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FORUM FERMEdéfinitivement. merci pour les souvenirs !

l'amour fleurit et flétrit, il est comme une fleur qui passe et trépasse avec le temps.
l'amour ne dure qu'un instant, qu'un moment ; c'est ce qu'on dit, qu'il est éphémère, comme la vie, comme la pluie.
et pourtant, malgré ce moment si court durant lequel on aime, cela peut suffire à tuer ; et ça vous rend malade, d'aimer sans être aimé en retour, et ça vous tue le coeur et l'âme - littéralement.
vous avez envie de vous échapper, d'arrêter ça, et c'est votre poitrine qui se gonfle, vos poumons qui s'emplissent ; et vous toussez, encore et encore.
et ce sont des pétales de fleurs qui tombent lourdement sur le sol pâle.
auckland. juillet 2023, hiver.
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01.08.22tous des stars grâce à insta(r)gram (www)
27.06.22les choses se compliquent et les rumeurs voient le bout de leur nez (www)
13.06.22nouvelle màj dit nouvelles informations à retrouver juste ici
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26.01.22tom cruise en sueur, le forum réouvre pour sa V3 avec son lot de news à retrouver ici.
27.10.21tou beau tout chaud, prêt à braver la chaleur de l'été, voici les nouvelles juste ici
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Callisto » you can't stand the thought of a real beating heart, you'd be holding

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Mar 16 Aoû - 23:34






i watch the moon, let it run my mood
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can't stop thinking of you

 

 

 


Le cadran de la montre embrasse le poignet et le temps s'écoule, le retard s'accumule et Alfie essaie de couper à travers les lignes blanches, au milieu des passages piétons et des râles des usagers à pieds.
Il a la langue coincé entre les incisives, le cœur qui martèle fiévreusement de retrouver finalement Callisto après ne plus l'avoir vu pendant quelques semaines. Les enfants enserrent les bras comme les peluches, réclament l'attention constante et au vidéo-club, les venues affluent un peu plus chaque soirs, pour profiter des soirées dans les campings et des nuits sans lendemain.
Le crâne n'est cependant plus brûlant depuis longtemps maintenant, la sueur ne coule plus en perles de la nuque et il peut promettre toutes les valses que son amie voudra.

La place de parking enfin trouvé, le cinéma se dessine devant lui et il court, la séance est déjà entamée et le billet pas acheté, il est dans une sacrée panade et il se ne sait plus vraiment s'il doit rire de la situation, se sentir gêné ou implorer le pardon devant Callie, parce que c'est la première fois que ça lui arrive un aussi gros retard.
Pourtant, Alfie n'a rien à craindre des remontrances et des reproches, il a les lèvres qui s'étirent et la voix qui sonne en écho rocheux à travers la salle.
Callie aussi a tout de la retardataire parfaite, celle qui ne s'est pas levée suffisamment tôt pour s'apprêter, celle qui s'est perdue en chemin ou celle qui a décidé d'y aller doucement parce qu'elle arriverait sûrement à l'heure.
Alors il approche en riant, les mains contre les joues, le poitrail qui ne cesse de se mouvoir au rythme du cœur lancinant.
L'inquiétude s'envole enfin, les voix se réunissent et Alfie invite Callisto à acheter lui-même les tickets ainsi que la nourriture, pour cette fois il peut se le permettre, les quelques paris avec les collègues peuvent tout offrir.

Dans la pénombre de la salle vide, les pubs s'agglutinent les unes sur les autres et Alfie parle de ces derniers jours, du petit Emo et de Monsieur, de sa voisine qui l'invite souvent à déjeuner avec lui et qui glisse toujours un panier de légumes et de fruits sur son palier, parce qu'elle a peur qu'il finisse par crever sans que personne ne s'en aperçoivent. Cruel mais réel, Alfie n'a pas su quoi répondre ce jour-là, assit dans le divan de cette dernière à profiter du soleil plus doux que d'ordinaire.
Les doigts empoignent les morceaux de pop-corn et en jette en l'air pour les rattraper directement dans le gosier, croque et l'air fier, peut se pavaner comme un coq de n'en avoir fait tomber aucun. Pas un seul.
Et soudainement les néons blancs ne s'alignent plus, ils s'endorment et sur le drapé maculé s'éveille les images colorées.
Entre l'angoisse et l'horreur, les mains qui se serrent et les yeux qui rondissent, Alfie observe les réactions de Callisto, les mèches blondes soigneusement enroulées, le maquillage qu'il parvient à identifier légèrement, des trainées vermeilles sur les joues et le rose incarnadin qu'elle a badigeonné sur la pulpe des lèvres.

Le temps s'écoule toujours, rapidement encore et les luminaires retrouvent l'incandescence qu'on leur accorde, les échines se déploient doucement et s'en vont.
À la place elles retrouvent le chemin vers le centre-commercial à côté et Alfie profite des quelques secondes de silence, de l'air frais en bourrasque sur le visage, enroulé dans sa veste en jean beige qu'il devrait peut-être un jour penser à recoudre. T'as aimé ? C'était un peu court je pense, le livre est meilleur, j'suis un peu déçu.
Callisto n'a pas l'air emballé depuis le départ, elle a la moue atterré et l'air défaillant alors lorsqu'il pénètre finalement le lieu, Alfie marche à reculons devant elle quelques secondes avant de s'arrêter à un stand de boissons chaudes et de friandises en tout genre. Il n'en a pas vraiment l'habitude, alors il veut en profiter aujourd'hui. Tant qu'elle est là, il peut bien faire des sacrifices. T'as pas l'air.. Dans ton assiette... Incertain, la moue un peu chagrinée et Alfie enfonce les mains dans les poches, bascule doucement sur les talons avant de se pencher vers elle tout en murmurant, les commissures qui s'étirent légèrement. Tu t'ennuies de moi, déjà, c'est ça ?




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Alfie Lewis
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Mer 17 Aoû - 12:28





PROMIS ON POURRA RÉINVENTER LES RÊVES
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POURQUOI CES CODES? POURQUOI CES ROSES?

 

 


 
Date entourée en rose pailleté sur l’agenda, entre les rendez-vous, les shootings et les auditions, entre ces événements qui perdent drôlement en saveur à côté.
C’est pas grand chose pourtant,
un cinéma, on se promène un peu, on boit un café peut-être,
rien de nouveau sous le soleil, des gens qui feront la même chose ce soir-là, il y en a des tas, les soirs d’avant et les soirs d’après.
Pourtant Callie a pris son stylo brillant, un de ceux qu’elle garde pour écrire des mots plus jolis que ceux des rendez-vous, des numéros de téléphone et des signatures, et elle a entouré la date, comme une gamine,
c’est bête.

