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l'amour fleurit et flétrit, il est comme une fleur qui passe et trépasse avec le temps.
l'amour ne dure qu'un instant, qu'un moment ; c'est ce qu'on dit, qu'il est éphémère, comme la vie, comme la pluie.
et pourtant, malgré ce moment si court durant lequel on aime, cela peut suffire à tuer ; et ça vous rend malade, d'aimer sans être aimé en retour, et ça vous tue le coeur et l'âme - littéralement.
vous avez envie de vous échapper, d'arrêter ça, et c'est votre poitrine qui se gonfle, vos poumons qui s'emplissent ; et vous toussez, encore et encore.
et ce sont des pétales de fleurs qui tombent lourdement sur le sol pâle.
auckland. juillet 2023, hiver.
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max » à cette heure de spleen et d'ennui, à cette heure dense, moi j'irais faire saigner la nuit

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Ven 5 Aoû - 21:15


à cette heure de spleen et d'ennui, à cette heure dense, moi j'irais faire saigner la nuit

les nuits se font froides, le soleil d'hivers se couche dans des nuages rosées et le vent s'amuse à glisser sur tes joues. il fait froid et les dents claquent, le bonnet enfoncé sur le haut de ton crâne pour garder tes oreilles au chaud mais le bout de ton nez se fait rouge à mesure que les heures tardives avancent.

le bruit des roues contre l'asphalte et les larmes aux coins des yeux, la vitesse dont tu profites pendant un instant, l'adrénaline soudaine de la planche qui quitte le sol, fracas certain quand elle se pose sur le sol, quelques cris des noctambules qui se trouvent avec toi pour t'encourager et le rire qui te prend, la joie soudaine de faire quelque chose, de ne plus penser à rien ((de ne plus penser à alion dans tes poumons)).

et tu l'entends le vieux, te dire que tu ne devrais pas prendre de tels risques, tes doigts valent de l'or qu'il te dirait, s'il te voyait, quel gâchis ce que tu fais. et tu voudrais toi, un bras dans le plâtre, dire, comme c'est dommage de ne plus pouvoir jouer ((jamais)). mais tu sais aussi que quelque chose te manquerait, alors tu fais attention,
la voix du vieux maître dans tes oreilles,
judicaël, n'abuse pas de ta chance ((partie))((disparue)).

à nouveau l'impression de voler, les pieds qui ratent la planche, qui glisse un peu plus loin, sur les fesses, renversé, à rire, la douleur lancinante dans les reins qui ferait presque du bien, ta tête qui se renverse en arrière, une ombre au dessus de toi, et ton regard qui se plisse. « t'as vu cette chute ? » un rire, alors que tu te redresses, que tu te relèves, que tu cherches du regard ta planche ((tu ne vois rien)), « ce qui est pratique, c'est que même sans lunettes, j'te reconnais, toi » et pas les autres alors que tu tends la main pour rencontrer son poing afin de la saluer, en espérant qu'après un sms envoyé à la va vite, d'une main, peut-être un peu alcoolisé, rapporte à manger stp il ne soit pas revenu les mains vides.
« tu vois où est parti le monstre ? » ta planche, tu veux dire, afin de la récupérer.
la nuit danse mais putain que cache-t-elle sous sa gabardine ? toi nuit omnisciente comme oses-tu garder le silence et toutes ces choses dures ?


Judicaël Winiger
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Judicaël Winiger
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Ven 5 Aoû - 23:34
Hey there little lonely
But I would like to dance with you
awkwardly in haze
to this little tune
Le dos contre le matelas, les jambes alignées avec le mur et l’écran de la psp comme seule source de lumière, le sommeil se refuse à lui. On lui a dit encore et encore que c’est à cause des écrans qu’il n’arrive pas à le trouver, qu’il devrait lire un livre ou méditer le soir au lieu de jouer.

Mais la vérité, c’est qu’il ne veut tout simplement pas encore s’abandonner à lui.

Son téléphone lui donne raison, réussissant à l’extirper de son jeu. Le petit bonhomme bleu se retrouve figé par le bouton pause le temps de l’attraper. Pas besoin de plus d’un coup d'œil pour qu’il se redresse, un sourire qui n’appartient qu’à lui aux lèvres alors qu’il se dépêche de taper une réponse succincte en sautant hors du lit.

Max rit de l’hiver néo-zélandais; l’épaisse doudoune qui lui permettait de survivre aux températures suisses n’est encore jamais sortie de son placard. Il lui préfère le cardigan dépassé de mode qu’il a sauvé d’un vide-grenier quand il faisait encore beaucoup trop chaud pour le porter, s’emballe négligemment dedans avant d’attraper sa planche abîmée adossée au mur.

Il lui mord pourtant les genoux lorsqu’il pousse la lourde porte d’entrée; vient déposer des baisers au creux de sa gorge nue quand il prend de l’élan. Le vent fait frémir le sac plastique au bout de son bras et s’engouffre dans ses cheveux, essaie même de frayer un chemin sous sa prothèse. Si ce n’était pas pour lui, le ronronnement des roues sur l’asphalte suffirait à le faire tomber dans les bras de morphée.

C’est pour ça qu’il adore ça.

Mais la gamelle, elle n’est pas pour lui, pas tout de suite. A peine arrivé et déjà Jude est allongé par terre, complètement hilare.

Il n’y a que les gens comme eux pour rire après s’être mangé le bitume.

“J’aurais difficilement pu la louper.” Même sous la seule lumière des lampadaires, c’était assez spectaculaire, et ça a beau être habituel, le naturel le rattrape. “Ça va ?” Son poing rencontre le sien; sous la nonchalance du geste, un frisson de joie ne peut s’empêcher de remonter le long de son bras; il en oublierait presque les regards qu'il redoute en venant ici.

