable.

Mais de la conviction du rouquin, tu soupiras, tu avais encore 2 appels à supprimer. Tu lâchas avec le moins d’intérêt possible.

« Pourquoi j’aurais dû te répondre ? T’es celui qui voulait partir, je te donne juste l’impulsion que t’as besoin.  Comme bon chien tu serais revenu la queue entre les jambes autrement.»

Tu ne voulais plus ressentir cette caisse de résonnance, cette appréhension d’un changement auquel tu n’avais aucune emprise. Tu passas derrière lui, volant le dernier sushi pour ta propre personne comme s’il n’était pas là. Tu pianotais tranquillement, cherchant une entrevu éphémère pour oublié que tu étais hanté.

Tu ne quittais pas l’écran lumineux d’une seconde. Si tu levais la tête, tu aurais dû faire face à ton incertitude. Parce que tu ne voulais pas le perdre, tu voulais tuer dans l’oeuf cet infime attachement à ton ami d’enfance. Tu avais déjà suffisamment mis l’huile sur le feu et te laissant boire malgré la frustration.

« C’est moins bon que sur place. »

Tu ne parlais qu’à toi-même.  Tu te réinstallas à ta place et tu relevais les pupilles vers lui pour la première fois depuis qu’il était entré dans ta demeure. Il n’y avait pas une once de chaleur, une once de sympathie en cet instant. Tu ne ressentais que l’ennui d’être envahi par un esprit tourmenteur.

«Tu es déjà parti de toute manière. Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera une autre fois. Je n’ai qu’à attendre. Pas besoin que je me fatigue pour cela. »

Il te l’avait bien fait comprendre. Cela ne devrait pas te toucher, cela ne devrait même pas retenir ton attention. Les relations humaines étaient superficiels et éphémères par essence, tu étais le premier à abuser de cette propriété.

Mais tu avais été suffisamment distrait pour croire qu’il pouvait être une constante.


Ivo Kley
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Ven 17 Déc - 22:13
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Ce qu'il y a de pire ce n'est pas la colère mais le silence, dit-on souvent.

Tu l'expérimentes à tes dépends, en ce moment même.

Ce qu'il y a de plus agaçant est le tapotement régulier de sa chaussure sur le sol – comme si tu l'ennuyais. Il attend juste que tu te lasses et t'en ailles, tu le sais. Tu sais aussi qu'il le fait exprès, juste pour jouer encore un peu avec tes nerfs, juste pour te pousser à la faute. Se prouver – et te prouver – qu'il a raison. Tu as beau savoir tout ça, tu as beau te répéter d'ignorer, de laisser faire, de continuer quoi qu'il arrive, de ne pas abandonner... Ca t'énerve. Ca t'énerve, parce que tu ne comprends pas ce que tu as pu faire de mal, Seb. Ca ne te percute pas de plein fouet, comme les quelques autres fois où tu sais quelle erreur de parcours tu as pu faire. Tu t'es trompé sur pas mal de choses, dans ta vie ; à commencer par ton entourage, peut-être, au moins un peu. Mais cette fois, tu ne vois pas, ou peut-être que tu refuses de le voir.

Parce que ça ne pouvait pas être ça, n'est-ce pas ? Ce n'était pas possible.
Ca ne pouvait pas non plus être ce qu'il s'est passé – vous avez tous les deux eu plus de corps dans votre lit que vous n'avez eu de respirations, ça ne pouvait pas compter pour lui. N'est-ce pas ? N'est-ce pas ?
Tu n'as jamais rien eu de différent des autres.

Et le voilà debout sur son téléphone. Supprimant tu ne sais quoi – peut-être tes appels, tes textos, tout ce qui fait de toi une personne. Il t'efface, petit à petit, appui par appui sur le petit logo de la corbeille. Et voilà, tu as disparu. Tu n'es pas grand chose, Seb. Une poussière, un grain de sable. Un jouet dont il s'est lassé. Mais toi, tu veux comprendre pourquoi – tu veux comprendre ce qu'il s'est passé, pour qu'il se sente fatigué de toi, d'un seul coup. Les mots glissent enfin de sa bouche, détachés, presque comme s'il se situait à des milliers d'années lumière de toi.

Cela t'est encore plus douloureux que son ignorance – et tu n'avais pas cru ça possible.

