Leslie + make me a safe place out of your bed

— il veut que tu restes et ce soir, tu pourras peut-être faire une exception. tu diras que tu as été subitement malade, c'est l'amour qui t'a flingué un instant, paralysé, tu ne pouvais plus bouger. t'es resté au lit, t'es resté coucher, pour profiter de l'odeur des fleurs - celles qui fleurissent de l'amour véritable, pas celles qui tuent. les fleurs qui fleurissent dans vos sourires, dans vos regards, et dans vos caresses. les pétales douces qui s'écument au bout des digitaux.
alors tu resteras pour ce soir, rien qu'un peu, rien que pour lui - parce qu'il l'a dit. à ses ordres comme jamais, le moindre de ses caprices satisfaits. à genoux pour un roi qui risque de tomber, soutenu au bout de tes bras, trône bancale que tu ne cesseras d'adorer.

les mots tombent, doucement, le bonheur qu'il t'insuffle, la fumée que tu expires. l'impression de ne pas vraiment comprendre ce qu'il te dit, comme un rêve éveillé, comme une folie exquise. vous ne devriez peut-être pas faire ça, et peut-être que vous le regretterez mais tu n'y penses pas. le tabac écrasé dans le cendrier, près de toi, les cendres qui s'envolent en fumée, le rire à ta bouche, contre tes dents, « c'est tout ce qui m'importe, alors... » le bonheur factice d'un amour qui dure. tu ignores le futur, comme s'il n'existait pas, à vivre dans l'instant présent, à frôler le danger.
tu joues de tes bras pour l'entourer, pour le faire taire d'un baiser, les doigts dans les boucles humides et l'odeur si particulières du shampoing contre sa nuque, le nez enfoui dans la peau, dans le creux de sa nuque, des baisers ensommeillés, « je suis fatigué » soufflé doucement, à moitié endormir.
ce sera une nuit sans insomnie ; « je t'aime aussi » à la folie