Ce qui est encore plus bête, ceci dit, c’est d’y avoir tant pensé, c’est de s’être préparé des heures à l’avance, d’avoir choisi la tenue la veille, d’avoir même appelé une copine pour lui demander conseil, d’avoir défilé devant son téléphone pour lui montrer les différentes tenues en lice, et d’être quand même en retard.
Elle ne sait même pas comment, Callie, parce qu’elle est ponctuelle, parce que maman lui a toujours appris à arriver en avance, parce que Callie est plutôt du genre à attendre les autres, mais qu’on attend rarement Callie, c’est comme ça. Aujourd’hui, pourtant, alors qu’elle avait entouré la date en rose brillant, alors que tout était prêt, qu’elle n’avait plus qu’à enfiler la robe et faire glisser les collants sur les cuisses, elle était en retard,
c’est bête.

Elle a la tête ailleurs, au volant de la voiture, aux feux tricolores qui lui laissent le temps de faire le tri dans les pensées embrumées ; mais quand bien même elle essaie de se concentrer sur les mots en rose, les points d’exclamation qu’elle a griffonné à côté de la date, le titre du film qu’ils vont voir et ce qui lui inspire, c’est toujours les mêmes mots qu’elle entend, en boucle, comme un vieux disque rayé, comme un mantra funeste qu’on lui chuchoterait à l’oreille,
c’est bête, parce qu’ils n’ont pas de sens autre que la cruauté et la méchanceté gratuite,
c’est bête, parce qu’on ne devrait pas accorder autant de crédits aux mots jetés d’un gosse qui pense que le seul moyen de s’amuser, c’est de tordre les estomacs et les cœurs, de tenir les poumons entre ses doigts et de les écraser.
C’est bête, mais ça lui aura quand même valu d’être en retard, et le cerveau s’est agité de nouveau — et s’il croyait qu’elle ne viendrait pas, et s’il le prenait vraiment mal, et s’il était vexé ?

Les jambes marchent vite, faute de pouvoir vraiment courir (il ne manquerait plus que tu tombes), les doigts fouillent dans le sac pour chercher son portefeuille (et si tu ne pouvais même plus acheter ton ticket) et les yeux cherchent activement une borne, une caisse, peu importe, elle ne va jamais au cinéma, Callie (et si tu pouvais même plus rentrer dans la salle ?).
Pourtant, par un hasard qu’elle ne comprend pas, un miracle peut-être, un signe de l’univers, pour lui montrer qu’il ne l’a pas totalement abandonné, qu’il veille encore un peu sur elle, il est dans le hall, pas dans la salle, il sourit, il n’a pas l’air vexé — pire encore, il est au moins aussi en retard qu’elle, et ça suffit à soulager les épaules un instant.

Les mauvais restent dans un coin. Callie s’installe, Callie écoute Alfie, les mots volatiles, ceux qui parlent du petit Monsieur qui n’a pas eu l’air d’apprécier la présence de la starlette chez lui, la voisine qui veille sur lui, le petit robot qui semble toujours s’animer lorsqu’Alfie chante les notes qu’il aime avoir dans la tête — mais les mauvais rêves persistent, assombrissent un peu les sourires et les rires,
elle essaie, pourtant, de les chasser, mais ça ne suffit pas, visiblement.

Il semble être un peu comme Maman, il semble avoir le même radar dans les yeux. Dehors, sous la fraîcheur de la soirée qui commence, de la lune qui pointe le bout de son nez, quand bien même il est encore trop tôt pour ça, il observe, il se détourne, marche à reculons, sonde comme Maman le fait, Callie le comprend vite. Ah ? Je suis pas une grande lectrice, je t’avouerai… Le nom ne lui disait même rien. Si elle devait être honnête, elle avouerait à mi-mot que le film ne l’intéressait même pas, et qu’elle l’a écouté d’une oreille. On peut aller en voir un autre, si c’était trop court ? Ce serait bête que tu sois frustré de ta sortie… Les sourcils se lèvent, les yeux se portent sur le stand, et la main plonge dans le sac pour chercher son porte-monnaie.
Callie n’échappe pas longtemps aux radars. Ça l’embête ; c’est plus simple, avec Maman. Lui, en revanche. Tu m’as peut-être refilé ta maladie exotique, qui sait… Sourire, tentative d’humour bancale, mais si elle a bien appris une chose, c’est qu’il a l’air plutôt bon public.
Callie pince un peu les lèvres, tend la main pour attraper un des boutons de la veste en jean, qu’elle lui emprunterait bien si elle le pouvait, et tire doucement dessus pour le faire avancer avant de le faire reculer. … Comment t’as su ? En fait, c’est Monsieur qui m’a payé pour que je passe du temps avec toi. Tu lui faisais un peu pitié, apparemment… Sourire un peu plus grand, la blonde se détourne pour commander une boisson et des friandises au hasard, pince la taille du jeune homme à côté d’elle pour l’inviter à commander ce qu’il veut.

États d’âme qu’elle voudrait vomir, mais ça lui paraît bête, de se plaindre de quelque chose d’aussi stupide. Quand elle y pense, c’est stupide. Jamais, t’inquiètes pas…


Ce qui reste pour lui, juste un vague souvenir
Demeure tout autre chose pour moi
Si je pense à la nuit, à lui et son sourire
J'croyais qu'c'était d'ma faute à moi
Triste banalité, c'est bête à en pleurer




Callisto Wisteria
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Mer 17 Aoû - 15:47






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Maussade est l'instant, le cadran de la montre encore autour du poignet se voit soulevé pour en déchiffrer l'heure exacte et ses minutes, les secondes qui défilent à la vitesse éclair, comme le temps passe vite, comme il aimerait qu'il s'arrête parfois afin de profiter des moments plus longtemps.
Callisto a les risettes chagrinées, l'air hors de cet univers-ci et il ne peut rien en déchiffrer Alfie. Il n'a que ses yeux pour tanguer d'une perle océan à l'autre, celles qui restent agglutinés sur le sol puis sur les silhouettes, là où les reflets stellaires ne font plus étinceler les étoiles. Oh, tu rates rien. T'en fais pas, on va finir par s'endormir si on reste encore dans l'noir.
Petite moue et hochement de tête pour lui signifier que ce n'est pas grand chose, que les bouquins de toute manière, c'est surfait, qu'il emmerde ceux qui blâment les autres de ne jamais lire des classiques, de ne pas connaître par cœur les tragédies grecques ni les ébauches des grands écrivains.
Entre les silhouettes qui divaguent, Alfie bascule légèrement sur le côté pour laisser la place à ceux qui joignent enfin la file et il dépose les prunelles nocturnes face à Callisto qui attrape la veste pour le ramener vers elle puis le repousser.
Le sourire de miel, le cœur en coton et les joues chamallows, semblable aux gamins qui ne savent pas vraiment gérer les émotions, qui aiment en faire de trop et étaler la mièvrerie partout sur la chair, Alfie attrape à son tour doucement la veste de la jeune femme et l'attire vers lui sans lui laisser le luxe de pouvoir s'échapper de son emprise. Oh vraiment ? Ma maladie exotique... AH oui, la grippe. Les yeux ronds et l'étreinte s'éteint, il avance avec elle et le coup dans les côtes lui fait alors percuter qu'il va falloir choisir les friandises à avaler. Un énorme bretzel et un chocolat chaud dans un gobelet, il laisse le plaisir à Callisto de payer, parce que pour elle c'est certain que tout semble plus facile et les chuchotements derrière les épaules.
Le murmure de la tête blonde sur les affiches, celle qu'on connaît et qu'on envie, qu'on rêve de serrer dans les bras et dans le lit, ça s'échauffe un peu entre les reins et il doit faire taire les pensées ardentes. Monsieur serait jaloux d'un chat tu sais. C'est pas pour rien que je suis tout seul, un jour tu vas venir et tu vas pas t'en rendre compte, il aura pissé sur tes affaires.