« Mais je ne suis quand même pas parti. »

Malgré son impulsion, comme il l'appelle. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais il faut croire que le destin voulait que tu finisses tes jours ici et que tes sentiments disparaissent sur cette terre-ci. De toute façon, tu es intiment persuadé que tu aurais fait demi-tour à peine arrivé en Australie, exactement comme un bon chien – parce que tu n'es plus que ça, au fond.
Parce que tu l'as toujours été.
Il passe derrière toi pour te prendre le dernier sushi et tu le laisses faire – comme toujours.
Il en profite pour faire une remarque comme s'il se parlait à lui-même et tu le laisses faire – comme toujours.
Comme un bon chien qui tourne en boucle dans ton crâne et les pétales au bord des lèvres qui ne demandent qu'à sortir. Ah, comme c'est douloureux, de l'aimer.

Et puis, pour la première fois depuis que vous êtes entrés dans son appartement, il relève les yeux vers toi. Te regarde enfin, prends en compte ton existence. Rien que ce geste, ce petit mouvement oculaire si simple, rien que ça, parvient à te rassurer. Tu souffles longuement par le nez, le plus discrètement possible. Te remets à mieux respirer – les poumons soudain moins encombrés. Dépendant de la moindre de ses volontés. Il te regarde, et il parle. Et tu comprends. Ou tout du moins, tu espères comprendre. Tu as bien du mal à l'assimiler, mais cela te semble être une évidence désormais. Tu le connais assez pour savoir lorsque ses mots détachés cachent autre chose derrière et c'est le cas présentement.

Il t'en veut, Seb. Il t'en veut d'avoir voulu partir et cela ne veut dire qu'une seule chose – ça veut dire que tu comptes.
Tu ne devrais tellement pas te réjouir de cette simple constatation. Le minimum syndical dans une amitié, et te voilà tout ensoleillé. Tu ne lui montres pas, évidemment, surtout parce que tu ne sais pas si tu vas réussir à te faire pardonner. Tu l'espères, en tout cas – il serait dommage que tu « meures » seul, sans Ivo à tes côtés pour te regarder perdre ta capacité à aimer.

« Non. »

C'est simple, clair, précis. Il résonne dans l'appartement, comme un grondement dépréciateur.

« Je ne suis pas parti. Je ne l'ai jamais été, même quand le voyage était encore prévu. »

C'est la stricte vérité, mais tu n'es pas certain qu'il y croit. C'est le problème d'Ivo ; ne croire à rien ni personne, jamais. Pourtant, s'il parvient à penser que tu n'es pas parti parce que ton père est encore ici et que tu as grandi dans ce pays, cela te suffirait. Cela te rapprocherait déjà un peu plus de ta place d'antan, à ses côtés.

« Et je ne repartirais pas, même si on me le proposait. C'était une erreur de vouloir m'en aller. »

C'était une erreur de vouloir fuir une situation qui est, de toute façon, inéluctable – proche de lui, ou non.

« Ivo, » Tu t'approches doucement de lui, continuant de soutenir son regard jusqu'à être assez proche du canapé et t'accroupir pour lui faire face. « Je suis désolé d'avoir voulu partir. Te laisser n'a jamais été mon but, et ça ne le sera jamais. »

Parce que c'est plus fort que toi ; tu l'aimes, d'un amour incandescent qui te consume lentement. Tu l'aimes, et tu es dans l'incapacité physique et mentale de le laisser sur le bas-côté.

Un chien reste toujours fidèle à son maître, peu importe les crasses qu'il lui fait – n'est-ce pas ?

cactus
Sebastien Masson
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Sebastien Masson
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Mar 21 Déc - 23:51
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TTu le laissais parler, mais rien de ce qu’il pourrait dire ne te ferait changer d’avis. Il allait partir ( te trahir), c’était inéluctable. Qu’il ne l’avait pas fait n’était en aucun cas une preuve. C’était un sursis (un supplice), tu préférais quand les choses étaient claires Ivo. Seb était mort et enterré.

Et c’était toi qui lui avait donné le coup de pelle.

Son « Non » ne fit aucune vague sur ton visage. Tu le laissais aboyer, gémir à sa guise. La défense était si fragile, mais il essayait vainement de changer ton verdict. Plaider coupable était louable, mais inefficace. C’était le strict minimum de reconnaître sa faute ( pour amoindrir la tienne), tu n’allais pas le féliciter pour une telle facilité. Mais cela t’amusait Ivo, de le voir galérer à rester en vie pour toi.

