(terminé) jupiter » let your mind feel free stepping outside reality

quelle idée à la con.
tu n'avais qu'à dire non.
mais les hommes sont faibles. et tu es homme. et tu es faible.
tu n'es pas vraiment heureux d'être ici -quand est-ce que tu es heureux de toute manière ?
le bruit est trop fort, les rires te brisent les côtes, les costumes te donnent envie de t'enfoncer les yeux au fond de ta boîte crânienne.
les costumes. sujet de dispute avec celle que tu peux considérer ta meilleure amie ; quoi porter pour aujourd'hui ? tu n'en savais fichtrement rien. vous étiez des clowns tous les jours, cela ne suffisait pas ? alors tu avais enfilé ton plus beau costume d'une marque italienne et tu avais chapardé dans une des chambres de ton hôtel un masque qui ferait grandement l'affaire. au moins, tu étais dans le thème non ? un peu de sang sur la chemise -probablement celui du mec qui a reçu ton poing dans la figure ce matin, mais ça faisait un effet... halloweenesque, alors tu l'as gardé.

mais la plus grande des blagues, c'est quand une fois arrivé là-bas, gwen n'était pas là.
évidemment.
tu aurais dû t'en douter.
évidemment que c'était un piège.
et alors, vous voilà en couple. un numéro tiré au hasard à ton arrivée.
jupiter. c'est quoi ce prénom, même ? sur quel type d'énergumène allais-tu tomber, encore ?
tu avais envie de partir. de fuir. après tout, tant pis si ce.. mars ? vénus ? pluton ? bref, ce truc là, n'avait pas de partenaire.
mais ton regard a attrapé une ombre ; une ombre que tu ne pouvais pas laisser passer, alors.
alors tu veux bien faire un effort -mais clairement tuer gwen après.

tu cherches des yeux qui pourrait être ton partenaire, pour, tu ne sais trop quoi, danser ?
(ah le ridicule).
et dans ton tour de salle, te voilà percuté de plein fouet par un... DINOSAURE ? tu ne sais que dire.
(le ridicule ne tue peut-être pas).

« trouduc, tu pourrais regarder où tu vas quand même. » et s'il n'avait pas l'air d'un con, tu aurais probablement cassé sa jolie tête.
mais bon.

La loterie avait décidé que tu devais retrouver un certain  Maksymilian, avec un costume banal… et un masque de lapin play-boy. C’était, concrètement, la seule indication que l’on t’avait donné pour le retrouver.
Tu espérais (et priais) que ce n’était pas un fan. Après tout, tu ne t’étais pas vraiment inscrit sous Jupiter ou threeJay, mais sous ton premier prénom, James, le truc le plus banal au monde. Tu avais même été appelé  James n°12, tellement il y en avait dans la salle. Mais il était temps de partir à la recherche de ce monsieur qui avait à moitié joué le jeu  d’halloween ; au moins, tu supposes que ce ne sera pas trop difficile à trouver. Il n’y avait pas beaucoup de monde avec un masque de play-boy ; c’était un petit peu devenu désuet, tu supposes. Un petit peu vieux, désormais.

Et tu vois quelqu’un, là-bas, de l’autre côté de la salle – évidemment – et tu allais donc devoir gêner tous ces gens qui allaient être sur ton chemin et que tu allais donc gêner avec ton costume qui ne prenait absolument pas de place.
Alors tu te déplaces, comme tu peux, bousculant les autres, finissant même par bousculer la personne que tu étais venu voir ; le fameux Maksymilian si tu ne t’étais pas trompé.
Et les mots qui sortent de sa bouche sont d’une violence telle que tu écarquilles les yeux. Tu ne t’y attendais pas, tu sais bien que parfois les gens ont des mots durs, sous le coup de l’énervement ou juste l’envie d’être grossier ; mais tu ne pensais pas y avoir droit si tôt, et certainement pas de la part de ton partenaire (d’infortune).