L'air est sérieux même s'il n'en pense pas un mot, parce que Monsieur préfère faire payer Alfie directement par les morsures et les cris, à se hisser sur les hauts meubles sans pouvoir se faire attraper.
Ils s'éloignent et les regards encore lourds, Alfie glisse le bretzel entre les dents, entoure la nuque blonde de son bras et il avance vers un petit banc, là où la fontaine éclabousse les bulles d'eau azur sur la céramique grise.
Le goût salé lui rappelle les foires quand il était gamin, le vin chaud et les étoiles par dessus les crânes, les voix stridentes dans les oreilles lors des manèges trépidants. Du coup. Qu'est-ce que t'as, exactement ? Si c'est pas moi.. Et je me sens flatté que tu dises que tu ne vas jamais te lasser de moi. Très.
Un croc et le torse bombé, Alfie tend les lèvres pour embrasser l'air avant de s'avachir, profite du chocolat chaud qui coule dans l'œsophage, le brûlant qui menace de faire pourtant relâcher l'étau autour du calice de plastique.
Peut-être qu'il ne devrait pas insister, peut-être qu'il aurait dû parler d'autre chose, s'étaler sur la façon dont les gens auraient aimé l'approcher, demander les photos et Alfie qui ne leur a laissé le temps de rien. Un peu jaloux peut-être, n'a pas envie de voir les moments s'effacer dans un claquement de doigts. Enfin, t'es po obligé d'en parler si tu veux pas. On peut critiquer les gens. Regarde le gamin là, on dirait il est grave bête, ça se voit qu'à l'école c'est toujours lui le prisonnier.
Les sourcils se froncent, comme si c'était sérieux de critiquer un pauvre marmot qui n'a rien demandé, comme si c'était amusant un seul instant.
Mais il ne sait pas quoi dire d'autre et les pensées se chevauchent trop vite, le visage qui bascule pour venir croquer l'un des gâteaux qu'elle a emporté, le sucre glace par dessus les babines, là où un début de moustache se dessine. Super bon.

Encore les sourires mielleux, toujours, parce que Callisto. Ça commence déjà à lui rentrer dans la tête, les mélodies que font son prénom.




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Alfie Lewis
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Jeu 18 Aoû - 2:14





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POURQUOI CES CODES? POURQUOI CES ROSES?

 

 


 
Il a peut-être peur du noir,
Callie a longtemps eu peur de l'obscurité de sa chambre. Elle a longtemps dormi la veilleuse allumée, les volets tant ouverts qu'elle était levée à l'aube, mais c'était toujours mieux que de passer la nuit dans le noir le plus complet. Les choses étaient drôlement différentes, aujourd'hui, et la petite fille qu'elle avait été serait surprise de la voir se plonger dans la pénombre d'elle-même pour goûter à l'illusion de la tranquilité.
Il a peut-être peur du noir, Callie se souvient qu'il avait vite tiré les rideaux lorsqu'elle avait essayé de les fermer - elle doute un peu que ce soit véritablement une frayeur de l'obscurité que l'enfance n'aurait pas chassé qui le pousse à garder les rideaux ouverts et à ne pas vouloir retourner voir une autre projection, mais la pensée l'amuse un peu, alors elle la garde dans un coin de sa tête. Y a que les gosses pour s'endormir devant les films... T'as quatre ans ? C'est l'heure de la sieste ?
Les sourcils se redressent pour marquer la surprise et la blonde sort son téléphone pour jeter un coup d'œil à l'heure et constater, qu'effectivement, les enfants d'Auckland sont tous probablement à la sieste.

Les corps pourraient se cogner, se percuter, si les doigts ne tenaient pas fermement le tissu des manteaux pour pousser, tenir à l'écart ou rapprocher. Les lèvres de Callie sont serrées mais elles n'arrivent pas à cacher totalement le fin sourire qui se dessinent sur le rosé qu'on distingue encore. Entre ses doigts, elle fait tourner un des boutons de la veste, suffisamment détaché pour qu'elle puisse le regarder pivoter, pendre légèrement vers l'avant, comme si les coutures pouvaient le lâcher à tout moment. La grippe, voilà... Callie appuie le bout de ses ongles sur le tissu plus épais du haut qui protège le thorax pour tenter, sans vraiment essayer, de faire reculer Alfie. Elle avait l'air sévère, ta grippe. J'ai jamais vu quelqu'un paraître aussi mourant en étant grippé... Un peu plus et tu canais entre mes pattes.

Callie se remémore brièvement le visage suintant, les yeux éclatés et les quintes de toux compulsives - elle s'étonne encore de ne pas avoir été malade après ça, quoique ça l'aurait plutôt arrangée, de rester clouée au lit un ou deux jours.
Le sachet que tient le vendeur se remplit de ce qu'à énuméré d'abord Callie, puis Alfie. Elle hésite, maintenant que le sac est tendu, maintenant qu'elle tend la monnaie, parce que tout ce qu'elle a pris, elle n'en touchera pas une miette, et elle le sait. Seul le café entre ses doigts trouvera le chemin de ses lèvres ; le reste, elle le regardera avec envie, prétendra ne pas avoir faim parce qu'elle s'est gavée de pop-corn, quand bien même elle ne s'est contentée que d'une petite dizaine de maïs soufflé. Eh ben je m'assurerai de venir toute nue, il pourra pas pisser sur mes affaires si j'en ai pas.
un jour tu viendras, c'est bête mais ça fait sourire, les nuages sont plus clairs, même s'ils sont toujours là, même si le bras autour de la nuque ne suffira pas à les chasser, les lourds cumulus qui pèsent au dessus de la tête de Callie, à protéger le visage de la blonde des gouttes qui tombent en pluie fine sur le haut du crâne, quand bien même la joue s'appuie sur le bras, y cherche un abri temporaire, de quoi ne pas être trempée jusqu'à l'os.

Callie s'installe, pivote sur le côté pour être face à lui et les mimiques qui feraient beaucoup plus sourire d'habitude, les lèvres qui cherchent à embrasser l'air, les jambes qui s'étendent devant lui et les sourcils qui se rapprochent et s'éloignent, font naître les plis sur le front et la confusion dans les yeux.