Il pose le sac en plastique par terre. Cette fois ce qui a attiré son intention au distributeur, ce sont des chips qui clament avoir le goût de burger pour accompagner les barres de céréale qu’il a déterrées de ses tiroirs et les canettes de L&P encore humide de condensation. Il savait pas trop ce que Jude voulait dire par à manger, mais il se voyait mal rouler jusqu’au mcdo pour ramener des frites froides; et encore heureux parce qu’il serait peut-être encore en train de chercher son skate s’il l’avait fait.
Heureusement, le monstre n'a pas pu aller bien loin, et Max a tôt fait d’émerger de l’obscurité avec le rescapé sous le bras. “T’es vraiment en état ?” C’est difficile à dire parfois avec Jude.

Maxence-Horace Zwyssig
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Sam 6 Aoû - 0:34


à cette heure de spleen et d'ennui, à cette heure dense, moi j'irais faire saigner la nuit

c'est que les regards étaient rivés sur vous maintenant, que les rires se sont faits murmures pendant quelques instants, et toi tu n'es que bonheur alors que tu tentes maladroitement de te redresser, « toujours là au bon moment, hein » t'as le rire facile ce soir, jude, c'est un peu étrange, comme si tu te sentais léger. « mieux que jamais. » parce que demander si ça va, c'est un peu étrange, parce que personne ne va jamais vraiment, parce qu'on n'a pas envie d'entendre autre chose que oui, et ceux qui disent non sont regardés de travers, le mauvais oeil qui se pose sur eux, comme mauvais sort qu'on lui jette. ça va ? sans jamais être vraiment honnête. ou peut-être avais-tu simplement du mal à faire confiance ?

le temps qu'il court après ton monstre, tu te penches sur le sac plastique et le sourire fend de nouveau ton visage rougi par le froid. tes doigts autour d'une canette pour l'ouvrir, le bruit distinctif, ploc et te voilà le plus heureux, alors que tu ouvres une deuxième déjà tendue à la chevelure bleue pour son retour, pour trinquer avec lui, à vos nuits d'insomnies.

« toujours en état, max, c'est ça le secret. » rires, rires, alors que tu le forces à s'asseoir avec toi, alors que tu le remercies d'avoir récupéré ta planche abîmée, alors que tu lui fourres la canette entre les doigts, alors que tu ne réfléchis pas jude ((jamais)). l'aluminium qui cogne, « pas bu. pas vraiment. rien qu'une bière. pour se réchauffer. » presque sobre, le blond, content de lui, à ne pas se noyer, ((pas vu alion aujourd'hui)). « j'essayais un nouveau truc, pour te l'apprendre, mais t'as vu... » rires, « je crois que ça va pas être facile. » mais c'est ça que vous aimez ; le bitume dur contre vos jointures.

et tu pointes du doigt ton visage ((tu crois)), « j'ai pas mes lunettes, alors j'vois pas grand chose. sauf toi. » ((rires)), « c'est pratique. » pratique max, quelque chose comme ça, que l'on voit de loin, que l'on repère, pratique, « pas d'inquiétude, je crois ? » tout va bien ((presque)).
la nuit danse mais putain que cache-t-elle sous sa gabardine ? toi nuit omnisciente comme oses-tu garder le silence et toutes ces choses dures ?


Judicaël Winiger
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Dim 7 Aoû - 0:48
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Toujours là au bon moment.
Les mots réchauffent et picotent en même temps, comme la morsure du froid une fois rentrés à l’intérieur, entre torpeur et douleur. Max justement, il a trop souvent l’impression de ne pas être là; d’être constamment en demi-teinte, semi-opaque, présent mais pas tout à fait.

Mais le rire de Jude l’ancre à la réalité; ses gestes un peu brusques lui rappellent sa corporalité; le skate en guise de siège, l’aluminium froid contre ses doigts déjà rougis, il est bien là, là tout de suite. Un peu trop visible, mais c’est le prix à payer pour pas que son regard à lui le traverse.
Il trinque,
mais la canette reste entre ses mains.

Il ne sait pas trop pourquoi il en a prise deux, pourquoi il s’est mis dans cette situation.

D’un coup, lui aussi aurait voulu avoir bu une bière, se griser l’esprit juste assez pour desserrer les serres de l’angoisse autour de son coeur. Le rire est nerveux, un peu mal assuré. “Ça va, on a toute la nuit devant nous.” Le pétillant de la limonade vient chatouiller sa peau de ses minuscules gouttelettes. “Et puis ça fait depuis un moment que je me suis pas cassé quelque chose, faut changer ça.” La douleur ne lui fait pas peur. Plus vraiment. S’écorcher les genoux, tomber sur le cul, ce n’est qu’une autre ancre à la vie, une piqûre de rappel de l’existence moins violente que les tumultes internes.

Une part de lui ne peut s’empêcher de l’envier un peu, stupidement; lui aussi, il aimerait ne pouvoir voir que lui, ne pas faire attention aux présences dans la périphérie pourtant restreinte de sa vision.
Mais il n'est pas sûr qu'il ne sentirait pas toujours les yeux rivés sur lui. “Tu les as paumées en tombant ?” Il n’a pas l’impression de les avoir vues par terre, mais en même temps, la visibilité n’est pas top à cette heure, elles pourraient très bien être cachées dans les grandes ombres jetées par les lampadaires.
Il se demande ce qu’il voit, à cette distance. S’il ne le remarque que grâce à la familière tâche blafarde de son visage factice encadré par ses cheveux criards ou s’il discerne les détails. C’est trop difficile, à dire, à surmonter, alors la canette reste intouchée. “Au moins même sur une civière, tu pourras pas me louper.” Il la pose à ses pieds et se relève, s’étire de tout son (court) long. “On s’y met ? Ça caille.”

Toujours des excuses.