Tu n’arrivais pas à être touché, même si tu le voulais. Toutefois, tu éteignis l’écran de ton portable à l’entente de ton prénom. La distance s’était amoindri et tu pouvais presque sentir une odeur florale émaner de ton ex-ami d’enfance. Ses excuses étaient insuffisantes, mais tu commençais à y songer, juste un peu. «  Ah oui ? »,répondais-tu sans une once de conviction. Tu étais obtus, mais le voir se plier pour toi te plaisait ( surtout qu’il paraissait plus petit que toi dans cette position).

«  J’ai connu de mauvais avocats bien plus convaincants pour des cas encore plus désespérés. »

Tes babines se retroussaient, mais ton sourire annonçaient de très mauvaises nouvelles. Seb pouvait te divertir, il l’avait toujours fait durant tant d’années. Un idée germait dans ton esprit, quelque chose que tu ne lui avait encore jamais fait subir. Tu te rapprochais davantage, juste pour voir si cela le perturberait.

«  Si tu veux te faire pardonner Sebastien... »

Tu avais fait vivre à Seb tellement de caprices. L’abandonner en plein milieu d’une soirée pour quelqu’un d’autre, le faire tremper dans des histoires sombres pour l’extirper au dernier moment, tout ça pour tuer l’Ennui, aussi pour tester sa fidélité envers et contre tous. Mais il y avait encore une chose que tu avais préservé, quelque chose de tellement facile que tu n’avais pas daigné t’y pencher ( parce que ça, ça lui importait vraiment). Tu tendis la main, avant d’articuler avec une joie vraiment mal placée :

« Donne-moi Sa bague. »

Tu parlais évidemment de la bague de sa défunte mère. Crime capital, peine capital dirait-on. Tu avais invoqué cet ordre qu’il ne pouvait refuser s’il voulait encore exister à tes yeux. Son souvenir ou toi. Voilà quelle était son épreuve pour revenir à la vie. Oserait-il te confier l’un des rares objets de sa précieuse mère? Seb n’était pas naïf, il savait que tu en abuserais Ivo. Seb te connaissait (trop) bien. Mais tu voulais bien jouer avec lui une dernière fois, lui donner une chance de (te) pardonner.

Cela aurait un simple bijou pour n’importe qui d’autre, mais vous pariez tous les deux pour un gain bien plus gros. Tu voulais le voir t’obéir, tu voulais le voir encore une fois te donner un bout de sa personne, qu’il se désagrège encore un peu plus ( jusqu’à que tu ressentes un peu de remords).

Tu lui souriais, sachant qu’il faisait un pacte avec le Diable.

« Alors ? », le relançais-tu. Tu attendrais le temps qu’il faudrait pour voir s’il allait saisir le fragile fil d’araignée qui le reliait à toi. Tu n’offrais jamais de seconde chance mais il était Seb, le chien de ton ombre. Tu étais curieux de son choix, mais encore plus de la suite. Parce qu’il n’avait pas encore assez souffert pour te prouver son allégeance.

Cela t’enchantait par avance ( si tu ne craignais pas son refus).

Ivo Kley
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Ivo Kley
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Mer 22 Déc - 18:43
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T'as l'échine offerte à ses crocs, le cou enserré entre ses canines, poitrine offerte, à sa merci. T'es complètement dépendant de lui, de ses gestes, de ses regards, de la moindre de ses réactions ; le moindre mouvement risquerait de te briser la carotide, clac et te voilà mort, seul, étendu au sol. Tu es à genoux et tu demandes sa pitié, tu demandes ce qu'il n'offre jamais – d'être pardonné. Et son regard froid qui passe sur toi comme si tu n'étais rien ne fait que te consumer à petit feu, les fleurs qui grattent encore et encore ta gorge jusqu'à t'en donner la nausée ; mais tu ne veux pas tousser, non, tu ne veux pas tousser devant lui, il ne doit pas savoir – secret mal gardé, parfum des seringas qui flotte partout autour de toi comme signe de trahison.

Tu n'as que faire de sa comparaison, ne sait même pas comment tu pourrais l'interpréter ; tu t'en fiches, de paraître convainquant, d'être cru, toi tu n'es pas fait pour les grands discours, les arguments à foison, toi tu es brut de décoffrage, on ne t'a jamais apprit à mettre les formes et les manières, toi tu es honnête et tranchant, toi tu ne fais jamais dans la demie-mesure et c'est probablement pour ça que votre amitié est parvenue à tenir aussi longtemps. Plissure des yeux, il peut te voir légèrement irrité grâce à cette petite ride au coin de l’œil, celle qui dit : j'suis pas d'humeur pour tes conneries, passe directement aux choses sérieuses, aux choses importantes, aux choses qui comptent. Qu'il passe à toi et uniquement toi, pour une première fois ; qu'il te montre que tu comptes, juste un peu, rien qu'une miette de considération.

