Ce qu'elle préfère chez elle, physiquement ou non ?
Ce sera probablement ses cheveux, ondulés et sombres qu’elle s’est amusé à teindre d’un violet saisissant. Une décision surprenante qui ne manque pas d’interloquer les patients, mais elle n’en a eu que de bons mots (et n’a pas écouté les mauvais, de toute manière). Elle ne saurait pas répondre à cette question si on ne parle pas de son physique. Sa délicatesse, éventuellement ?
Son moment de la journée préféré ?
Le matin, si tôt que le temps semble un mensonge. Un moment de grâce ou seuls les animaux semblent vraiment avoir le droit d’exister et où le soleil ne montrera son nez que dans plusieurs minutes.
Est-ce qu'elle a une passion dont elle ne parle pas ?
La cuisine est une passion singulière qui lui plait énormément, elle se plaît à se dire que ses cupcakes pourraient faire changer d’avis les plus têtus.
Plutôt du genre à s'endormir directement ou à se faire trois films dans sa tête avant ?
Son esprit insomniaque ne semble trouver le repos qu’après un film mental à gros budget d’environ deux heures et demie avec entracte.
Comment est son écriture ?
Penchées et élancée, elle ressemble à ces écritures qu’on voit dans les films d’époque au détour d’une plume entre deux tâches d’encre sur le dos d’une courtisane. Peut-être a-t-elle beaucoup aimé le Vicomte, à l’époque.
Gaucher, droitier, ambidextre ?
Ses doigts fins portent les marques d’écritures frénétique sur son majeur droit, quelques cales visible sur le pouce et l’index. La marque d’une droitière, s’il en est.
Quelque chose qu'elle ne supporte pas ?
Marcher sur les lignes, le désordre, l’incompréhension, la confusion, le chaos… Elle oscillera sans doute entre colère et peur, pour probablement finir par céder à la panique si la situation ne se règle pas. Mais de l’extérieur, vous n’y verrez que les variations d’un sourire éternel.
Est-ce que sa vie actuelle lui plaît ?
Oui et non, la vie lui plait mais elle sait pouvoir demander plus et acquérir davantage. Et c’est ce pourquoi elle se pousse toujours plus loin. Ou c'est la raison pour laquelle la vie ne lui plait pas ?
composée ♚ souriante ♚ cheveux violets ♚ un mètre soixante-douze ♚ soignée ♚ peau mate ♚ lunettes rondes à monture dorée ♚ téléphone constamment dans la main ♚ très fine, presque trop ♚ se définit aisément comme une longue pointe ♚ aime à se comparer à une princesse ♛ craque ses jointures sans pouvoir se retenir ♚ frêle
droite ♛ déterminée ♛ névrosée ♛ traumatisée ♛ inquiète ♛ cruelle ♛ manipulatrice ♛ précieuse ♛ intransigeante ♛ agnostique ♛ cultivée ♛ réfléchie ♛ douce ♛ control freak ♛ surnomme tout le monde ♛ aime les animaux ♛ PTSD ♛ très polie ♛ dépressive ♛ aime les passe-temps minutieux ♛ ambitieuse malgré elle ♛ astucieuse ♛ dépressive ♛ logique ♛ menteuse ♛ délicate
[ écran rose. envolée d’oiseau. la musique se lance ]
Il y a, dans une histoire, ce qu’on peut appeler un début et une fin qui encadrent les différents éléments perturbateurs. Mais dans toute histoire, il y a plusieurs débuts et plusieurs fins. La notre, la leurs, la sienne… Toutes ces histoires, ces “actes” qui régissent l’existence d’un être. Il y a autant de débuts que d’histoires à raconter avec le héros qui nous intéresse.