C'est bête, alors Callie ne parle pas vraiment, pour commencer. Elle sort une brioche de son sachet, en observe le sucre dont on l'a recouvert, mais elle sait qu'elle ne croquera pas dedans, parce qu'elle pourrait bien ne plus rentrer dans ses jolies robes si elle le faisait ; Alfie, lui, ne se fait pas prier, malgré le bretzel dans sa main, le chocolat dans l'autre, le sucre autour des lèvres, le seau de pop-corn même pas encore digéré. C'est vrai que tu bosses à l'école... Elle ne s'en souvient pas, de l'école, Callie. Elle ne sait même pas si elle y a vraiment été, si elle s'y est fait des amis, si elle a été prisonnière, elle aussi, parce qu'elle n'a jamais été assez maligne pour se débrouiller à ce genre de jeu. Peut-être bien qu'il fait exprès d'être prisonnier pour libérer ses copains de l'intérieur. Et là, c'est toi qui auras l'air bête, quand ils viendront avec des mégaphones manifester à tes pieds.

C'est bête, mais Callie y pense un tout petit peu, juste un peu, à se confier. Juste un mot, une phrase ; ça lui paraît vraiment déplacé, de se plaindre auprès d'un type qui serait sûrement bien content d'être à sa place, au moins pour certains aspects, mais c'est lui qui a demandé, non, c'est que ça doit pas vraiment le déranger ? Eh ben.. Les mots peinent à venir, pourtant Callie réfléchit autant qu'elle peut. Elle occulte ce qui ferait trop enfant gâtée à ses yeux, ce qui la ferait passer pour une ingrate, une fille qui ne se rend pas compte de la chance qu'elle a,
mais quelle chance, vraiment ? C'est pas grand chose, hein, c'est un coup de mou ça arrive. Les bras se croisent sur le dossier du banc et le menton s'y pose. Je me sens un peu seule, c'est tout... J'ai plein de copines, j'ai ma mère, je connais plein de monde... Les épaules se haussent, comme pour dire que même ça, ça ne changeait pas grand chose, comme si Callie se sentait de plus en plus seule à mesure que le monde l'entourait.   Du genre, je sais pas... Y a rien qui rime à rien... Wisteria, les fleurs depuis le début, ça aurait été définitivement plus simple, si le début du printemps n'avait jamais apporté Callie.



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Callisto Wisteria
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Jeu 18 Aoû - 21:45






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Faussement vexé, peut-être un peu dans le fond, Alfie qui n'aime rien du noir complet, se réjouit des zéniths lumineux des néons à travers les vitres, ceux qui brillent sur les plafonds et les visages, ceux qui chassent la morosité et la pénombre, le soleil dans toute sa splendeur.
Alors il ne rétorque pas, garde la moue des gamins grognons, revient mordre dans la pâtisserie.
Peut-être qu'il aimerait parfois revenir dans la candeur de son enfance, celle où la solitude comme une écharpe a bercé ses nuit, lui qui aujourd'hui s'attache peut-être trop vite, trop fort, que ça finira mal c'est certain. Juliet l'a lu dans les lignes des mains, lorsqu'elle a tourné les cartes de tarot sur la table, l'amoureux, le cœur puis la mort, il n'a jamais vraiment saisi le sens des paroles, le sens des prédictions et des visions. Alors il a juste roulé les yeux comme il le fait souvent, accompagné Robin à l'arrière de la maison pour découvrir la bécane qu'il a fabriqué avec Roméo.
Jusqu'à aujourd'hui ça ne lui avait pas fait écho mais plus il pose les prunelles de nuit sur Callisto, plus les réponses de l'occulte semblent évidentes. Je t'emmerde, t'es trop méchante.
L'épaule contre la sienne, il reste là, profite du tissu chaud qu'elle porte, reprend une autre gorgée de chocolat avant de pencher la tête sur le côté tout en l'écoutant.

C'est certain que sa grippe était terrible, qu'il ne pensait pas être aussi fragile, pourtant cette semaine là il avait eu l'impression d'être usé, qu'il allait finir par ne plus se réveiller de ses sommeils de plomb. Il ne peut même pas lui en vouloir de se moquer de la sorte, parce que la sueur sur le front, les cheveux huilés et la carnation plus proche du cadavre que de l'hâlé, il y avait de quoi s'inquiéter qu'Alfie finisse par lui tomber entre les mains, que l'air ne passe plus par les naseaux, que le cœur s'arrête. Pourtant il est toujours là, à se serrer contre la demoiselle qui fait la une des journées, celle que l'on veut dans les bras et dans la tête.
Les paupières se plissent, Alfie revient croquer dans le bretzel, laisse fondre les rochers salés sous la langue et il manque de s'étouffer lorsqu'elle lui fait cette proposition suivi, le regard taquin et Alfie qui s'assure que les chérubins ne s'amusent pas d'eux, à écouter en secret, se saisir des arcanes pour les jeter en pâtures au reste du monde. Les lèvres contre l'oreille, la main comme pour faire barrière et il murmure. Quand tu veux. Moi aussi j'éviterais les fringues alors, pas envie que Monsieur me pisse dessus... Petite grimace, rire mièvre et le front contre sa tempe, il s'éloigne pour revenir à l'assaut, dévorer la brioche tout en appuyant le regard sur les corps qui passent plus loin, qui se tournent, se chevauchent, s'arrêtent et repartent.

Callisto se tourne, les genoux se touchent et Alfie essuie les doigts contre le pantalon trop large pour les jambes et le bassin, observe la posture, les yeux qui se détournent, les lèvres qui se pincent et l'arrêt dans la voix. Alfie qui aurait cru un instant qu'elle amorcerait la discussion sur les maux qui font tourner l'estomac, s'arrête sur l'école. Sourire entier, Alfie passe la langue sur les dents avant d'éclater de rire, se penche légèrement vers l'avant tout en fermant les yeux. Ahh.. Tu sais, ils n'ont pas besoin d'un mégaphone quand ils ont la voix encore plus perçante qu'une sirène de police, crois-moi. Ils manifestent assez, des grévistes en devenir. L'index vient taper le nez, il a le flair.
Les reins craquent lorsqu'il se redresse, appuie l'échine contre le dossier boisé et il revient appuyer les yeux dans les siens lorsque Callisto s'ouvre enfin.

Alfie dont les yeux se soulèvent et s'abaissent, suivent chacun des mouvements hasardeux qu'elle engage, de la tête qui se meut, des couettes blondes qui cascadent sur les épaules trop fines pour soutenir autant de poids.
Les maux sont humains, tous en souffrent. Ha, ouai. La gorge se râcle et s'il n'aime pas foncièrement parlé de son enfance, il veut bien s'ouvrir si c'est pour lui rappeler qu'elle n'est pas seule, maintenant. Quand j'étais petit mon père a eu une nouvelle femme, ma mère est partie vivre en France et je vacillais entre elle et lui. Et... Je crois que je ne me suis jamais senti aussi seul de ma vie qu'à ce moment-là. Mon père s'occupait que des nouveaux gamins et même si j'étais en permanence avec eux. La douleur encore vive dans le cœur fait tomber les épaules, le pouce sous le gobelet s'amuse des stries. C'est comme si j'étais seul. Je comprends, si t'as besoin d'en parler ou.. Juste de te promener toute nue dans mon appartement, ce que je ne trouve pas dérangeant, en étant tout à fait gentleman. Tu peux.