Tu es accroupi, pas loin de tomber à genoux pour
une miette
moins que rien
même pas un regard
même pas
un toucher
même pas
un morceau de quelque chose -
une miette
microscopique

Et son sourire cruel qui revient, qui annonce la couleur de la nouvelle. La question qui revient, d'à quelle sauce tu vas être mangé ; avec quelle épice il allait te savourer, à quelle cuisson préférera-t-il te dévorer. Il se rapproche un peu plus et ton cœur malade s'affole soudain – l'envie de se faire embrasser, enlacer, pardonner, aimer qui monte, qui monte et le goût de fleur sur ta langue t'oblige à te racler la gorge et détourner le regard. Tu attends, tu attends et le sentence finit par tomber. Sa bague dit-il et la douleur qui fuse soudain dans tout ton corps te fait fermer les yeux. Il n'avait encore jamais touché son image à elle, ni de près ni de loin ; elle a toujours été ton sanctuaire, l'une des rares choses que même lui était parvenu à respecter. Ce n'est désormais plus le cas.

Tu pèses le pour et le contre, un moment. Tu ne sais même pas pourquoi, tu connais déjà ta réponse en vérité. Tu as juste besoin d'un instant pour faire ton deuil en accéléré, pour dire au revoir à l'une des dernières manifestations physiques de l'existence de ta mère en ce monde, cette bague à laquelle tu tenais plus qu'à la prunelle de tes yeux. Tes doigts sont venus naturellement la chercher parmi les nombreuses autres bagues à tes doigts pour la triturer, sentir sa douceur sous la pulpe de tes doigts.

« D'accord. »

Finis-tu par souffler lorsqu'il te relance et tu te redresses de ta position pour te remettre debout et la retirer de ton doigt. Dans ton regard, il peut voir un nouveau morceau de toi s'arracher et s'effacer au moment où tu la déposes au creux de sa paume, douloureusement.

Ivo te déchire de part en part et
tu vas
bientôt
disparaître
dans les limbes de son cœur absent, brûlant.

Il aura définitivement
la moindre parcelle de toi

et il ne te reste plus qu'une
poussière
de
vide
cactus
Sebastien Masson
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Sebastien Masson
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Ven 24 Déc - 19:58
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Sa vie ou la tienne, tu ne cessais de lui poser cette question à Seb depuis que l'Ennui s'était invité dans ta vie. Tu étais déraisonnable, tu le savais pertinemment. Pourtant tu poussais le bouchon un peu plus loin à chaque tentative, quitte à lui arracher une partie de son être. Chaque partie de sa chair, chaque conviction que tu arrivais à lui briser était une preuve de sa loyauté sans faille.

Tu lui croquais chaque bout, te nourrissant de son essence depuis bien trop longtemps.

Mais là, main tendue, tu savais que tu avais encore poussé le vice un peu (trop) loin. Pour un décédé, tu te délectais de son hésitation ( que tu redoutais). Tu voulais qu'il fléchisse encore une fois, juste une fois ( preuve qu'il était tien même au delà de toute raison). Tu n'étais pas une bonne personne, tu te rendais compte dans ces situations, mais c'était plus fort que toi. Tu sentais la fragrance florale, mais tu ne savais pas si c'était une hallucination de ta part ou non, et à vrai dire tu t'en foutais.

Tu le voyais agir et tu avais une preuve qu'il pourrait être tien.

Dans cette bague que tu tenais entre tes doigts à cet instant, il y avait des souvenirs plus importants que votre rencontre. Il y avait ce qui faisait que Sébastien était un être humain et non ton servant, ta chose que tu pouvais négliger quand tu voulais une preuve de son serment. Il t'avait encore donné, il avait encore accepté l'impensable et tu aurais pu t'arrêter là.

Mais il y avait encore un grain de sable, une once d'hésitation. Tu rallumas ton portable et pris une photo de sa preuve de soumission. Mais ce n'était pas assez ( ce n'était jamais assez). Tu te levas d'un coup et tu agis rapidement. Un battement et tu ouvris la fenêtre, un battement et tu jetas le contenu de ta main, sourire satisfait. Il n'aurait pas eu le temps d'agir, même s'il l'avait voulu. Tu mis les mains dans tes poches et tu te retournas. La dernière épreuve.