Maxence-Horace Zwyssig
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Ven 12 Aoû - 11:42


à cette heure de spleen et d'ennui, à cette heure dense, moi j'irais faire saigner la nuit

tu as le rire facile dans la nuit, jude, le rire qui se fait sonore dans la clarté de la lune, et tu acquiesces doucement, parce que ton coeur qui se brise contre l'asphalte ne compte pas comme un os qui explose, « je crois que ça m ferai vraiment du bien, aussi... » d'être handicapé pour quelques semaines, peut-être quelques mois, de dire que tu as des excuses, des vraies, pour ne pas faire quelque chose, « je pense que je préfèrerai le bras, l'épaule, peut-être au pire le poignet. et ? » pronostics qui te font rire, qui t'amusent, parce que tu espères en vérité que rien de tout ça n'arrivera, que les os ne craqueront pas, que tu pourras encore pour quelques instants rejoindre l'homme masqué. parce qu'ils te le diront tous, ce n'est pas grave, non jude, rien n'est grave, tu vas t'en remettre, jude parce qu'on finit toujours par ce soigner.
et ce soir, à la lune, les pétales ont un goût amer de déjà-vu.

la tête qui dit non, « oubliées à la maison, ou au bar, j'sais plus trop, en fait, hier soir... » mouvementé, comme toujours, haussement d'épaules. ce n'est pas très grave, pas très important, tu en retrouveras, tu n'en feras pas tout un drame. « donc tu vas être flou toute la nuit mon pote, sorry not sorry » tu ris.
tu suis l'adolescent ((plus vraiment)), les roues de la planche claquant contre l'asphalte, « ouais, attend, alors. » tu sembles réfléchir. « tout à l'heure, m'suis cassée la gueule là, j'essayais un heelflip... tu veux essayer ? » pas qu'il soit très doué non plus, mais vous n'êtes pas là pour faire semblant, alors, pourquoi pas ? « prendre un peu de vitesse », tu mimes tes propos, glisses sur le sol, « et pop » la planche qui se soulève, qui tourne, qui se plait en l'air, tes sourcils qui se froncent, et la redescente, le pied d'appuie trop vers l'arrière, la planche qui se fait la malle, tes fesses contre le bitume, un rire, la zipette tant attendue, et ça t'amuse. « vas-y à toi, max, j'te vois. » en tout cas, tu fais comme si.


Judicaël Winiger
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Dim 14 Aoû - 17:45
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La dernière fois qu’il a fait une mauvaise chute en skate, c’est le poignet qui a ramassé; juste fissuré, mais assez pour valoir un plâtre qui a rendu sa mère blanche comme un linge en rentrant. A la maison, c’était difficile de rouler comme il le sentait, sans s'alourdir de tout l’équipement et de cette prudence étouffante. Ici, il pouvait être un peu inconscient, un peu con, risquer la commotion cérébrale juste parce qu’il a la flemme de porter un casque.

Vivre un peu, quoi.

La réponse à l’énigme des lunettes perdues le fait doucement sourire. Il l’aime bien, cette indolence chez Jude. Après tout oui, il n’y a pas mort d’homme, pourquoi en faire tout un plat ? C’est que des lunettes. “Ça me va, tu verras pas mes erreurs comme ça.” Pas idéal pour un instructeur, mais ce qui compte, c’est que ce soit l’élève qui voit clair, non ?

C’est avec diligence que Max le regarde faire, concentré sur ses pieds. En théorie, il voit ce que c’est, mais rien ne vaut l’exemple, même s’il est encore à parfaire.

Et même en se ramassant de nouveau, pendant cette seconde d'apesanteur avant le retour à la réalité, sa silhouette éclipsant le lampadaire, Jude avait l’air vraiment cool.

Mais la chute ne le met pas tout à fait en confiance. Son ollie est déjà maladroit, alors il s’imagine difficilement réussir là où son aîné a échoué. Heureusement, à grand renfort de rire et d'insouciance, il y trouve un peu de courage pour le tenter.
Il prend une grande inspiration, essaie de se détendre avant de s’élancer prudemment. Et ça manque pas: au moment de quitter le sol, si sa planche tourne, c’est pas dans le bon sens, alors au moment d'atterrir elle est déjà partie vivre sa vie et lui, c’est comme s’il n’avait fait que sauter. Il n’a pas encore mangé le bitume, mais le picotement de la gêne se fait quand même sentir malgré le froid.

Il revient vers son aîné après avoir rattrapé la fuyarde. “Donc là, je peux prétendre avoir réussi, c’est ça ?” Ça va, l’égo n’est pas trop mis à mal, peut-être justement car il n’a pas pû voir sa pitoyable tentative en HD. “J’comprends pas ce que je dois faire avec mes pieds en fait.” Debout sur sa planche, il se positionne comme il l’a fait, un vers le milieu et l’autre à l’arrière, le talon dépassant, comme pour un saut basique. “Genre… Comment tu la kick avec ton talon sans l’envoyer bouler ?” Ce serait difficile d’illustrer sa faute si près de lui sans risquer de lui envoyer le skate dans la tronche -il a dit un bras ou un poignet, pas les dents-, alors il attend sagement plus de précision.

Maxence-Horace Zwyssig
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Dim 14 Aoû - 21:29


à cette heure de spleen et d'ennui, à cette heure dense, moi j'irais faire saigner la nuit

quand son corps tombe lourd sur le béton, tes mains suivent le mouvement et applaudissent la prouesse d'une chute avortée et la douleur dans les genoux provoquée par le bitume amer. tu applaudis un peu trop fort, peut-être, tu ris aux éclats comme un enfant qui revit, « fier de toi max ! » avais-tu crié bien fort, tout haut, fier parce qu'il n'était pas tombé lui, parce qu'il n'avait rien cassé, parce que la planche était en état. le froid était oublié, la chaleur du bonheur qui emplissait ton corps ((coeur)) suffisait à te réchauffer.

