Elle t’avait envoyé un message.
Codé ; toujours.
Personne ne devait savoir – qui était la source
(celle de certaines infos)
(celle où tu aurais du rester planquer)
(celle que tu ne pouvais pas avoir toute seule)

Tu avais du talent pour dénicher les secrets ; les rumeurs
elle, elle avait du talent pour attendre et presque pile les photos et les notes au bon moment.
Ensemble, vous étiez les pires.
Un concours de rumeurs et pas sûr de savoir qui gagnerait ; mais tu la payais pour ça, aussi
c’était son boulot
pour toi, et pour d’autres.

Tu sonnes ; pousses la porte que tu sais ouverte
(elle t’attend)
Et tu arrives dans la salle ; martini à la main, elle est là, dans toute sa splendeur
dans tout son génie maléfique.
« Perry chérie, tu m’autorises à en avoir un ? »
Parce que c’était toujours mieux autour d’un verre
(ou deux ou trois)
« je peux fumer ? »
Fin de soirée ; fin d'émission ; lune trop haute dans le ciel
la ville dort ; toi, tu travailles
comme toujours dans l’ombre
pour que la lumière brille encore plus fort.  

Tu t’installes ; en face d’elle, une jambe sur l’autre.
Tu profites de son acceptation pour allumer la cigarette ; tirer une taffe ; boire une gorgée.
Mélange d’alcool et de tabac ; gorge qui brûle.
Sourire ; « tu n’oublies jamais rien, perry. »
Elle est parfaite, perry ; de ses cheveux à son travail ; de ses tenues à son alcool.
Et tu lis ; rapidement le rapport ; en diagonale, tu verras en détail après ; tu sais que c’est bien, tu sais que ça vaut de l’or.
Tu sais qu’on en parlera demain soir ; tu sais que bientôt ça sera dans les journaux people, sûrement.
« et je te remercie pour ton travail. »
Certains étaient faciles et rapides ; d’autres plus complexes et long.
Et tu la remerciais toujours comme il se devait ; des montants plus haut selon la difficulté de la tâche.
Une taffe de plus ; tu sors ton téléphone, effectue le virement via l’application intraçable.
« oh oui, je te connais plus que bien », que tu dis en appuyant sur envoyer, que tu dis alors que quelques secondes après son portable s’illuminera de la notification.
« ils auront une petite surprise, demain. Grâce à toi. »
Et tu lèves ton verre à son encontre ; tu fêtes sa présence, tu fêtes la réussite de sa ‘mission’, de ses rapports ; des photos.
Tu trinques avec elle, toujours ; un petit bonheur dans votre vie de scandale.
« à toi et ton travail bien fait. »
Et tu bois ; quelques gorgées qui descendent, le goût de l’alcool qui remonte ; une soirée parfaite.
« tu as beaucoup de contrats à part moi ? »

« tu pourrais avoir des jours plus difficile que d’autres. » tu sais à quel point elle travaille ; à quel point elle peut se fatiguer ; à quel point le boulot peut lui tenir à cœur (d’être bien fait)
« t’es une bosseuse, perry » qu’elle le veuille ou pas ; qu’elle l’entende ou pas ; c’ets un fait que tu lui dis, une simple vérité que tu énonces.
Et l’alcool continue de t’embraser alors que la fin de journée se finit sur une note joyeuse ; sur une note d’un nouveau boulot pour toi – c’est à toi de jouer, c’est à toi de faire en sorte que le travail de perry ne passe pas inaperçu à la télévision.

« ça ne doit pas être très fixe, pour l’argent. »
Selon le modèle ; la rareté, la complexité pour l’avoir eu ; trouver les clients, qui en veulent surtout.
Fumée entre tes lèvres, comme une enfant tu t’amuses à faire des ronds alors que tu papillonnes des yeux ; alors que le l’alcool se mêle à ta fatigue.
Et tu ris un peu à sa remarque ; elle met parfois sa vie en toi pour tes scoops parfois louches, pour trouver des preuves qui peuvent parfois faire peser la balance d’un côté ou de l’autre – mais pour des agences, non, elle ne le fera pas.
« j’aime ta façon de penser. Pourtant, parfois, tu le fais bien, pour moi. Est-ce que c’est parce que tu sais que je te protègerais derrière ? ou tu me fais juste assez confiance pour pas que ce soit le cas ? »
Verre dans la main opposée à celle qui tient la cigarette ; tu prends une gorgée ; puis une autre ; la sensation du liquide qui descend te fait du bien ; le goût de l’alcool sur la langue te détend.