"Et maintenant ? Tu veux toujours que je te pardonne?"

Quitte ou double. Était-il capable de pardonner à un monstre qui venait de réduire à néant le souvenir de sa génitrice ? Tu avais besoin de cela pour faire un miracle Ivo. Faire revivre les morts demandait d'immenses sacrifices.

Il te faudrait racheter un portable.



Ivo Kley
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Ivo Kley
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Dim 26 Déc - 20:05
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Cause I've got a feeling that love is not enough
Tu te sens t'effriter, partir en fumée alors que tu déposes le précieux objet au creux de sa paume. Ivo est un trou noir qui est en train d'aspirer tout ton être, morceau par morceau et tu n'as aucun moyen de lutter contre sa force de gravité. Tu flottes dans une mer de doutes et de ressentis, tu flottes dans le vide de son cœur lorsque le tien est rempli de pétales et tu manques d'air alors que tu le vois se détourner et

le temps s'arrête soudain lorsque la fenêtre s'ouvre
lorsque le bras s'élance

tes yeux se ferment, pâleur, douleur sur ton visage.

Tu dois faire le deuil de ta mère en accéléré et c'est terriblement douloureux. Chaque étape te traverse comme une flèche en pleine poitrine, qu'on arrache et qu'on replante aussitôt. Tes yeux se rouvrent, brillants mais incapables de verser la moindre goutte salée – il en va de ta fierté. Tu inspires profondément, déglutis ton mal-être mais cette fois, ça ne suffit pas. Tu portes ta main à ta bouche pour tousser un peu, ça te racle la gorge, pétale au bord des lèvres que tu ravales aussitôt. Ca n'a duré qu'une demie-minute et ça pourrait être n'importe quelle toux – quelque chose que tu couves (des sentiments non partagés). Lorsqu'il te demande si tu veux toujours qu'il te pardonne, tu prends une grande inspiration. Incapable de répondre sans avoir repris ton souffle, comme si tu venais de courir un marathon – et c'était peut-être un peu le cas.

« Oui. »

Tu braques tes yeux dans les siens avec détermination avec dévotion. Poings serrés, prêt à lui faire comprendre que tu es bien prêt à tout pour le récupérer.

« J'ai envie de mettre un poing dans la gueule de mon meilleur ami. Mais pour ça, faut que je récupère mon meilleur ami. Alors oui, bien sûr que je veux que tu me pardonnes. »

Parce que tu restes Seb et qu'il te restera toujours un fond d'affront – un fond d'égo qu'il ne parviendra jamais à vider. Tu ne lui as jamais caché lorsque tu es en colère contre lui, lorsqu'il dépasse les limites, tu n'as jamais hésité à le bousculer lorsque c'est nécessaire, lorsqu'il va trop loin. Tu ne l'as jamais fait et ce n'est pas maintenant que tu vas commencer. Malgré tout ce que tu ressens pour lui, malgré le fait qu'il te met à genoux quand il le veut, comme il le veut, il n'arrivera jamais à te faire taire.

Et si tu acceptes la sentence, tu ne lui cacheras tout de même pas ta colère pour autant.
cactus
Sebastien Masson
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Sebastien Masson
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Dim 9 Jan - 16:34
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feat. Sebastien
Tu le voyais devenir pâle comme un mort, tu pourrais presque entendre son coeur se briser un peu plus, Ivo. Tu le voyais respirer comme s’il luttait pour (sur)vivre et tu ne pouvais pas t’empêcher de sourire. Sa souffrance était ton bonheur ( parce qu’on oubliait jamais ses blessures). Sa toux ne t’inquiétait nullement ( tu ne pouvais sentir les senteurs du seringa). Il était toujours mort, même Seb se battait pour sa survie. Tu ne jouais qu’avec sa carcasse. Tu restais en suspens à ses lèvres ( Est-ce que le rituel avait fonctionné ?)

Sa réponse te permit de respirer un peu plus librement, même si ce n’était que d’un iota.

Seb était en colère, tu étais ravis. Tu l’arrachais morceaux par morceaux, pour qu’il ne reste rien, rien du tout ( tu te nourrissais de son être). Un pas, un autre, et la distance disparut en un battement de coeur. Tes lèvres sur sa joue, tu accueillais cette nouvelle vie ( de servitude).