« je pense même que t'as mieux fait que moi » que t'as le rire facile, la joie unique ce soir, dans l'oubli des problèmes et de la fuite, du coeur qui bat mal et des fleurs qui t'étouffent. tu l'observes, semble réfléchir, te lève à ton tour, pose la canette que tu avais récupéré sur un côté ((oubliée)) et te mets debout sur la planche à ton tour, face à lui, un miroir de sa position, les sourcils froncés. « parce que ton pied glisse sur la planche, là, le long, parce qu'il est au milieu. parce que tu le fais glisser, la planche va tenir, et après, hop, un coup de talon pour la faire tourner, mais doucement... » si c'était clair, tu ne le sais pas, tout te paraissait assez évident. « plus tu vas sauter haut, plus ça sera facile. les yeux fixés sur la planche, et si elle est tournée au bon moment, bim ? » comme si c'était aussi facile. « je pense... ? hé c'est compliqué, j'ai l'impression parfois qu'il faut savoir voler, c'est n'importe quoi » tes pieds qui glissent sur la planche comme pour observer si le mouvement était possible, « la planche va partir quoi qu'il arrive... » et c'est bizarre, quand même, alors tu regardes max, quelques instants, comme si tu allais mieux comprendre. « te gêne pas le masque, max, pour faire du skate ? » que tu demandes, simplement curieux, sans mauvaise volonté, « pour voir, j'veux dire » parce que tu t'en fiches de ce masque, parce que ça ne le change pas, parce qu'il n'est pas vraiment différent. « quoi que, au moins... » tu retiens le rire qui te prend, les lèvres qui se pincent doucement, « tu peux tomber sur la face que t'auras rien, c'est trop fort. » t'es trop fort max, sans grande mauvaise intention. « j'pense qu'on réessaye une fois et après, on s'casse ? » faire un tour sous les lampadaires qui éclairent à peine la ville, faire du bruit, faire râler les voisins, se sentir libre ((ne pas dormir pour ne pas penser)).


Judicaël Winiger
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Lun 15 Aoû - 17:27
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Toute cette fanfare le fait un peu se sentir comme un môme auquel on a donné un ruban de participation, mais on ne peut enlever que ces encouragements inconditionnels aident à faire passer le goût de l’échec. Ça lui donnerait presque envie de faire une petite courbette à sa prochaine gamelle.

Mais avant de se remettre à manger le béton, les explications. Face à lui, Jude conseil avec infinie patience, même si tout semble très… Simple ? Évident ? C’est bien le problème avec le sport, c’est beaucoup plus facile à expliquer qu’à faire. “Donc pas taper dedans comme si ma vie en dépendait et apprendre à voler, noté.” Le petit ok de la main couronne son résumé bâtard. La vérité, c’est probablement qu’il devra s’entraîner un moment avant d’arrêter d’envoyer la planche valdinguer, chopper le timing et sentir le mouvement à grand renfort de bleus, mais ça reste de bon tips à garder en tête.

Avant de réessayer, comme pour tester les eaux, Max fait un petit saut sur place, un peu timide, puis un autre, la planche claquant contre le bitume. La question manque de le faire louper sa prochaine réception, mais si ses genoux prennent de nouveau un peu cher, la planche ne se dérobe pas sous ses pieds.
C’est un peu le comble venant d’une taupe qui porte pas ses lunettes, mais ça ne l’empêche pas d’y réfléchir en tentant un autre saut, clairement incapable de rester en place après ces explications. “Pas vraiment, j’ai l’habitude, j’ai appris à compenser.” Surtout depuis qu’il est arrivé ici, ça fait quand même au moins 10h par jour avec sa prothèse sur la tronche, c’est presque instinctif de tourner un peu plus la tête pour voir. Limite, ça lui fait presque bizarre de recouvrer les quelques degrés perdus à la fin de la journée. “Un peu comme tu vois pas le bord de tes lunettes, t’sais ? Pour être honnête, j’crois que je suis plus emmerdé par la profondeur.”

Ça le frappe que Jude sait peut-être pas de quoi il parle, alors il s’arrête enfin de bondir pendant une seconde pour agiter sa main devant le côté droit de son visage. “C’pas évident d’estimer la distance d’un saut avec un seul œil."

Hey, ça explique peut-être pourquoi son ollie laisse à désirer.

Le pire dans tout ça, c’est que le blond n’a pas tort sur la nature protectrice du masque, en témoigne les irrégularités sur sa surface, mais Max préfère rentrer dans son jeu et encadrer son visage des deux paumes en penchant la tête sur le côté. “Ben oui, je voudrais surtout pas abîmer ce trésor national.” Tout le reste de son corps, c’est fair game par contre.

Au moins, ce ne sera pas ce soir qu'il le défoncera en essayant de master le heelflip. “Ça me va, j’suis chaud.” Dévaler les rues, ça reste le plus amusant, moins de frustration, plus de liberté; même si cette ultime tentative lui met la pression de réussir alors que les chances sont infimes. Il essaie de ne pas trop regarder Jude, se concentrer sur son skate, sa posture, la vitesse quand il prend un peu d’élan. Le pop ! La gomme de ses semelles qui râpe contre le revêtement recouvert de gribouillis colorés, le coup de talon contrôlé, les genoux bien relevés contre le torse pour ne pas interrompre la rotation-

Quand le temps reprend son cours, c’est le ventre de sa planche qui fait face à la voûte céleste et c’est sur le truck arrière que son pied droit atterrit. L’instant d’après, il est allongé sur le bitume, un pouce presque triomphant levé en l’air. Pas encore d’os cassé, juste la paume bien éraflée. “Essaie de top ça !” Cette fausse assurance le fait éclater de rire alors qu’il roule sur le ventre pour se redresser. Faut pas qu’il loupe sa performance, au cas où il y arrive -et puis ça lui donne l'occasion d’enfin attraper sa canette abandonnée, profiter de la distance et de la pénombre pour soulever le masque et prendre une gorgée, rafraîchir l’euphorie et l’adrénaline qui lui donne envie d’abandonner le cardigan qui a pourtant protégé ses coudes.