[ vacarme de verre brisé ]
Les débuts de vie de Vani ne sont pas importants, bien qu’elle prône le contraire. Elle aimerait se souvenir, elle aimerait savoir, mais ses premiers souvenirs sont déjà installés dans le paysage néo-zélandais. Quelque chose manque, des renseignements et des clefs rendant l’information caduque, cachée par sa mère et tous les autres… pour ne pas dire un mensonge évident. Les mensonges ont toujours accompagné la petite depuis l’enfance, de ses jeunes années jusqu’à aujourd’hui même. Mais même la plus belle et raffinée des roses grandit sur ne serait-ce qu’un peu de pourriture. Les papiers attestent de sa date de naissance, mais c'est si romanesque qu'elle en douterais. Des gens naissent-ils vraiment un
quatorze février ?
[ image de rosier // zoom sur une rose coupée et délaissée au sol
]***Les rires des enfants accompagnent les oiseaux qui s’envolent sur leurs chemin. Si fort qu’ils semblent remplacer le bruits des ailes qui battent à toute vitesse et traversent les branches et les feuilles de la petite forêt. Les deux petites filles crapahutent dans l’herbe un peu sèche de l’été, l’une plus rougie que l’autre par le soleil. Le goûter n’est plus qu’un vague souvenir dont les vestiges ne sont visibles que sur les bords de la bouche de la jeune Violette. La brave gaillard et son pansement sur le nez, des tâches de chocolat pour souligner ses tâches de rousseurs et ses cheveux de feu qui semble faire la course avec Vani depuis déjà quelques minutes comme si la fatigue et l’épuisement n’était qu’un mythe ridicule qu’on raconte pour s’assurer que les enfants se comportent bien.
[ 05:27pm
]Violette a vu un petit lac en contrebas des rochers. Un petit coin de paradis agréable et à l’ombre pour tremper les pieds, se détendre jusqu’à ce qu’il soit l’heure de rentrer regarder les dessins animés. La descente jusque là fut rude, mais après avoir franchi les quelques mètres avec prudence elles purent tremper les pieds dans l’eau claire. Le flot semblait passer dans un trou bien plus haut dans la structure formée par les différents rocs. Elle retire sa robe à la volée, pendant que Vani se cache les yeux en essayant de la convaincre (en vain) de ne pas faire ça. Mais déjà
plouf un très petit plouf, pas très convainquant. Elle est si menue, en même temps.
« J’crois que j’entends la mer » Son regard interrogateur se pose sur une Vani pétrifiée et remue la tête en cherchant ses mots. Elle aimerait qu’elle sorte de l’eau vite et qu’elles rentrent. Ce n’est plus drôle. Elle baragouine, mais son ami se moque et l’arrose.
« J’vais voir la mer, moi. J’reviens ! » Elle plonge en crawl, s’enfonçant dans l’une des cavernes avoisinantes. Elle a toujours été meilleure nageuse que Vani. Toujours plus agile et alerte.
[ 02:42am ]
Les sauveteurs retrouvent enfin la petite fille, frigorifiée dans sa grotte. Elle observe les accès plus loin avec une anxiété sans pareille. Elle n’a pas bougé, elle est restée là en tenant la petite robe rose pâle entre ses mains menues. Ses cheveux sont toujours un peu humide, mais pas autant que ses yeux. Ses hurlements empêchent les pompiers de la porter dans leurs bras, mais plusieurs sont nécessaires pour empêcher la petite fille de leur échapper. Mais elle n’aurait jamais sauté à l’eau. Parce qu’aucun des adultes ne s’y risqua non plus.
[ écran vert // ACTE IX : Floraison
]L’envol des années a été aussi prompt que peu remarqué. Le temps n’attends personne et surtout pas les pauvres enfants qui se remettent d’un traumatisme. C’est comme ça qu’on fabrique des adultes dysfonctionnels : en les empêchant de gérer les traumas qu’ils ont emmagasiné et enfouis. La plupart ne se rendent même plus compte de ce qu’iels ont vécu. Mademoiselle Urmila est désormais une femme de carrière, médecin depuis déjà quelques années puis le temps et l’habitude ont fait leur oeuvre.