Grand sourire et doucement le bras se soulève, s'enroule autour des épaules et il vient la blottir contre son torse, contre le duvet de la veste, laisse la joue tomber sur le sommet du crâne et les doigts caressent tendrement le bras. T'as jamais pensé à.. Prendre du recul sur ta carrière ? Pour juste faire ce que tu veux vraiment.
Alfie n'aurait jamais supporté la célébrité et ses déboires, les regards braqués sur lui, devoir abandonner les cœurs, devoir les laisser crever. Il préfère être dans le crépuscule de la nuit, s'abandonner au zénith, laisse pour les autres l'envie d'être les héros des films au cinéma.




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Alfie Lewis
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Dim 28 Aoû - 23:47





PROMIS ON POURRA RÉINVENTER LES RÊVES
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POURQUOI CES CODES? POURQUOI CES ROSES?

 

 


 
Derrière les yeux verts, Callie analyse les changements qui animent le visage, la moue un peu vexée qui l'habite un instant, la voix qui râle, qui affirme qu'elle est bien cruelle, Callie, qu'elle est vraiment méchante, Callie. Elle sourit un peu, hausse les épaules ; d'une autre bouche, sûrement, les mots l'auraient fait réfléchir, et elle se serait demandé, si elle était vraiment un peu méchante. De la sienne, pourtant, c'est bien différente, et elle ne s'inquiète pas vraiment de savoir s'il pense réellement qu'elle est méchante. Il n'en a pas l'air, en tout cas, alors elle tend la main pour pincer légèrement la côté et frotte ses lèvres l'une contre l'autre, les sourcils haussés. Je suis pas méchante, j'en fais tout le temps, des siestes... Les doigts continuent d'enfoncer la chair lentement jusqu'à toucher les os qu'elle protège. La bonne réponse c'était oui, c'est l'heure de la sieste, tu veux en faire une avec moi ? Les yeux roulent, la gorge laisse échapper un long râle. Les hommes. Silence. Grimace. Sourire, et Callie retire ses doigts de la taille, de ses yeux ronds signifie qu'elle plaisante, anticipe déjà le je t'emmerde à venir, comme une habitude, comme une réponse automatique.

Callie chasse les nuages comme elle peut, Alfie l'aide un peu. Il sourit un peu fort, rit un peu plus fort, les nuages prennent un peu peur, semble-t-il, s'éloignent un peu, se font moins insistants, plus discrets, comme s'ils se mettaient un peu en retrait, juste un instant, le temps de la laisser souffler un peu, rire un peu. La main les protège des cumulus qui essaient de les bousculer, d'écouter ce qu'ils ont à dire, et à son tour elle dissimule ses lèvres derrière ses phalanges, ou ses pommettes, sûrement un peu des deux. De quoi t'auras l'air quand il ira dans ton armoire pisser sur toutes tes affaires ? Ça t'auras pas aidé d'être à poil, et en plus, j'aurais pas d'affaires à te dépanner parce que j'en aurai même pas pour moi... Et je pourrai pas sortir parce que je serai toute nue, et tu pourras pas sortir non plus parce que tu seras tout nu... La blonde jette sa tête en arrière, les mains qui frottent le visage tandis qu'elle râle tout bas. Oh non, on va devoir passer notre vie tout nu en plus d'être bloqués...

Les rires ont perturbés les nuages gris un instant, suffisamment pour qu'elle puisse souffler vraiment, relativiser un instant, se dire que peut-être, c'est pas si terrible, peut-être elle n'est pas aussi triste qu'elle le pensait,
peut-être qu'elle fait toute une montagne de pas grand chose, elle a toujours été excessive Callie,
peut-être que les nuages ne sont pas si noirs, peut-être qu'il n'y en a même pas tout, que le ciel est clair, l'horizon dégagé.
Les jambes se chevauchent, celle du dessus s'agite de haut en bas, balance de droite à gauche, les yeux se concentrent sur Alfie, les mouvements de tête, les dents qui se découvrent, viennent parfois morde dans la chair rose des lèvres, les yeux qui se fermement pour se rouvrir, la main qui valse du visage au banc, du banc jusqu'au visage. Donc ils viennent crier à tes pieds ? Pourquoi ? Qu'est-ce que tu leur fais, à ces pauvres gosses ? De la tendresse de l'enfance, Callie n'a aucun souvenir,
elle aurait bien aimé se souvenir, pourtant, de si elle allait voir les grands pour manifester à leurs pieds, réclamer son dû, un tour sur les épaules, ou une partie de cache-cache. Pourtant elle n'est même pas certaine d'avoir vraiment connu les grands qui surveillent les cours de récréation.
A entendre Alfie, pourtant, ce n'est pas si mal, de ne se rappeler, parfois, d'oublier à quoi ressemblaient les plus jeunes années, et les problèmes de Callie lui paraissant soudain bien ridicule, à côté de ce gamin qu'on aura laissé de côté pour des enfants plus petits, plus maléables peut-être, plus mignons, plus tout.

Le visage se détourne, regarde la fontaine derrière elle. Elle écoute, elle assimile les mots, la jambe qui continue de se balancer, gratte le bois écaillé du banc et fait la moue. Est-ce que ça aurait été comme ça, si Papa était resté ? Ma mère dit tout le temps que les hommes ne devraient pas être père du tout. Je pense qu'elle a raison... Les lèvres se pincent, parce qu'elle ne sait pas vraiment quoi dire d'autre, elle qui ne sait pas réconforter, qui ne sait même pas s'il a besoin d'un quelconque réconfort. Tu te sens toujours seul, aujourd'hui ?
Du coin de l'oeil, Callie l'observe un instant, essaie de remettre sur le visage des mots, des émotions qu'elle pourrait lire, dans les mouvements des doigts sur le gobelet, dans le sourire qui finit par conclure ; contagion, comme une grippe, un peu plus douce, un peu plus chaleureuse, et Callie sourit tout aussi fort. Je m'assurerai de venir me désaper chez toi dès que je me sens un peu triste, alors, merci. Vu que c'est de si bon cœur et pas du tout pour te rincer l'œil, un vrai gentleman quoi.

Faire ce que tu veux vraiment, comme si c'était simple.
Callie laisse le silence s'installer un peu. Elle s'avance pour que le bras puisse correctement l'enlacer, laisse la joue tomber contre le torse. La jambe balance, s'agite. La main droite vient attraper le gobelet qu'il tient dans la main pour le retirer et le poser sur le banc, pouvoir tenir les doigts entre les siens, réclamer une bataille de pouces, comme les gamins, accrocher les doigts pour pouvoir lever le pouce et essaie de gagner la bataille, sans grand succès, et sa phalange abandonne bien vite, tandis qu'elle râle bruyamment que c'est pas juste, tes doigts sont tellement plus grands que les miens.
Les mots tournent en boucle, elle fait danser le pouce par dessus les phalanges d'Alfie et elle renifle. Eh ben... Y a pas longtemps j'ai été à la fac. Y avait une rencontre avec des étudiants en art dramatique, tu vois. Les épaules paraissent lourdes, d'un coup. Et y a ce type qui est venu de but en blanc me dire que j'étais une moins que rien, nature. Finalement, ils sont bien sombres, les nuages. Du genre, je suis rien sans ma mère, j'existe pas sans ma mère, y a pas de Callie, juste la fille de... Juste personne, quoi. La gorge paraît trop serrée pour que les mots y circulent sans que leur son ne soit atténué. Et honnêtement, le pire, c'est que quand j'y pense, il a pas trop tord.
Si elle arrêtait, elle ne saurait même pas vraiment quoi faire. Elle resterait chez elle, sûrement. Elle écouterait Ema, elle irait faire les boutiques,
mais quoi d'autre ? C'est bête, hein, je le connais même pas, j'aurais même pas du écouter. Mais j'y pense tout le temps quand même.. Silence. Du coup, si j'arrêtais, je ferais rien, je suppose. Ça servirait à rien.  