Maxence-Horace Zwyssig
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Mer 17 Aoû - 11:47


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max te fait rire, comme un enfant, amusé, c'était à peu près ça oui, il semblait avoir compris l'essence même de la planche sous vos pieds : apprendre à voler. il était vrai que la chose semblait compliquée, à y réfléchir, presque impossible, à jouer des pieds comme vous le faisiez, mais le plaisir résidait très probablement dans cette impossibilité à vaincre, à toucher du bout des doigts. réaliser ce qui n'est que rarement fait pour le plaisir de dire j'ai réussi. tu n'en as que faire des échecs et des bleus qui vont parcourir tes chevilles parce que tu n'abandonneras pas et ce que le monde ((max et toi)) notera.

tu sembles comprendre ce qu'il te dit, hoche la tête, « ça veut dire que t'es trop fort, alors. » de faire ce qu'il fait ; et tu ne veux pas le féliciter parce qu'il surmonte un handicap, parce qu'il fait avec mais parce que toi, ça t'aurait probablement découragé, parce que toi, tu aurais probablement abandonné. tu ne veux pas le réconforter, ni le prendre en pitié, tu ne veux pas lui faire croire que tout ce qu'il fait est extraordinaire ((et pourtant tu n'as de cesse de le penser)). le pouce qui se dresse pour lui confirmer tes mots, pour lui dire que c'est bien, pour lui dire alors qu'ils feront ça plus souvent. de toute manière, ce n'est pas comme si tu voyais grand chose, toi, avec tes lunettes oubliées.
t'as le rire qui te prend, les doigts qui bousculent l'épaule, qui lui dit t'es trop bête, « là comme ça, j'suis clairement séduit, t'es si beau... » flou, parce que tu ne peux pas le voir, « je regrette d'avoir oublié mes lunettes ! » faux drame, le poignet contre le front, le mime d'un malaise, le rire qui te secoue les épaules et le diaphragme, l'envie de t'amuser de ses idioties. parce que plutôt que de s'apitoyer, c'est comme qu'il faut le prendre ((parce que tu devrais faire la même chose)).

l'éclat de rire, les applaudissements qui reprennent de plus belle, les encouragements et les sifflements qui accompagnent le corps contre le sol, « maaaaaax ! » d'une voix trop aigue qui l'encourage, qui te fait rire, « je vais jaaamais y arriver, t'es trop fort pour moi » exagéré comme toujours alors que la planche sous tes pieds chauffe, alors que tu t'installes correctement, plié, sauté, la chaussures déjà trouée qui rappe contre le grip, l'orteille qui souffre, aïe prononcé dans ta barbe sans que tu n'aies le temps vraiment d'y réfléchir, le talon qui cogne, la planche qui tourne, et voilà qu'elle se retrouve sur la tranche, et voilà que tes pieds atterrissent sur le sol, les genoux qui flanchent sous la dureté du bitume, vaincu. « j'ai dit que t'étais le plus fort... » amusé, à ramasser la planche, à épousseter ton pantalon sans que ce ne soit vraiment utile.

« la prochaine fois que l'on se voit, j'te jure que je saurais le faire, tu seras super impressionné, j'te juuuuure. à moi les J.O bientôt, t'sais pas ? » comme un rêve qui ne se réalisera jamais, le manque de courage, le manque de pratique, et simplement l'envie de rire. la planche qui roule maintenant au gré du vent, « tu veux aller au bord de mer ? » demande soudaine, la balade risque d'être longue, « voir le lever du soleil » pour ne pas fermer l'oeil de la nuit, pour coucher la lune, pour saluer l'aube, « c'est super romantique je trouve... » et à nouveau le rire qui te secoue, comme un enfant ((à oublier)).


Judicaël Winiger
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Mer 17 Aoû - 13:20
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Elle est spéciale, cette limite sur laquelle Jude fait le funambule, avec cet excès d’hyperbole qui arrive à ne jamais le materner. Il ne cherche pas à le protéger, ni des bleus ni des mots qui fâchent, mais il n'a même pas besoin de ces précautions, ne tombe jamais dans la condescendance, ne laisse pas le malaise s’installer. C’est une bouffée d’air frais, plus frais encore que la brise hivernale qui s’insinue par ses jeans troués, frisson de contentement se confondant avec la morsure du froid.

Ouais, avec lui, Max se sent vraiment fort, même quand il tombe, même quand il galère. Il a l’impression de pouvoir réussir, pour aucune autre raison que l’euphorie intense qu’ils partageront quand ce sera le cas

-pas si,
quand.

Dans ces instants, ça semble si facile d’être heureux; ses soucis lui paraissent être à des années lumières, rendu invisibles par l’épais manteau de la nuit. Il ne pense qu’à peine à les retrouver au lever, quand l’égratignure dont il enlève les petits bouts de bitumes en regardant la tentative du blond ne deviendra plus qu’un inconvénient de plus, une autre raison de faire la grimace. Pour le moment, il n’y a que l’excitation fébrile de voir son ami s’élancer dans les airs, les poings se refermant et les dents venant malmener sa lèvre alors que pendant un instant, le trick semble atteignable.

Quelques maigres secondes qui s'étirent pendant un instant magique avant que la bande ne se remette à défiler normalement.

Il applaudit malgré la blessure, ignore la douleur brûlante et le sang qui vient souiller l’autre paume. “T’as pas fini sur le cul, y’a de l’amélioration je trouve.” Comme si ça n’était pas un peu aléatoire. Mais ce qui compte, c’est qu’il y ait cru pendant un instant: alors c’est bien qu’il ne doit pas être si loin d’y arriver. “Fais gaffe, moi aussi je vais m’entraîner, tu vas finir par m’y retrouver en tant que rival.” Ce n’est drôle qu’en hypothétique: la télé, très peu pour lui et la compétition, encore moins. En plus, il risque bien plus de finir au paralympique, ne serait-ce qu’à cause des chances de se casser une jambe avant de pouvoir réussir à land l’intrépide heelflip.