Vani est lourde. Depuis longtemps déjà. Elle est lourde de culpabilité, mais aussi des attentes que les autres ont d’elle. Elle sait qu’on lui attend un compagnon, un métier à plus haute responsabilité, une plus grande maison. Elle sait qu’elle devrait vouloir plus, s’emparer de davantage et saisir les opportunités. Elle devrait aimer être remarquée, ne désirer que la célébrité et les compliments : la reconnaissance et la compassion.
[ mensonges ]
La teinture vient comme une plaisanterie, probablement de mauvais goût. Des cheveux violets qui torsadent doucement comme s’ils s’enroulaient autour d’eux-mêmes. Avec le diplôme et les responsabilités viennent la pression et le besoin de survivre. Une survie âpre, sans goûts, qui laisse du fer et de douleurs dans le fond de la gorge avec une toux désagréable. La jeune violette est malléable, changeante. On la pousse, on la modèle, on la tire et l’étend. Les attentes se multiplient, les questions avec. On lui demande des explications, des concessions, des sacrifices pour des défis qui ne lui apportent rien. Qu’elle ne veut pas même relever. La vie se fait de moins en moins intéressante. La recherche du mieux n'est plus sa recherche personnelle, mais celle qu'on attend d'elle.
[ écran blanc // bruit de viande
]Le Docteur Urmila cherche des subventions depuis longtemps désormais. Pour ses recherches sur cette maladie étrange, presque poétique, qu’elle a vu faire souffrir des camarades, des parents et des enfants tout à la fois. Certains par sa faute, il y a longtemps, mais n’avait-elle jamais eu le temps de batifoler ? De se laisser convaincre dans une relation ? Elle en avait suivis quelques-uns, trop usées pour le leurs refuser, mais la relation avait presque toujours été bancale et sonnait si faux qu’elle terminait avant la barrière des un an. Et les aides viennent d’horizon diverses : ses plus grands curateurs ne revêtent pas les atours du gouvernement mais bien les zones les plus sombres de la population : ces gens qui n’ont pas peur de se salir les mains pour faire ce qui doit être fait. Ces réflexions nécessitent de s’allier à des marchands d’organes, à des trafiquants de drogues. Faire des enquêtes sur des solutions contre les douleurs, contre la prolifération des germes, contre la croissance des pousses. Il n’y a pas de choix. Ce genre d’inflexibilité morale est accueilli avec beaucoup de dégouts alentours, par beaucoup. Ces décisions ne lui ont clairement pas valut que des amis.
[ encore des mensonges ]
Des médicaments en vente pour tout le monde, des pilules étranges dont personne ne connait les effets durables. Leurs boîtes orange ornées du nom énigmatique. Vani aide à sa distribution, l’étendant à ceux qui sont désespérés, qui ont juste besoin d’espoir avant d’avoir besoin de solution. Elle cherche de son côté, elle enquête, elle essaye de comprendre le secret. Mais ses clients veulent-ils vraiment être guéris à ce point ? N’est-elle pas plus déterminée que certains d’entre eux ? C’est pourtant leur capacité à aimer qui est en jeu. C’est à eux de décider. Elle s’emporte. Elle perd peut-être ce contrôle si difficile à garder depuis des années. Ce tout petit contrôle. Alors que la fleur de son âme vient lentement se flétrir jusqu’à en pourrir la terre. Et lorsque les directives changent, elle s’adapte au mieux, frolant malgré tout l’apoplexie. Elle prend désormais les médicaments par prévention, avec la régularité d’une horloge. Mais l’angoisse grimpe, la forçant à enfin prendre rendez-vous avec un psychologue sur ordre de son père inquiet.
[ écran noir // obsession ]
Je suis de retour, pour vous jouer un mauvais tour héhé. J'espère qu'on se verra en rp et j'ai très hâte de vous y serrer la pince /o/