At least we've both got fangs ♢ Ft. Alion [Clos]

De fil en aiguille – littéralement – se dévoilait cette tenue destinée à cette soirée qui s'annonçait mouvementée. Vénus s'y était appliqué en retard, soit trois jours avant l'évènement suite à quelques urgences au travail mais n'abandonna pas l'idée de se dévoiler au monde sous l'apparence d'un élégant noble vêtu de grands atours traditionels et partageant les traits d'un dragon chinois.

Un cliché de sa tenue finalisée envoyé au frangin puis il s'offrit une petite sieste avant les préparatifs pour sa petite sortie.

C'est en compagnie d'amis qu'il s'y était dirigé ensuite, soulevant les pans d'une tenue longue et cette caudale qui bientôt, ondulerait sur le sol du grand bâtiment, au risque de se faire écraser. Tant pis, il n'avait pas eu le temps d'y intégrer de discrets câbles ou une structure solide afin de la maintenir au-dessus du sol.

Des salutations, des au revoirs, puis divisé de son petit groupe d'ami, il se dirigea rapidement vers le bar pour s'emparer d'une boisson fraîche, assoiffé. Un regard sur son environnement lui permis de constater qu'il était arrivé relativement tôt, parmi une petite vingtaine et on lui avait annoncé à son arrivée qu'on lui enverrait un partenaire en cours de route.

Un bal masqué aux partenaires anonymes et bien souvent inconnus. L'idée l'amusait autant qu'elle l'inquiétait et c'est les lèvres trempées dans sa boisson qu'il s'était perdu dans la contemplation de cette broderie dont il était particulièrement fier.

Plus qu'à attendre ce dit partenaire de jeu.

Ce fut nombreux scénarios qui s'étaient présentés à ses pensées tordues. Une demoiselle désagréable à la voix portante, vêtue d'une petite tenue ridicule, un homme costumé en organe génital masculin, communément nommé "bite", un homme planqué dans un lot de boîtes en carton, persuadé d'être un transformer...plusieurs idées se bousculaient dans son crâne et c'est un frisson de dégout qui rapidement lui courut l'échine.

- Pitié, pas un cas désastreux...

Marmonna-t-il pour lui-même en un soupir nerveux. Nah, cette idée de le lier à un inconnu le faisait flipper.

Son regard voguait entre les différents danseurs, les groupes, les solitaires et les duos d'amoureux costumés profitant de ces festivités horrifiques. Pourtant, ses principaux compagnons à l'instant étaient cette boisson sucrée et ce bonbon soigneusement dérobé sur la grande table, qui toutefois disparut dans la gueule du dragon.

S'il ne s'était pas jeté dans la danse en compagnie de ses amis, c'est qu'il était particulièrement curieux de voir la tête de son cavalier ou de sa cavalière de la soirée. Il s'agissait là aussi d'une réponse à ces films débiles qu'il se répétait en boucle. Certains optaient après tout pour des costumes totalement débiles mais cela en faisait-il de mauvaises personnes ? Pas forcément. Puis l'idée de faire de nouvelles rencontres l'amusait. Le terrifiait aussi.

Pourtant, lorsqu'on l'interpella, c'est d'un sourire qu'il se retourna vers le vampire rejoignant ses côtés, hochant ensuite lentement la tête.

- C'est bien l'un de mes prénoms, oui. Alion, c'est cela ?

Puis c'est sous l'affirmation qu'il inclina du chef en un sourire plus large, regard mordoré balayant rapidement le costume en une curiosité saine. Rien de louche à signaler en tout cas, pour le moment.

- Un petit plat ?

C'est d'un léger pivot qu'il désigna rapidement la grande table sur laquelle se présentaient de nombreuses pâtisseries, des boissons, de petits en-cas chauds, bref, de la bouffe. Cette nourriture qui l'aidait cruellement à réduire son stress et son état de fatigue avancée. C'est une nouvelle friandise qui disparut entre ses  lèvres avant qu'il ne s'exprime de nouveau.

- Oh au fait, pas de vouvoiement avec moi, d'accord ? Nous sommes ici pour passer une soirée amusante, sans pression et je déteste me faire vouvoyer hors du boulot. Sans animosité ! Pour le coup, qu'est-ce qui t'amène ici ? Bon, c'est une fête, les gens aiment généralement les fêtes mais as-tu des intentions particulières ? Rencontrer des gens ? Profiter de l'alcool et de la nourriture gratuite ? Espérer sombrer dans la terreur dans l'espoir de faire des cauchemars pendant trois jours ?

Et le voilà qui s'engageait directement dans la conversation, gesticulant par moments en agitant ses longues manches, relativement sociable, malgré ce stress qui lui torturait le ventre à peine quelques minutes plus tôt.

Peut-être trop sociable...