La canette en main, il récupère le sac en plastique abandonné autour de son poignet, mime un téléphone avec celle qui est encore libre. “Heeeu police, y’a un monsieur bizarre qui arrête pas de me faire des avances.” L’heure à raison de son faux sérieux qui vire vite en rire pour se fondre avec celui de Jude. Il remonte sur sa planche, lui donne un petit coup pour prendre un peu d’élan, seule réponse nécessaire à la proposition. Sa chute n’a en aucun cas eu raison de l’énergie qui l’empêche de tenir en place, mais il ne connaît pas encore assez bien les rues pour se tenter à la course, préfère suivre Jude comme une lumière dans la nuit, ses cheveux clairs facile à repérer même dans la pénombre.

Le rythme se fait un peu plus paisible, sa planche portée par la vitesse ondulant paisiblement sur l’asphalte. Si ce n’était pour le jeu d’équilibriste qu’il fait avec sa canette et les snacks, il pourrait presque retomber dans la quasi somnolence, mais chaque relâchement lui fait renverser un peu plus de soda quand la gravité menace de reprendre ses droits. Ça ne l’empêche pas de mettre sa main en entonnoir, comme si cela pouvait vraiment porter la voix feutrée par le masque et le vent. “T’arrives à grind sur le bord du trottoir ?” C’est encore trop hors de sa portée pour le tenter, mais l’envie de sentir son cœur palpiter d’admiration comme lors de la dernière tentative du blond est trop forte pour ignorer l’enfant en lui qui réclame de voir un truc cool.

Maxence-Horace Zwyssig
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Mer 24 Aoû - 21:58


à cette heure de spleen et d'ennui, à cette heure dense, moi j'irais faire saigner la nuit

comme l'impression que tout est possible avec max,
que le monde vous appartient, au creux des doigts,
qu'il tourne dans vos paumes.
comme l'impression d'avoir des ailes avec max,
que rien ne vous ait difficile,
que rien ne vous ait refusé.

l'adolescent se prend à jeu d'enfant, et tu t'amuses à vous imaginer au sommet, médailles d'or autour du cou, à vous saluer, les efforts et les cascades, les bleus accumulés. c'est impossible, tu le sais, ce n'est qu'une idée comme ça, mais elle t'amuse, te fait rire, restera gravée, peut-être même que tu lui en reparleras. max et jude, au sommet, sur une affiche aussi grande que la tour eiffel, à faire des acrobaties dont seuls vous avez le secret.

les roues qui se fondent avec l'asphalte, le rire qui se mêle à la nuit, tes doigts qui poussent son épaule sans lui faire perdre l'équilibre, taquin, amusé, « euh c'est comme ça qu'on me remercie ici ! en me passant les menottes ! je retiens ! » et tu tends les bras devant toi, poings joints, « je suis coupable » éclats de rire, éclats de lune.

il te lance un défi, max, et ton pouce se dresse dans les airs pour l'accepter, tu sembles te concentrer, prendre un peu de vitesse, le pied près de la planche, le trottoir dans les mirettes, les pieds qui se soulèvent, la planche avec, le bruit de l'asphalte qui résonne contre le bois et la glissade contre l'angle qui semble durer une éternité avant de regagner le sol. cri de joie, les bras qui se lèvent vers les cieux, youhou crié avec joie. « t'as vu ça eh ???? c'était incroyaaaable ! » que tu t'exclames comme un enfant. et tu tends la main vers le max, pour piquer sa canette, « tu m'en voudras pas ? » et même s'il t'en voulait alors il devrait te rattraper, mais tes lèvres embrassent déjà l'aluminium au goût étrange, « tu sais, si tu veux... » la gorge que tu racles, pour parler un peu plus fort, « si tu veux enlever ton masque... pour le vent sur le visage ou... ce que tu veux » une invitation hésitante, qui ne veut pas être vue comme forcée, « pour finir la canette » aussi, boire un coup, pour de vrai, « j'y vois trouble, de toute manière » le rire qui se fait entendre, le rythme des roues qui ralentissent, si max veut bien se livrer un peu plus à la nuit, à ton regard endormi.


Judicaël Winiger
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Jeu 25 Aoû - 11:57
Hey there little lonely
But I would like to dance with you
awkwardly in haze
to this little tune
L’heure avancée n’est pas propice aux cris de joie, mais la hype est contagieuse, se bat avec le gentil garçon qui ne veut pas déranger le voisinage comme si le raclement de leurs planches sur l’asphalte ne faisait pas déjà du bruit. C’est un couinement qui finit par se faufiler hors de sa bouche, irruption d’adoration montée en crescendo avec le raclement électrifiant du skate sur le trottoir qui ne peut pas être contenue, les frissons courant le long de son échine n’ayant rien à voir avec la température. “C’était MORTEL ! Il lui a mis des étoiles plein les yeux. Heureusement en un sens qu’il vient lui subtiliser la canette des mains car il ne peut s’empêcher de s’agiter; et maintenant qu’il est libéré de son jeu d’équilibrisme, il peut se remettre à sautiller comme le lapin duracell monté à bloc, se risquer aux réceptions plus que hasardeuses alors qu’il rit à plein poumon.

Tant pis pour le tapage, de toute manière ils filent si vite le long de la rue que les endormis n’auront pas le temps de se pencher à leur fenêtre qu’ils auront déjà disparu dans la nuit.

