Ophelia Greenaway » Espères-tu chasser ton cauchemar moqueur, de rafraîchir l'enfer allumé dans ton coeur ?

Elle n’a rien de spécial. Elle n’a rien de spécial et elle le sait. Elle a toujours su qu’elle ne faisait pas parti de ces personnes ayant un avenir promis aux grandes aventures, aux éloges qu’on garde pour nos héros. Non, bien loin de là.

Sans prétention aucune, Ophelia est le fruit de l’amour de deux être aimants, autant qu’ils puissent l’être. Jospeh Greenaway, tête rousse originaire d’Allihies, de la presqu’île de Baera, en Irlande. Fils d’un père irlandais, et d’une mère danoise. Joseph Owen Greenaway fit une grande partie de ses études dans les highlands et y rencontra  Carmen Bribois, jeune étudiante Française en Histoire celtiques. Leurs fiançailles se déroulèrent au cœur des Terres Bretonnes, là où la jeune Ophelia passa la majeur partie de son éducation. Elle ira fleurir en Nouvelle-Zélande dès sa majorité, en pensant y vivre le parfait idylle.


Elle tremblait. Tous ses membres vibraient, grelottaient, se remuaient. Une sorte de soubresaut soulevait son cœur. Ou plutôt les vestiges de ce dernier. Elle ramenait fébrilement sa fine main vers sa poitrine, tandis que l’autre laissait mollement tomber le cellulaire. Le bruit sourd de l’objet recouvert de plastique ne la ramenait pas pour autant à ses esprits. Le silence était à peine coupé par ses reniflements. Elle avait froid. Puis non, elle avait chaud, tout d’un coup. Elle eu cette horrible nausée qui l’empêcha de respirer correctement. Ses yeux, si clairs, si froids, arboraient cette couleur honteuse rougeâtre. Son frêle corps s’appuyait contre l’embrasure de la porte de sa chambre. Le bois quelque peu abîmé s’accrochait à son chemiser écru, et lui laissa ça et là des accrocs. Laissant quelques petits bouts de son âme au passage. Laissant quelques petites larmes sur ses joues rosies. Sa carcasse s’affalait lentement, jusqu’à ce que ses genoux touchent le sol qui lui paraissait glacial. Elle était abattue. Abattue à coups de « Je t’aime » qui ne lui était en aucun cas destiné.

Des pétales de souci, de ces belles Marigold, avaient rempli son être jusqu’à la décomposition.
Elle trouvait pourtant ça charmant, toutes ses fleurs et pétales dédiées en offrandes aux dieux. Fleur du désespoir et la douleur de la perte de l’amour. Elle célébrait sa propre fin, là, recroquevillée à même le sol, parmi les fleurs et les tâches rougeâtres qui avaient quitté son corps. A même le sol, dans ce sommeil qu'elle aurait aimé éternel. Cette maladie, aussi romantique soit-elle, l'avait emporté avec tout son amour. Avec tout son être.

Et puis, elle revenait à elle, identique. Comme si le temps s'était figé le temps de sa  perdition. Elle s’efforçait de faire aucun bruit, bien que sa respiration forte, entrecoupée de glapis et autres bruits aigus traduisant une colère emplie de tristesse, était largement couvert par le bruit de l’eau qui s’écrasait dans la douche. Elle était vide d’amour, mais emplie d’amertume. Le parfum du bouton écarlate l’avait quittée. Elle n'aimait plus. Les gerbes florales n'étaient plus.
Elijah rentrait tout juste de sa journée. Il dû s’occuper de la fermeture de la librairie tandis qu’Ophelia venait tout juste de dé-bouchonner sa bouteille préférée, pour que le breuvage puisse s’aérer pleinement afin d’oxygéner ses arômes secrets. Elle faisait chanter habilement les verres avant de les déposer sur la grande table en bois brut et finissait de disposer les papiers concernant la mise en place de leurs épousailles qui avaient lieux dans moins d’un mois. Elle rêvait de cette union en plein cœur de l’automne. Elle aurait été heureuse, là. Devant ses documents qui actaient son amour profond pour l’homme dont elle était éperdument amoureuse.

Comme à son habitude, le grand blond barbu avait laissé en désordre ses affaires sur le pas de la porte. La mauvaise herbe pestait faiblement avant de feindre un sourire tendre tout en rassemblant les affaires de son fiancé. Fredonnant, les bras pleins, elle attrapa aux passages les clefs et le portable du fruit pourri pour les déposer sur son chevet. Étant donné que la chambre se situait à l’étage, et que la salle de bain également, elle prévenait de sa voix douce sa venue dans la chambre pour y déposer ses affaires. Et elle le fit sans un autre bruit, tel une brise.

Une vibration. Puis une seconde. La rouquine ne s’interrogea pas plus que cela jusqu’à ce qu’une troisième vibration l’interpelle. L’objet de communication était encore dans le creux de sa main, et décida de tourner l’écran vers son visage.

Elle savait qu’elle n’aurait jamais dû le faire. Elle le savait. Depuis l'apparition de ces fleurs funestes.

Des mots tendres. Des mots d’amours. Des promesses et des sentiments inavoués. Des escapades furtives, des compliments osés et aveux honteux sur sa vie de couple. Elijah menait une seconde vie amoureuse depuis plus de deux ans. Soit, quelques jours après leurs fiançailles. La jolie biche qui avait éveillé toutes les pulsions du loup n’était qu’autre que Gaëlle, sa jolie collègue qui avait quelques années de moins qu’Ophelia.

C’était fini. Son portrait était superbe et à la fois éteint, telle une nature morte.



Les racines fortes, il lui fallait bien se trouver une nouvelle terre riche pour remporter son cœur. Ophelia avait trouvé son petit havre de paix. Petit appartement chalereux et lumineux proche du port. L'embrun lui rappelant de manière fantasmée ses origines des Terres du Nord.

Sa nouvelle vie d'amour meurtrit commençait. Elle était la même, mais sans saveur dans les cœurs.

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COEUR DETRUIT
» <b>Cœur Détruit, célibataire de glace</b> ✿ <a href="https://bloomintome.forumactif.com/u56">Ophelia Greenaway</a>

Hype. C'est tout ce que j'ai à dire.