Do you want my death ? / Mercy

Mercy, je te hais, tu le sais n’est-ce pas ? Tu sais très bien que je déteste les interviews ! Rah pourquoi t’es allée voir Ryan directement pour lui parler d’une super interview… Et puis toi crétin de frère, pourquoi tu as accepté cette interview alors que tu sais très bien que je déteste ça ! Oui, j’en veux à la terre entière pour cette nouvelle interview. Les quelques fois où j’ai dû passer à la télévision ces dernières années, dans l’émission de Mercy, elle a toujours été là à me coller des questions-bombes. Celles que je déteste car elles entrent directement dans ma vie privée. La miss a beaucoup de chance que je la tiens en estime et que l’on s’entende bien en dehors des plateaux tv.

« Allez Mackenzie, dis-toi que comme ça ta popularité va encore augmenter et on aura encore plus de clientes. »

« Ryan… Tais-toi. Chut. Ma clientèle actuelle me convient parfaitement. On croule déjà sous le travail, ne va pas me rajouter plus s’il-te-plait. »

« Par contre, je compte sur toi pour ne pas trop faire de vagues et ne pas trop t’énerver. Il est inutile que la terre entière sache que tu es un vrai dragon au travail et surtout qu’on se colle encore un pseudo scandale aux fesses hein… »

« Haa, je ne peux pas te le promettre grand frère. »

« Nan vraiment s’il-te-plait Mack. Déjà l’histoire avec le paparazzi de la dernière fois nous a couté bien cher alors s’il-te-plait. Évite qu’on se prenne un scandale. Même si la boutique tourne à plein régime, je vais devoir sucrer ton budget tissu si on a encore un scandale sur les bras. »

« Arf ouais mais non, tout sauf ça. Tss… Je te promets de faire attention mais si Mercy me pose des questions trop indiscrètes et dérangeantes, je te préviens. Je ne répondrais plus de moi. »

« Comme d’habitude… »

Gros soupir de sa part. Voyons, mon cher grand frère, tu ne me connais toujours pas après tout ce temps ? Il sait très bien que je finirais par faire ce que je veux et avoir le dernier mot. Les dernières interviews tournaient plutôt autour de ma carrière, des futurs défilés etc. Enfin, bref, le côté mode mais je ne sais pas pour celle-ci, j’ai une sorte de pressentiment. J’espère bien qu’elle ne va pas me sortir des trucs datant de je ne sais quand. Je garde bien ma vie privée, mes occupations secrètes et surtout personne ne sait réellement qui je suis, mon enfance tout ça. J’ai toujours fait en sorte d’effacer tout ce qui concerne mon passé. Mais bien sûr, nous ne sommes jamais à l’abri de rien.

Le temps a filé trop rapidement p’tin. Rare sont d’ailleurs les journalistes à qui je donne une interview comme ça. Comme je refuse toujours, ils essaient de m’avoir en contactant directement Ryan. Et lui, bien entendu, il voit là un bon moyen de promotion et de ramener plus d’argent. Je suis à cran puisque j’ai aussi reçu ce matin, un bouquet de lys de la part de cet homme que je déteste. Lui aussi il me gave et je suis à deux doigts de le tabasser s’il continue à faire cela. Une quinte de toux, ah pourquoi je pense à lui ! Ces lys à la con que je déteste ! Non, ce n’est pas vrai, j’aime les Lys mais pas ceux qui viennent de cet homme.