Les roues frappent le béton à l’instant où le blond reprend la parole, lui fait tourner la tête en sa direction et lancer un “Hein ??”. Il est pourtant du côté de sa bonne oreille. L’autre hausse le ton alors que la semelle s’émousse sur le bitume pour ralentir un peu la cadence, moins couvrir le son de sa voix. Il ne dit pas un mot, y réfléchit pour de bon en ajustant son poids sur sa planche. “Et si je tombe en plein sur la tronche ?” Une fausse excuse puisqu’il porte ses mains moites à sa prothèse, la décale sur le côté de sa tête, celui qui fait face au lunetteux. Un double visage trouble qui distrait du sourire qu’il ne peut probablement pas voir même lorsque la lumière des lampadaires les submergent, ou peut-être à peine une tâche blanche au milieu de ses traits flous, sans les détails qui la tirent en grimace disgracieuse. “La facture sera pour toi !” Le doigt accusateur manque de lui faire perdre l’équilibre, lui subtilise un woah plus clair que jamais avant que l’éclat de rire le supplante une fois l’équilibre retrouvé de justesse.

Il pousse fort contre le sol, reprend de l’élan et dépasse son compagnon. Si c’est pour sentir le vent glacé fouetter son visage, alors il veut le sentir pour de bon: pallier l’insensibilité de sa peau en allant plus vite, plus fort, jusqu’à ne plus savoir distinguer quelle est la cause de l’angoisse qui sert son cœur, d’avoir autant peur de se prendre la gamelle de sa vie que d’être vu. La meeeeeeeeeer ! beugle-t-il en l’apercevant, faisant fi de l’anglais qu’il a si rarement l’occasion de laisser tomber ici. Mais à trop faire l’idiot, le karma finit par le rattraper, mettre un caillou sur le chemin de ses roues qui fait tressauter sa planche, quitter ses pieds pour un instant d’apesanteur, avant de l’envoyer faire un roulé boulé, la tête rentrée dans les épaules.

Le monde continue de tourner un moment même après avoir arrêté de rouler. Un goût métallique ne tarde pas à se faire sentir au fond de sa bouche, lui fait porter sa main à sa lèvre crevée. Les doigts reviennent rouge alors que la langue vient tentativement évaluer les dégâts, le rire se frayant un chemin à travers la frousse en réalisant ce qui vient de se passer. “Rien d’cassé !” Les courbatures seront immondes le lendemain par contre. Et puis bon, il ne sent pas encore l’égratignure sur son front qui pisse le sang, croit d’abord que ce n’est que la sueur en se relevant, l’essuie du revers de la main avant de voir quelque goutte écarlate s’écraser sur le sol jonché de snacks, le paquet de chips pulvérisé dans la chute. “Ah merde.” Il sait pas trop où essuyer ses mains, renifle. Ça va, c’est plus de peur de que de bobo, et plus de sang que de blessure grave.

Maxence-Horace Zwyssig
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Jeu 25 Aoû - 13:00


à cette heure de spleen et d'ennui, à cette heure dense, moi j'irais faire saigner la nuit

il se laisse aller à dévoiler ses secrets et tu souris, un peu papa poule alors que ton pouce se tend vers lui. parfait qu'il profite de l'air contre ses joues, ce qu'il peut en sentir en tout cas, et tu as le rire franc quand tu acceptes de payer la facture mais surtout lorsqu'il manque de tomber à la renverse, « quel retour de karla instantané ! » qu'il ne fallait pas jouer avec la destinée.

la mer qu'il croit maxence, ou tu crois l'entendre. les embruns qui fouette déjà le visage, l'odeur salée des vagues qui picotent les narines, des frissons quand le froid mort doucement les bras, parce que les eaux sont gelées, que la nuit ici se fait verglas. tu n' as pas le temps de le rejoindre,  fast and furious à accélérer la planche que soudainement maxence n'est plus,  disparaît dans une chut impressionnante,  rencontre l'asphalte. ton skate croisse sur le bitume, le trou dans la semelle de tes vans se creuse alors que tu tentes de ralentir la cadence. « maaax,  oooï, ça va ? » crié de loin alors que la planche regagne ton aisselle alors que tu cours jusqu'au difforme max comme une flaque étendu sur le sol.

rien de cassé qu'il dit mais le rire traverse difficile ta gorge maintenant,  peut-être un peu coupable aussi de la chute, « merde max, quand tu dis que tu vas le faire payer les factures, j'espérais pas que ce soit réelx ça va ? tu pisses le sang...» pas vraiment impressionné,  très ensanglanté, tu sembles réfléchir quelques instants. c'est que la bouche comme le front ça saigne beaucoup,  sans cesse,  même quand ce n'est pas très grave,  et tu farfouilles dans le sac que tu avais sur le haut de tes épaules pour en sortir rien d'autre qu'un mouchoir un peu froissé ((mais pas usé)). tu ne lui laisses pas le choix alors que tu tamponnés son front doucement,  tu ne vois pas grand chose c'est vrai mais tu lui indiques alors de rester appuyer bien comme il faut là, pour arrêter quelques instants le liquide rouge de s'écouler. « on va à l'hosto ? sinon,  l'eau de mer,  ça cicatrice bien. j'dis pas que tu attires pas un requin ou d'eau ou qu'on cane d'hypothermie mais à ce stade,  on peut essayer non ? » maxence et le mouchoir sur le bout du front et soudainement ton rire qui résonne contre le silence des vagues qui se brisent, « on va se mettre à jouer à la belote plutôt que de faire du skate je crois...» à en pleurer de rire, vraiment.  


Judicaël Winiger
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Jeu 25 Aoû - 17:42
Hey there little lonely
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Le rire est un peu stupide, un peu nerveux. Même avec le visage en sang, il ne peut s’empêcher de ne pas vouloir inquiéter le blond, d’essayer de minimiser la situation. “La fraude à l’assurance, ça s’tente, on ?” La vérité c’est que maintenant que la peur s’en va, la douleur se réveille doucement, lui engourdi juste assez l’esprit pour laisser Jude s'approcher avec son vieux mouchoir sans mouvement de recul, découvrant les dents quand il appuie sur l’égratignure. Ok, il aura peut-être une bosse, mais quelles sont les chances qu’il se soit fait une commotion cérébrale ?