Ce qui reste pour lui, juste un vague souvenir
Demeure tout autre chose pour moi
Si je pense à la nuit, à lui et son sourire
J'croyais qu'c'était d'ma faute à moi
Triste banalité, c'est bête à en pleurer




Callisto Wisteria
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Lun 29 Aoû - 1:29






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Non Callisto n'a rien des méchantes filles qu'il a déjà croisé, elle n'a rien des mauvaises personnes à qui se frotter, là où les mots glissent vulgairement pour heurter et pétrir les cœurs sans avoir rien à faire.
Callisto a tout des poupées précieuses, la tonalité toujours dansante sans jamais peindre le mal sur les visages familiers. Alfie retient le rire sous la langue, la roule derrière les rangées de dents puis étend les jambes, les pieds qui se cognent l'un contre l'autre à l'écouter.
Mais le glapi d'esclaffe s'expulse en confettis et la main vient cogner les lèvres, brouille les pensées claires et précises des mots qu'il voulait prononcer. À a place c'est le coup faiblard de l'éclanche ronde contre la sienne, le souffle entre celui du vent et les yeux qui minaudent sur les silhouettes devant eux. Je te fais pas confiance, je suis sûr que tu ronfles et que tu t'étales comme une étoile de mer... Le bras se soulève pour imiter l'étoile à demi brisé, rafle la joue avec les phalanges fermées puis rabat l'extrémité contre le bras en comblant les rires par dessus le chahut de la foule.
Monsieur qui déteste tout le monde sauf Alfie, Monsieur qui a horreur des mains posées et des avances houleuses, Monsieur qui ne veut que son propre confort et tant pis pour les amourettes de passage, Monsieur fera ce qu'il veut. Le rictus s'élève et l'autre commissure s'affaisse, les doigts se briquent contre le ventre, appuie légèrement sous l'estomac et il tourne le nez vers Callisto. Le vermeil s'étale en dorure sur la chair pâlotte, presque diaphane sous les légères chutes de neige. J'aurais l'air d'un mec qui doit aller au taff avec des fringues qui puent la pisse de chinchilla. C'est pas si grave, si ? Des mecs qui puent, y en a des tas.
Le songe de Callisto nue dans l'appartement fait remonter les joues lorsqu'il sourit trop fort, les paupières qui se plissent et la nuque balance vers l'arrière. Aaaah naaan.. Dommage quoi, tu vas être toute nue avec moi... Vraiment dommage. Hein ? Un clin d'œil et la main vient cogner la sienne, parce que ce ne serait pas vraiment dommage, lorsqu'il y pense un peu plus sincèrement Alfie. Même habillée de ses vêtements coquets, même sans.
Le cœur se resserre un instant sans même qu'il ne s'en aperçoive, ça note le commencement désagréable des coups de foudre, ceux qu'il veut éviter comme la peste, qui ne lui plaisent pas, impliquent la suite désagréable à venir. Alors il rabat les battants, déglutit et revient accoster les prunelles marbrées dans les olives.

Les parfums de l'école dans l'nez, il en a par milliers. Les crayons gras et les feutres framboises, le parfum entêtant des starlettes des dessins animés et le chocolat du goûter, il pourrait en faire des compilations entières. Alors il essouffle le rire entre les bronches, glisse les mains entre les jambes lorsqu'il semble réfléchir. Les lèvres s'entrouvrent et se referment, grimace légère et les yeux roulent jusqu'à complètement se fermer. Je leur fais faire mes impôts, c'est pour ça qu'ils râlent. Je te dis, des futures grévistes. Mensonge sans honte, Alfie qui n'a jamais de cesse de soulever les enfants par les bras pour les bousculer doucement sur les tapis bleus des séances sportives durant le périscolaire, des ballons envoyées trop haut jusqu'aux étoiles, des hurlements colériques lorsqu'ils perdent la partie d'un deux trois soleil.
Alfie se souvient du moindre moment pénible de l'enfance, ceux de se réveiller et ceux de se rendormir, le ventre creux des émois gamins. Les glabelles se froissent un instant lorsqu'il songe à ce que ça pourrait faire un jour, d'être père. Les tendresses et les mots gentils, les encouragements puis les moments un peu moins joyeux, ceux de rester éveillé trop longtemps, d'en avoir le cerveau usé, d'avoir les nerfs à vif et de ne plus vouloir de cette vie.
Il y songe sérieusement parfois mais ce n'est sans doute pas pour lui, les maux toujours douloureux dans le poitrail, peut-être un jour lorsqu'il sera complètement guéri. Elle a pas tord. Entre les naseaux qui expirent et sous le rire à peine audible, Alfie soulève le sourcil droit lorsqu'il pivote vers Callisto et sa question inattendu mais plutôt pertinente. Lui aussi aurait probablement posé la question. Et sous la recherche, les épaules tombent et le regard vadrouille sur les embrassades au loin, les sorties familiales et celles amicales, l'intime plongé au regard de tous. Parfois. Comme tout le monde, non ? C'est humain de ne pas toujours se sentir entouré. Je crois.. Sinon on a de sacrés soucis et on devrait consulter un psy.
Le rire s'ébroue encore des bronches et le bras s'étend pour bien amortir le choc de cette dernière contre son poitrail. Je suis un homme à marier plus qu'un gentleman.