« excusez-moi, je vous jure que je fais attention… » tu allais ajouter que ce n’était pas de ta faute ; c’est le costume qui prend toute la place, qui n’est pas aussi manipulable que tu le pensais. « en fait, je venais vous voir… » tu te décales un petit peu, pour laisser de la place entre vous – on ne sait jamais, quel degrés de violence il est capable. Tu ne le connais pas, après tout. « je crois que vous êtes mon partenaire pour une danse. Ou pour boire un verre, aussi, ce n’est pas plus mal. » tu n’allais pas le forcer à faire quoi que ce soit ; il avait une tête à faire peur, un peu.
Il avait le genre d’un yakuza dans les films, maintenant que tu y pensais.
Et tu avais très de rire, maintenant.
Un yakuza. Avec un masque play-boy.
Hilarant.

tu n'en as que faire s'il fait réellement attention ou non. en fait, il n'avait qu'à pas mettre ce costume ridicule. à quoi bon ? tu ne comprends pas en quoi l'on peut s'amuser si on ne peut pas vraiment bouger. enfin, tu n'as pas vraiment envie de comprendre non plus. beaucoup de choses t'échappent ce soir.
surtout ce costume, en fait.
tu n'as qu'une envie, le dégonfler. le jeter. il ne t'a rien fait, hein, personnellement. mais c'est comme ça. une pulsion meurtrière.
une pulsion meurtrière de costume. ouais.
quelque chose du genre.
tu ne sais pas réellement si ça existe mais tout sentiment est valide à ressentir n'est-ce pas ? alors le tien l'est aussi et si tu pouvais étrangler ce t-rex, tu le ferais. pas celui qui est dedans, ah ça non, juste le t-rex.
peut-être que tu n'aimes pas les dinosaures, en fait...

il venait te voir ? pourquoi ? pourquoi toi ?
il y en a assez de ces personnes stupides qui viennent te voir. enfin.
non.
personne ne vient te voir, justement parce que tu les trouves stupide.

tu fronces les sourcils. son partenaire. ah, ouais. la chance ne te sourit donc réellement jamais. ton karma est moisi jusqu'à la moelle, jusqu'à ce que tu meurs, probablement. c'est comme ça, tu n'y peux pas grand chose, n'est-ce pas...? « et du coup, tu t'es dit... bref. ouais. un verre. un verre c'est bien. très bien même. » tu avais clairement besoin d'un verre avant de tuer quelqu'un.
et si ton partenaire ne veut pas que ce soit lui.

« surtout ne bouge pas. j'y vais moi. chercher des verres. » parce que si tu comptais sur lui, vu l'état de son costume, tu ne boiras pas grand chose.
ni une ni deux, tu as des verres à la mains, « tu peux l'attraper ou faut que j'te fasse boire aussi... ? » tu es perplexe, presque sérieux avec ta question.
ce n'est qu'un mauvais quart d'heure à passer, tu le sais.
qu'un petit quart d'heure, n'est-ce pas... ?

Tu ne sais pas si c’est le costume qui faisait cet effet là, mais il ne paraissait vraiment pas, mais alors vraiment pas heureux à l’idée de te voir. Peut-être qu’il pensait s’en sortir tranquillement, sans avoir besoin de gérer un partenaire pour la soirée ? Dommage, il avait décidé de participer, et donc d’être tiré au sort.
La prochaine fois, il réfléchira à deux fois, tu supposes, au vu de la bête qu’il s’est vu attribué.
Enfin, en tout cas tu ne dis pas non à ce qu’il ramène les verres, au contraire, tu as déjà largement eu ta dose avec les deux autres zigotos qui t’avaient donné cette tâche : « oh vraiment ?? c’est super gentil de votre part m’sieur ! » parce que tu ne veux pas te risquer à appeler le nom qu’il y a écrit sur le papier. Qui sait ce qu’il serait capable de te faire – te couper en rondelle et te jeter dans la mer. C’est ce que font les yakuza, non ?

Tu attendais patiemment qu’il revienne, deux verres à la main – toi qui pensait qu’il allait faire son royal connard en ne pensant qu’à lui, tu étais agréablement surpris. Et cela faisait du bien, d’avoir quelqu’un de bienveillant… (si on pouvait dire ça, compte tenu de la situation.)
Et sa question te fait rire ; tu t’étoufferais presque avec la chaleur qu’il fait dans ton costume et les maigres trous qu’il y a sur ton visage pour te permettre de respirer. Tu as presque envie de lui demander de te faire boire, oui – mais il n’a pas l’air d’être du genre à rire. Si tu ne veux pas finir entièrement trempé (ce que tu es un peu déjà, on ne va pas mentir), il vaudrait mieux que tu ne le titilles pas, malgré toute ton envie de le faire.
Self control Jupi, self control.
« J’adorerais me faire dorloter, mais je crois que n’aimeriez pas ça, alors je peux boire comme un grand. » tu retrousses rapidement tes manches et prends le verre qu’il te tend, ouvrant la fermeture du cou pour y passer ta main et boire de manière très… étrange et dans une position plus qu’incompréhensible.