« Te revoilà. »

Tu ne piperas pas mot de la constriction, des doutes tapis dans l’ombre ( il t’avait trahi et il le referait, tu le savais). Pour votre passif, tu lui laissais une chance en échange de son sacrifice ( il t’avait choisi encore une fois). Tu reculas avec nonchalance et pris sa main. Tu y glissas la dernière preuve de ton humanité.

«  Je penserais qu’elle serait plus joli de près. Elle avait mauvais goût Seb. »

Cette bague n’avait aucune valeur pour toi. ( mais il en avait pour lui). Tu aurais pu la jeter, mais au dernier moment cela t’avait semblé moins amusant ( cela avait de la valeur de lui). Tu en étais capable, cela serait une prochaine fois. Tu t’étirais alors que tu te laissais tomber le canapé. Ton regard se perd à travers la fenêtre. Un geste de la main et tu restais tout aussi insupportablement.

« Allez va-t-en, je te recontacterais pour voir les mecs qui piaillent que t’aime bien… Peut-être. »

Tu avais repris ton attitude habituel à ses côtés. Il te faudrait un nouveau portable, mais cela ne coûtait rien contre la tête de ton meilleur ami au bord du gouffre. Maintenant que tu t’étais bien amusé, tu voulais aller te coucher.

Ce miracle t’avait exténué.



Ivo Kley
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Ivo Kley
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Mar 18 Jan - 23:04
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Cause I've got a feeling that love is not enough
Tu es peut-être - sûrement - devenu fou.
Fou
(De lui)
(De chagrin)
Fou de tout lui pardonner
Même ça
Même ça
De vouloir encore de lui dans ta vie
Même après ça
Meme après ça.
C'était sa bague à elle et oh que ça t'est douloureux, Seb. Ça te brûle la gorge et les entrailles, ça remonte sous forme de bile dans ton œsophage, ça crame tout sur son passage. Ça se mélange à la colère, l'envie de lui foutre ton poing dans la gueule
Une fois
Deux fois
Dix fois
(Jamais assez)
(Fou, fou pour lui, fou à cause de lui, fou de lui)
Alors, tu dis oui, comme on dirait oui devant l'autel. Oui, tu veux toujours qu'il te pardonne - pour mieux avoir à lui pardonner à ton tour. Oui, tu as envie de le retrouver, de le revoir à tes côtés. Plus que tout au monde, le récupérer. Il s'avance et
La chaleur de ses lèvres sur ta joue
Agrandit tes yeux.

Tu dois serrer les dents pour t'empêcher de rougir. Soulagé, cependant, de savoir qu'il ne te voit plus comme un mort à enterrer. Avant que tu n'ai pu t'emporter et te mettre à lui hurler des insanités, Ivo prend ta main et y glisse un morceau de métal froid dont tu reconnais très bien les bordures. Et, oh, tu pourrais en pleurer. Tu ne lui offrirais pas ce plaisir, bien entendu, mais tu pourrais, ça c'est vrai. Parce qu'il ne l'avait pas jetée, non. Cet objet si précieux à tes yeux, le seul élément physique qu'il te restait d'Elle, il ne l'avait pas jetée.

« Parle bien d'Elle. »

Répliques-tu d'un claquement de langue lorsqu'il critique ses goûts. Tu n'es pas hargneux pour autant, à peine agacé ; trop Soulagé pour t'énerver réellement. Tu la glisses de nouveau à ton doigt, heureux de la retrouver à sa place.

« Mais du coup tu as jet... »

Tu réponds à ta question en la posant, lorsqu'une image te revient en flash. Son portable au creux de sa main, le seul autre objet qu'il avait eu en sa possession à ce moment-là. Il avait sacrifié un objet à plusieurs centaines de dollars juste pour te faire peur - ce sacré connard. Tu ne peux empêcher ton sourire de fleurir alors, léger mais présent.

« T'as intérêt, on a jamais raté un seul de leurs concerts depuis qu'on se connaît. »

C'est presque une menace. Tu suis cependant sagement l'ordre et fais demi-tour, sans un au revoir car vos dernières paroles ont déjà sonné comme telles. Tu baisses les yeux vers ta main, recommences à jouer avec la bague.

Le cœur bien top léger pour tout ce qui venait de se passer.
cactus
Sebastien Masson
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Sebastien Masson
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