La joue creuse contre le tissu en laine, le pull trop large pour la carrure svelte d'Alfie et les phalanges doucement glissent sur les couettes, caressent les fils solaires et frictionnent sans abîmer.
De son autre main libre il y a Callisto qui enrobe le doigt entre les siens, le pouce prêt à gagner la bataille sur le ring de chair. Hors de question de la laisser gagner et il le lui murmure, je laisse déjà gagner les marmots, y en a assez des humiliations. et dans l'exclamation la plus basse, il hue tout bas Callie, le sourire plus large encore que tous les autres. Cependant il le chasse vite lorsqu'elle raconte ce qu'il s'est passé quelques jours auparavant, la visite au théâtre, le gamin pas foncièrement sympa, les mots qui accrochent et qui écorchent, le noir peint en cadence sur la gueule.
Les mots sont difficiles à trouver pour Alfie, il vient caresser le bras à travers le blouson trop épais, la tempe qui s'accole par dessus le crâne qui sent le sucre et le miel, les paillettes qu'il peut apercevoir à travers les cils. N'importe quoi. T'es Callisto avant d'être Wisteria. Je veux dire... Regarde-toi. T'es jolie, t'es intelligente, t'es drôle et même si t'es vraiment nulle pour faire des bras de fer avec les doigts, t'es quand même superbe. Alfie se redresse et la fait doucement reculer pour qu'elle puisse le regarder. Le talent ça existe pas, y a que du travail et toi, tu mérites. Y a des tas de gamins de stars qu'on embauche pas parce qu'ils sont mauvais et tu l'es pas. Vraiment. En plus, si t'arrêtais ça ne servirait pas à rien. Tu pourrais découvrir plus de choses. Comme j'en sais rien... Alfie pivote le torse sans mouvoir le bassin, l'œil qui s'imbrique entre les silhouettes sombres et les luminaires déjà brillants. Tu pourrais découvrir que t'es super douée pour faire du patinage artistique. Y aurait rien de Wisteria ou de je sais pas quoi, ce serait juste toi.

Le miroir reflète dans le sien, le poitrail irrégulier à force de parler trop vite, trop fort, mâcher les mots sans jamais vraiment réfléchir. Alfie qui n'a rien de ceux qui savent réconforter malgré les mômes qu'il aide à se relever et les croûtes qu'il soigne. Alors il n'est pas certain d'être vraiment utile entre les adages jacassés. Mais dans l'fond il espère que ça suffise pour revoir un peu du sourire, qu'elle aille mieux, parce que ce que les autres disent ça n'a jamais vraiment de sens si ce n'est pas vrai, qu'on a rien à se reprocher.



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Alfie Lewis
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Lun 24 Juil - 15:17





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L’air est moins gris, moins maussade tout d’un coup, peut-être parce qu’Alfie rit beaucoup, parce qu’il a le rire plus contagieux que la grippe qu’il avait chopé, plus solaire que les rayons sous lesquelles Callie aime se baigner lorsque se font entendre les premiers échos de l’été, parce que c’est dur de ne pas sourire aussi alors que ses lèvres s’étirent comme un idiot. N’importe quoi, t’es vraiment un guignol, je te jure…
Callie bouscule, mais elle ne peut pas vraiment nier non plus, alors elle se contente d’un râle faussement agacé, comme s’il fallait qu’elle ponctue chaque phrase, chaque mot d’une réaction, d’un mouvement des yeux, d’une vibration des cordes vocales, qu’importe. C’est qu’il n’y a personne qui lui a jamais indiqué si elle ronflait et si elle prenait toute la place, si ses bras s’étendaient sur toute la largeur du lit ou si son corps menu restait sagement dans son coin. De ce qu’elle imagine, elle, en tout cas, elle ne ronfle pas, et elle n’a des étoiles que son prénom.

Aux pensées inavouables et inappropriées, Callie tourne faussement le dos, comme si elles n’avaient pas sa place au sein de son esprit. Au sourire bête et niais, Callie préfère une large grimace, qui plisse le nez et fronce les yeux, amenuise les yeux jusqu’à ce que la pupille soit à peine visible. Maintenant que j’y pense, tu puais peut-être un peu la pisse la première fois que je suis venue au vidéo-club. Le sourire est taquin malgré la joute verbale continuelle dans laquelle ils semblent s’être engagés sans même jamais vraiment s’en être rendue compte. Mias elle est agréable, la franchise d’Alfie, aussi déroutante soit-elle par moment.
Les yeux se posent sur les ongles parfaitement manucurés, rose au possible. Le corps se laisse tomber sur le côté, contre l’épaule solide d’Alfie, celle contre laquelle elle sent qu’elle peut s’appuyer sans trop de crainte, sans risque d’être sincèrement jugée, quoiqu’elle sera moquée, c’est sûr, sans risque d’avoir réellement honte.
La honte, elle la ressent quand même un peu, parce qu’elle y pense, aux corps dénudés dans l’appartement exigu. Mais ça, elle ne le dira pas vraiment, préfèrera les insultes, celles qui sonnent pourtant atrocement mignardes et stupides. Je préfèrerai que Monsieur me crève les yeux avec ses minuscules pattes. L’agonie serait plus supportable que de te voir à poil.

La discussion navigue entre les émois, entre les aigreurs et les sentiments un peu plus doux, entre la nostalgie d’une enfance révolue depuis longtemps et l’acidité laissée aux coins des lèvres par des pères incapables, inexistants, dépassés ou bons à rien.
Elle sourit, néanmoins, comme si la silhouette inconnue de ce père ne la dérangeait plus vraiment, mais c’est évident, que ça l’embête, c’est évident, qu’elle aimerait que ce soit autrement. Tu m’étonnes que tes finances sont à chier si tu laisses les gosses t’en occuper.. Homme à marier mon cul.
Elle fourre son nez contre la manche de son pull, un court instant, juste le temps de sentir une effluve rassurante.
Elle est souvent trop occupée pour penser à la solitude, Callie. Alors oui, elle imagine que c’est humain, de la ressentir, elle imagine que ce n’est pas anormal ce qu’elle ressent, et elle se sent un peu moins toute seule dans ses sentiments un peu idiots, un peu illégitimes à ses yeux. Et c’est quand, que tu te sens le moins seul? Et quand tu te sens tout seul, tu fais quoi? Si c’est pas trop indiscret.
Elle est curieuse, elle s’interroge, elle se demande, à quoi ça ressemble dans sa tête et dans ses tripes, dans son cœur et dans les artères qui l’alimentent. Elle se demande quelles émotions passent par là, lesquelles sont récurrentes, lesquelles le sont moins, celles qui le font vibrer plus fort que d’ordinaire et celles qui le tirent vers le bas.

Alors comme elle est curieuse, elle écoute ce qu’il a à dire, quoique ça ne le concerne ni lui, ni les arcanes qu’il dissimule. Elle écoute, elle sourit un peu parfois, parce que même si ça sonne un peu creux, ça lui met assez de baume au cœur pour chasser les nuages, juste pour ce soir.
Les yeux balancent entre Alfie et la rue, Alfie et les passants, Alfie et les vitrines illuminées, Alfie et l’étendue d’eau au loin, et quand bien même elle s’attarde sur des vêtements en vitrine qu’elle trouve particulièrement jolis, sur des affiches tape-à-l’œil ou des passants un peu trop excentriques, les iris reviennent toujours vers son ami, aux mots hésitants mais précieux.
T’as peut-être raison… Pourquoi j’écouterai un mioche aigri et pas toi, finalement. Merci. Si les hommes à marier existaient, t’en serais peut-être un.
Elle ne sait pas quoi répondre, alors elle se contente d’un sourire, elle se contente de pincer son bras entre ses doigts, avant de se laisser tomber à nouveau contre le poitrail, essayer d’écouter le cœur qui bat là-dessous, de voir comme c’est vivant. Tu sais en faire, toi, du patin?