« Merci pour le verre en tout cas, j’apprécie. » une autre gorgée. Et finalement, il était temps de demander ; est-ce qu’il souhaitait danser, du coup. « une fois qu’on aura fini ça, ça vous dirait, une petite danse ? vous avez été si agréable que je peux vous laisser choisir le style si vous voulez. » un peu d’ironie ; espérons qu’il ne le capte pas, pour le bien de la tête qui, tu espères, pourra rester attacher à ton corps…

il y a plusieurs choses que tu ne comprends pas. pourquoi il te parle comme ça. pourquoi est-ce qu'il t'appelle monsieur. pourquoi il n'est pas foutu de dire toutes les syllabes du mot monsieur, d'ailleurs ? c'est difficile ? tu supposes que l'intelligence n'est pas donnée à tout le monde, mais tout de même, un minimum, non ? tu ne sais pas vraiment.
c'est super gentil, ouais. parce que t'es pas méchant. ou peut-être parce que t'as envie de picoler. de trop boire. parce que tu te sens bizarre. parce que t'as les poumons qui grattent. parce que t'as trouvé circé bien plus belle qu'à l'habitude. non.
tu n'y penses pas.
tu bois.
tu bois tout, d'un coup.
ouais.
pour oublier elle. pour oublier la douleur. pour oublier ce putain de dinosaure.

mais lui ne t'oublie pas. et il te propose des choses qui te semblent folles. incongrues.
toi t'es pas fou, hein.
tu le vois venir.

« t'es sûr de vouloir danser avec tout ça ? » tu le montres du doigt sans vraiment comprendre ce qu'il se passe, là, maintenant. « avec ton trou au cul aussi ? », toi tu te serais probablement caché. mais pas lui. aucune honte' tout se fait, apparemment, tout est possible. tu le trouves vraiment ridicule (comme beaucoup). « tu veux pas un autre verre, plutôt ?  » ouais, oublier. « et c'est maks. pas monsieur. je suis pas ton père... » encore heureux.

« oh bah j’ai déjà essayé, vous savez. » non pas que cela ce soit soldé par ta meilleure performance, vraiment – tu avais essayé d’en mettre plein la vue à tes amis, et eux t’avaient félicité avec une claque et une morsure sur les fesses. Et un racisme de fesse, en plus de tout le reste.
Toi qui pensait que ton partenaire aurait été une douce jeune fille que tu pouvais faire rire aux éclats avec des blagues idiotes…
Le parrain d’une mafia.
Ou un tueur à gage.
Il avait cet air qui disait clairement qu’il voulait te buter – et de manière très sérieuse.
« mon trou au cul est… un malheureux accident survenu lors d’une danse, justement. » tu n’étais pas certain que ça le rassure vraiment, maintenant que tu y réfléchissais vraiment… « je veux bien un autre verre, par contre. » tu n’avais définitivement pas assez bu, ce soir. Et surtout pas avec Naoki qui t’avait pensé ivre juste avant. Super. Maintenant tu le voulais vraiment, ce verre.
« d’accord, alors, Maks. Merci beaucoup ; un autre verre et t’acceptes de danser rapidement avec moi ? » même si c’était juste pour faire de la tektonik  ou tout autre danse absurde. Au moins, tu n’étais plus avec le vous…
Et heureusement qu’il ne l’était pas, ton père ; tu n’imagines pas comment il doit être, avec les gosses…

il veut bien un autre verre. tu soupires. tu serais bien ailleurs.
tu balayes du regard la pièce à la recherche de quelqu'un que tu connais. tu n'écoutes que d'une oreille ce qu'il te raconte.
il veut bien un autre verre, toi aussi.
tu profites d'un serveur passant par-là pour attraper un verre, le vider d'une traite, un deuxième, que tu lui tends, encore un autre pour toi. désolé, il devrait faire un nouvel aller-retour.
tu ignores son regard de travers. tu ris.
la situation est improbable.
(quand tu diras cela à gwen).
et tu acceptes de danser avec lui.
peut-être.
rien qu'un peu.
« stupide... » mais tu prends jupiter, sa main de dinosaure entre tes doigts, et tu le fais tourner sur lui-même, une fois, deux fois, trois fois, comme un tango fou, prêt à le faire vomir tout ce qu'il avait avalé, probablement.
mais tu le lâches bien vite.

« je viens de voir quelqu'un, j'espère que ça ira. oui ? Ouais ? super. ok. bois pas trop. enfin fais ce que tu veux. » tu t'en fiches. « t'as vraiment l'air stupide. » c'est tout ce que tu peux lui dire, et tu lui fais un signe de la main.
et tu t'évanouies dans la foule pour rejoindre ta grande amie, entraperçue au buffet.
ouf, tu as pu t'échapper.