(terminé) (R18) sebastien » you would cry too, if it happened to you

Tu l'as traîné et entraîné sur la piste de danse,
désormais tu le traînes et l'entraînes jusqu'à chez toi
comme un cycle qui se ferme, un cercle parfait.

Tu aimerais dire que tu as oublié Ivo mais pour oublier Ivo il faudrait
que tu meures et
ça n'est pas prévu tout de suite – enfin,
tu l'espères.
Ca serait un peu gênant, que tu te dis, de mourir en plein milieu de l'acte, de t'étouffer sous les yeux de Jude.
Pour l'instant, Ivo est mit de côté et c'est déjà bien assez.

Et il vient picorer ta nuque lorsque tu ouvres la porte,
dévorer ton cou lorsque tu la refermes,
embrasser tes lèvres lorsque vous n'êtes plus que tous les deux,
détachés du reste du monde.
Et ton sourire s'étire contre ses lippes,
tu lui rends chacun de ses baisers,
découvres la douceur de sa peau si sensible au niveau de son propre cou.

Nouveau sourire à sa question, tu viens chercher son regard du tien, t'y accroches. Promesse muette de lui faire voir des monts et des merveilles, et tes doigts cherchent un chemin sous son tee-shirt pour tracer un sillon de frissons sur sa chair. « Quelque chose comme ça » Et tu laisses choir son haut sur le sol pour que ta langue vienne taquiner son torse sans aucune barrière.

Tu redécouvres son goût avec délice,
comme un affamé qui n'aurait pas eu son met favori depuis une éternité
jusqu'à tomber à genoux – ça, tu sais y faire
jusqu'à l'implorer – ça, tu sais le faire
et les yeux dans les yeux lorsque la boucle de la ceinture teinte
lorsque les autres barrières tombent
y compris la tienne.

doucement qu'il t'intime et tu es sage, Seb
tu sais très bien obéir alors tu ralentis le rythme
ouvre la bouche, doucement
le laisse gonfler entre tes lèvres, entre tes dents, doucement
et tes yeux ont lâché prise de son visage pour en imaginer un autre, celui que tu as toujours voulu – les souvenirs qui remontent, qui prennent de la place, partout, ils ne font pas doucement eux, ils n'y vont pas délicatement eux, ils broient tout sur leur passage alors lorsque Jude te fait remonter, t'es soulagé.
Tu te détaches des souvenirs, les laisse par terre, au sol,
scelles tes lèvres aux siennes, il n'a pas le même goût que lui, parce que ça n'est pas lui.

Et il fait doucement aussi, Jude, contre ton corps. Il fait doucement lorsqu'il découvre et caresse ta peau, c'est presque doux, c'est bon, ça te fait du bien, est-ce ça l'amitié dont les gens parlent souvent ?

Gémissements, doucement, lorsqu'il s'occupe de toi. Gémissements, doucement, lorsque tu le tires jusqu'à la chambre, lorsque tu l'aides à te déshabiller, lorsque ton dos rencontre les couvertures. Tu ne lui fais pas faire de visite – peut-être plus tard, lorsque tu lui proposeras un café. Ton bras qui se tend jusqu'à la table de chevet, l'ouvres, en ressort ce qu'il faut. « Tu préfères dans quel sens ? » Souffles-tu contre ses lèvres que tu viens picorer doucement.

Les corps s'emmêlent et oh,

quelle importance, après tout, le sens, le sens de quoi, tout ça n'a pas de sens, ce n'est pas son corps à lui que tu voudrais vraiment, ce n'est pas vraiment ton corps qu'il voudrait non plus. Amitié avec bénéfice, amitié avec bêtise pour panser les plaies pourtant trop hémorragiques.

Essoufflés, épuisés,
vous voilà étendus, gorges déployées.
L'orgasme qui a vrillé tes tympans,
qui t'a fait oublier, pour un temps
que tu es encore amoureux, souffrant.

Les doigts entre tes mèches te font un bien fou. Tendresse après l'amour se fait rare, normalement ça ne te dérange pas mais c'est ce que les amis font, entre eux, ils s'exposent un peu plus et tu fermes les yeux pour profiter de la caresse.

Rire qui secoue ta carcasse lorsqu'il te souffle en toute amitié, tu te sens soudain revigoré malgré la nuit blanche et la journée tout aussi blanche qui arrive à la vitesse d'un train. Tu te redresses, attrapes ton caleçon et l'enfiles. « Je t'offre quelque chose ? Une tasse de café, peut-être ? » Pour effacer le goût sur sa langue, celle des fleurs à n'en plus finir.