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Mer 26 Juil - 5:00






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Les muscles se tendent, l'odeur du café noir et des viennoiseries brûlées sur les étalages pénètrent les poumons avec abrasion, il en a oublié les senteurs florales et sucrées autour de la gorge de Callisto.
Enfoncé dans le banc, immergé dans son blouson comme les enfants apeurés des grandes silhouettes au fond des placards, Alfie pince son nez et défait de son visage les mèches enroulées sur elles-mêmes. Il ne s'est jamais habitué aux températures glaciales des villes étrangères, trop habitué à son sud où les bourrasques chaudes permettaient au sable de se fondre en mosaïque contre sa chair. Les semelles claquent sur le sol gelé. Je le prends comme un compliment. Les guignols sont marrants. Et je suis toujours sûr que tu ronfles. Il n'est pas certain qu'elle ait la référence, mais lui, il veut tout absorber de ses mots comme des cristaux, s'en faire des parures exquises et tendres.
Le chahut vadrouille entre ses babines étirées dans un sourire taquin, il n'irait pas la huer si entre deux souffles légers sa gorge se mettait à vrombir avec entrain.

Alfie a tout oublié des amantes d'un soir, des baisers sous les feux de la Saint Jean et des nuits moites dans les bars. Il a préféré rouler les doigts sur les vieilles jaquettes et dépoussiérer les étagères délabrées des magasins.
Il veut bien cependant tout réapprendre à nouveau, doucement et sans précipitation si Callisto le veut. Mais cette arcane, il préfère l'avouer aux étoiles lorsque dans ses veines le sang ne coulera plus. Honteux de s'imaginer déjà entre des draps soyeux et dentelés, Alfie vient poser les poings contre ses paupières qu'il frotte, mimétisme des enfants lorsque les yeux mouillés, ils viennent écouler leur chagrin entre les bras d'Alfie.
La franchise, ça ne lui a jamais fait peur. La franchise, c'est comme une seconde peau qu'il n'enlève que rarement, parce qu'il devrait l'arracher, que ça finirait par faire mal, à force de laisser les plaies macérer. Pourtant, là tout de suite, il a peur d'être franc, d'aligner les mots du cœur et les pensées stratosphériques. Alfie préfère se faire mal à s'en arracher la chair, à que tout soit horrible, parce qu'il a peur de se faire rejeter, Callisto comme un diamant brut entre ses mains, ça ferait tâche qu'elle l'aime. Menteuse. Mais peu importe les circonstances, Monsieur serait heureux d'écrabouiller tes jolies mirettes sous ses vilaines griffes.
Pour appuyer les propos faussement menaçants, Alfie se tourne vers elle et dépose doucement ses pouces contre ses paupières ombragées par le maquillage, il n'appuie qu'à peine par peur de tout défaire, à peine pour avoir un peu d'elle sur les doigts. Finalement, il étend ses pouces et étale le fard, et pour l'imiter, étale contre les siennes la poudre qui ne doit plus avoir de sens. Je suis aussi belle que toi j'espère. Les cils papillonnent, le rire étreint la chaleur entre ses organes et là, Alfie a la sensation de moins grelotter.

Doucement et par peur de la briser, Alfie rattrape son éclanche à la sienne, stable et avec tout l'équilibre qu'il a appris à avoir au fil des années, il reste là à supporter Callisto.
Il n'a pas envie de bouger ni de partir, il aimerait graver les flocons de neige en constellation sur sa peau et la sienne, pour qu'ils n'oublient pas cet instant un peu niais, à se partager des souvenirs incommodants, à être aigre des choses qu'ils n'ont pas eu et qu'ils n'auront plus jamais. Ce sont des petits génies. Tu es juste médisante, Callie. Je t'ai connu plus... Sympa. Le menton se soulève avec dédain, le regard en biais et Alfie se marre, appuie sa mâchoire contre le sommet blond de son crâne, là où les mèches blés s'assemblent sans imperfection, nouées dans des froufrous qu'il trouve gamin, pourtant adorables.

Sa question est déconcertante. Il ne saurait pas quoi répondre à l'instant présent. Il y a des dizaines d'années, il aurait répondu sans mes potes, il y a quelques mois sans mes mioches, aujourd'hui il hésite et ses lèvres se tordent dans une grimace hésitante. Incertain de devoir dire toi, quand tu es là, toutes ces sonorités en seconde personne, en première personne qui fait gronder les ardeurs. J'sais pas trop. Parfois c'est avec les enfants, ils te laissent pas le temps de te faire bouffer par tes idées. Ses doigts s'entrelacent, s'embrassent et se craquent d'avant en arrière pour faire taire le silence de ses pensées. Quand je me sens tout seul j'vais me promener avec Monsieur. J'vais voir du monde. Et parfois je subis, parce qu'il faut bien s'habituer à sa propre présence. Et comme je suis quand même un homme drôle et, à marier, je trouve toujours de quoi faire. Les dents se dévoilent et se retrouvent cachées par sa langue lorsqu'il rigole encore.
Il voudrait tout vomir à ses souliers de princesse, lui avouer sans modestie les fleurs qui commencent à maugréer dans le fond de sa gorge, ça lui gratte étrangement sans qu'il ne sache mettre de mot dessus.

Il ne peut alors qu'échanger les œillades complices, celles qu'il a délaissé il y a longtemps pour troquer les randonnées champêtres et les fêtes sans jamais se la foutre à l'envers, responsable de tous, seul dans sa bulle.
Les compliments s'alignent entre les mots que prononcent Callisto, même s'il y a quelques aigreurs, un cynisme qu'il trouve particulièrement grisant. Alfie bombe le torse, fier d'être un de ces coqs que les filles veulent voir pendu comme une écharpe autour des épaules. Mais bien-sûr ! C'était simplement une question de temps, avant que tu ne t'en rendes compte.
Sincèrement, il espère qu'un jour il puisse l'être, fonder sa famille, vivre les banalités au soleil, le sable entre les orteils. Pour aujourd'hui, il veut bien se contenter des sorties grivoises entre les carcasses abattues par le travail et l'usure du temps.

Pour répondre, Alfie hoche la tête et finit par la tourner vers la patinoire installée au milieu des étables. Factice, elle accueille ceux qui n'y voient plus et ceux qui y voient trop, ceux qui peuvent déceler la moindre fatigue, ceux qui viennent s'agripper à ses poignets. Tu veux aller faire un tour ? C'est pas difficile.
Instable quoique pas vraiment maladroit, Alfie a toujours eu dû mal sur la glace sans savoir pourquoi. Lui il préfère les roues rondes, là où les cailloux parfois forcent les chutes plutôt que la lame des patins. On fera des jolies photos pour ton instagram. Qu'ils voient quel homme je suis, un peu. Fier, Alfie tressaute les sourcils avant d'éclater de rire et d'arracher du banc sa carcasse, il tend avec hésitation sa main pour qu'elle la prenne, que les doigts roulent les uns entre les autres, qu'ils s'amourachent sans vraiment l'être. Pour de faux, pour de vrai, il ne sait plus vraiment.




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