A l’écouter, on dirait plutôt que c’est son compagnon d’infortune qui s’est pris un coup sur la tête. “T’es complètement fou toi.” Le plus grand des compliments, sincèrement. Maintenant qu’ils sont immobiles, la brise le rattrape, et penser à piquer une tête dans l’océan ne l’aide pas à réprimer la chair de poule.“J’veux vraiment le voir, ton lever de soleil…” Et puis, il a tout sauf envie de finir sa soirée aux urgences, surtout pas si ça finit par vraiment être juste un petit bobo.

Son rire rejoint le sien, éloigne cette perspective déplaisante en faisant pulser la douleur derrière le mouchoir. “Mais- et les J.O. ?? Y’a pas la belote au J.O. !” Les imaginer couronné champion du monde de belote après avoir terrassé Géraldine et Marguerite en jette quand même un peu moins que sur le podium Olympique, mais c’est peut-être plus raisonnable avec un maladroit pareil.

Il se penche pour ramasser le pauvre paquet de chips explosé et les barres toutes tordues, constate seulement à ce moment que le pauvre sac plastique à un trou béant dedans. Pas trop le choix, il fourre le tout dans les poches de son cardigan qui a bien douillé, en bon chemin pour devenir un peu plus grunge, et prend les chips dans ses bras comme le corps d'un petit animal renversé. “Je récupère ça, hein.” Sans même réfléchir, il porte la limonade à ses lèvres, regrette amèrement quand la carbonatation et le citron viennent attaquer la coupure fraîche. “Ha sa mère- !” Au moins, ça rince le goût du sang dans sa bouche, mais la brûlure en valait pas vraiment la chandelle.

Il reste que sa pauvre planche qui a continué son petit bout de chemin plus loin dans la rue sombre; s'ils continuent dans cette direction, ils finiront bien par la croiser. “On continue à pied j'imagine ?” C’est peut-être mieux, pour le moment au moins. Il reprend une sip, à l’opposé de la crevasse, la précédente ayant laissé un petit croissant rouge sur le rebord, caché derrière le mouchoir et ses cheveux. C’est galère, entre éviter sa blessure fraîche et ne pas laisser le soda s’échapper par les sillons creusés par les plus vieilles.

Maxence-Horace Zwyssig
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Jeu 27 Juil - 0:50


à cette heure de spleen et d'ennui, à cette heure dense, moi j'irais faire saigner la nuit

tu étais probablement complètement fou. tu n'y as jamais vraiment réfléchis, mais à vrai dire, as-tu vraiment besoin d'y penser ? grand garçon comme tu étais, à jouer les adolescents, à oublier les responsabilités, bien sûr que tu étais fou et si maxence avait accepté de plonger au milieu des vagues, tu lui aurais donné la couronne, le roi des fous, quasimodo. mais peut-être qu'il n'est pas mieux que toi, peut-être que lui aussi est complètement taré, « si ça continue comme ça, on va jamais y arriver... » que tu as ris, parce qu'à vrai dire, voir ce coucher de soleil semblait plutôt être comme faire la guerre plutôt que passer un bon moment. mais peut-être qu'elles étaient là, les sensations que vous recherchiez, peut-être que c'était ça aussi, l'adrénaline, tu ne sais plus vraiment.

« belote olympique, rien que pour nous, au moins, on sera certain de gagner ! » rire gras quand tu t'imagines gagner à la belote, tu ne sais même pas y jouer, et puis tu n'as pas touché un jeu de cartes depuis combien de temps ? tu ne sais plus vraiment, peut-être que tu devrais apprendre pour l'enfant qui te court entre les jambes, tu ne sais pas vraiment non plus à quoi ça joue, un enfant, de nos jours, toi t'as oublié d'être jeune, t'as oublié d'être un enfant comme les autres, peut-être est-ce pour ça les mille frasques, tu ne sais pas vraiment. tu ris devant les idioties de maxence, pose une main sur le haut de son crâne en espérant que ce soit bien le haut de son crâne (tu ne vois toujours rien), t'amuses de la situation, « jeune homme, langage ! » que tu plaisantes, « t'es sûr que ça va ? laisse les mamans où elles sont... » légère grimace suivit d'un nouveau rire - tu as mal au ventre, à force, mais tu n'y peux rien, il est là, bloqué au fond de ta gorge, à chacun des gestes du plus jeune, à chacun de ses mots, tu as comme l'impression d'exploser.

« j'espère que tu ne l'as pas... perdue... disparue... envolée... » joues-tu avec un réél tragique dans la voix, planche entre les doigts, « tu veux monter avec moi ? » le temps de la retrouver, tu ne sais pas trop si c'est possible, « tu devrais monter dessus, j'te pousse, ici, on aide les blessés. » comme s'il n'en était pas déjà remis, finalement, comme si ce n'était pas grand chose ((une balafre de plus)), « je pensais pas qu'aller voir la mer ça serait si compliqué, tu sais, la prochaine fois, on ira à vélo, j'crois, tu sais en faire ? » toi, tu n'en es pas certain, c'était encore un plan foireux que tu proposais, puis personne n'a jamais dit qu'il y aurait de prochaines fois, « au moins, tu te souviendras pour toujours de moi ! » et ça, ça te fait rire et sourire alors que tu ne laisses plus vraiment le choix à maxence et que soudainement, le voilà traité comme une princesse, à se faire pousser sur ta vieille planche qui n'a même plus l'air de rouler droite, « si jamais, on ira en shop, t'en acheter une autre... » sans dire que tu offres, tu offres, parce que c'est un peu de ta faute, de toute manière, toute cette histoire. toujours à entrainer les autres dans tes plus grosses bêtises ((comme les enfants)).


Judicaël Winiger
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