Bref, okay, pense à autre chose Mackenzie. Je dois me préparer un minimum pour cette interview à la noix. Remettre le masque de la femme égocentrique, celle qui a une confiance absolue en elle-même et qui ne laisse rien paraître. Je pris une longue douche, enfilais ensuite mon peignoir et partis me fumer une cigarette sur mon balcon. Une cancéreuse pour se calmer puis je reviens pour me préparer. Je décidais d’onduler mes longs cheveux aux reflets bleu nuit/violet, puis d’enfiler une de mes dernières créations. C’est le plus important après tout : que tous soient concentrés sur ma tenue au lieu de mes paroles. Une longue robe couleur ivoire et or, avec des plumes or sur le bas de la robe. Une sorte de long foulard en lin de couleur or également. Une tenue d’exception que je mets pour la première fois parce qu’elle brille beaucoup trop. Il est vrai que cela ne va pas forcément avec ma couleur de cheveux, elle a au moins le mérite de se transcender complètement. Chose très rare, je laisse mes yeux à l’état naturel, à savoir bleus. Des talons de la même couleur que le reste et mon chauffeur attitré vient me récupérer.

Je suis devenue célèbre que voulez-vous, j’ai même le droit de temps à autre d’avoir un chauffeur personnel quand je dois me déplacer à des soirées mondaines ou à ce genre de chose. Le trajet est plus court que je ne le pensais pour me rendre à la station TV où Mercy doit certainement déjà m’attendre. A peine le pied sorti de la voiture, que des gens me remarquent et sont époustouflés par la tenue que je porte. Je fais mine de ne pas les voir pour me rendre directement à l’endroit où l’émission va être tournée. Enfin, j’arrive jusqu’à la jeune femme ou je montre un faux sourire, pas du tout ravie de me retrouver là.

« Mercy. Tu pourrais éviter de déranger mon frère pour tes stupides interviews à l’avenir s’il te plait ? »

Je n’ai pas spécialement le temps d’attendre sa réponse, le direct va commencer…

lien image de la tenue de Mack:

Ne fait donc pas l’actrice avec moi Mercy, tu sais que j’ai horreur de ça. Tout comme donner des interviews. Ça me fait perdre plus de temps qu’autre chose en fait. J’ai du boulot qui m’attend à la boutique. Je soupire alors qu’elle vante le fait que le monde entier voudrait savoir qui je suis. Mais moi, je ne veux pas justement que le monde essaie de me connaitre.

« Tu sais bien que je n’aime pas quand le monde essaie de me connaitre. Je n’aime pas la célébrité qu’il y a derrière mon métier. »

Elle le sait très bien mais ce n’est pas une raison suffisante à ses yeux pour me laisser tranquille. Faire une exception parce qu’on est populaire toutes les deux et qu’il faut savoir s’entraider ? Laisse-moi réfléchir un instant… Non, ça ne me dit rien même si je sais que tu es une journaliste télévisée hors pair.

« Je suis certaine qu’il y aurait d’autres peoples qui seraient plus que ravis de passer dans tes émissions. Je te donnerais le numéro d’une de mes clientes, je suis certaine qu’elle voudra se faire interviewer par toi. »

Mercy est connue dans le métier ; tout le monde s’arracherait une interview avec elle. Il ne doit donc pas être trop difficile pour elle de trouver quelqu’un à interviewer. Sauf que cette fois-ci c’est tombé sur moi, à mon grand dam. Une vingtaine de minutes… Je prends le script qu’elle me tend pour voir les questions. Il va falloir que j’endure ça aussi calmement que possible pendant vingt minutes. Ce sont des phrases génériques du style : comment vous est venue cette passion pour le stylisme ? Où avez-vous étudié ? Est-ce que vous aimez votre travail ? etc. Mais je m’attends à des questions plus lancinantes. C’est bien son genre après tout.

« Oui merci, c’est bien ça le problème. Tu n’aimes jamais rester dans les rangs… »

Je m’attends au pire, vraiment. Un soupire s’échappa de ma bouche à ce moment-là. Et n’oublions pas ce que m’a dit Ryan avant de partir. Pas de pétage de plomb, quel que soit la question. Pas de débordements, rien de tout cela. Les scandales c’est mauvais pour les affaires. Le réalisateur nous fit signe ; il allait falloir se mettre en place. Mon objectif quant à cette interview, c’est juste d’en mettre plein la vue et d’éblouir le monde avec ma tenue. C’est parti hein…