B L O O M into me
Forum définitivement fermé. Merci pour cette belle aventure. <3
B L O O M into me
Forum définitivement fermé. Merci pour cette belle aventure. <3
bannière
Le forum est la propriété du staff et de ses membres. Toute copie, même partielle, est prohibée.

FORUM FERMEdéfinitivement. merci pour les souvenirs !

l'amour fleurit et flétrit, il est comme une fleur qui passe et trépasse avec le temps.
l'amour ne dure qu'un instant, qu'un moment ; c'est ce qu'on dit, qu'il est éphémère, comme la vie, comme la pluie.
et pourtant, malgré ce moment si court durant lequel on aime, cela peut suffire à tuer ; et ça vous rend malade, d'aimer sans être aimé en retour, et ça vous tue le coeur et l'âme - littéralement.
vous avez envie de vous échapper, d'arrêter ça, et c'est votre poitrine qui se gonfle, vos poumons qui s'emplissent ; et vous toussez, encore et encore.
et ce sont des pétales de fleurs qui tombent lourdement sur le sol pâle.
auckland. juillet 2023, hiver.
Lire la suite

staffeux
staffeux
staffeux
staffeux
staffeux
21.07.23réouvertue du forum, recensement, et petit évent (www)
04.01.23fermeture temporaire du forum, ceci dit, on revient vite !
10.08.22nous soufflons nos bougies à plein poumons et souhaitons un bon anniversaire à bloom et qui dit anniversaire dit nouveautés (www)
01.08.22tous des stars grâce à insta(r)gram (www)
27.06.22les choses se compliquent et les rumeurs voient le bout de leur nez (www)
13.06.22nouvelle màj dit nouvelles informations à retrouver juste ici
14.02.22on profite de la joie, de l'amour et de la nourriture gratuite pour la saint valentin (www)
26.01.22tom cruise en sueur, le forum réouvre pour sa V3 avec son lot de news à retrouver ici.
27.10.21tou beau tout chaud, prêt à braver la chaleur de l'été, voici les nouvelles juste ici
10.08.21bloom ouvre ses portes ❤
prédéfini
prédéfini
prédéfini
prédéfini
prédéfini
prédéfini
prédéfini
DISCORD

Le forum a été créé le 10.08.21. La page d'accueil a été designée et codée par Artemis, pour Epicode. Le reste des crédits ici..

rejoins nous!



 
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Au crépuscule des cœurs [PV Charlie Callaghan]

 ::  RP abandonnés & terminés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Sam 16 Juil - 18:44
Le déjeuner en tête à tête avec la jeune femme tel qu'il se l'était imaginé avait pris une toute autre tournure avec l'arrivée de Jupiter. Et que dire de ces situations embarrassantes et ambiguës qui s'étaient succédé alors que Dana se trouvait au sein de l'appartement ? Quand cette dernière avait finalement pris congé, le japonais avait évidemment senti le trouble intérieur qui l'agitait. Lui-même ne savait plus trop quoi penser de ces retrouvailles, partagé entre le soulagement et la confusion. Si bien que lorsque l'intéressée ne donna pas de nouvelles dans les jours qui suivirent, il ne s'en formalisa pas. Sans doute avait-elle ressenti le besoin de prendre du recul sur ce qui s'était passé entre eux ce jour -là, la manière dont ils s'étaient rapprochés pour ensuite s'éloigner, espérant peut-être remettre de l'ordre dans ses idées.

Quand les jours se muèrent en semaine, là encore, Naoki ne s'inquiéta pas, songeant que la jeune femme devait certainement être très occupée avec le ménage de son propre appartement en vue de vendre celui-ci comme elle l'avait laissé entendre lors de leurs échanges. Qu'elle ne l'ait pas sollicité pour cette tâche ingrate malgré qu'il lui ai proposé son aide ne le vexa pas particulièrement. Peut-être avait-elle trouvé une autre solution à son problème. Une autre paire de bras. L'idée, contre toutes attentes, lui tordit l'estomac, asséchant sa gorge et tiraillant celle-ci. Pour lutter contre les démangeaisons, il investit dans les infusions contre les maux de gorge.

A l'approche du mois écoulé, le japonais fut horrifié de voir les premiers pétales lui échapper des lèvres alors que les toux, loin de diminuer, voyaient leur nombre multiplier. Prenant doucement conscience de ses sentiments, encore chamboulé par l'apparition de la maladie, il lui envoya un message. Puis deux. Alarmé par le silence de Dana, il prit même son courage à deux mains pour l'appeler, sans plus de succès. Que cette dernière ne souhaite pas le revoir à la suite du déjeuner était une chose mais Naoki s'étonnait qu'elle ne le lui dise pas directement, franche comme elle était de nature. Cela ne lui ressemblait pas. Que lui aurait coûté un simple message pour mettre un terme à leur amitié ? Pourquoi ce silence radio ? Avait-elle été à ce point contrarié par sa venue dans leur appartement ? Aurait-elle oublié sa promesse de lui faire découvrir le fond de l'océan ?

L'absence devint manque. Et l'incompréhension se changea en inquiétude. En désespoir de cause, le japonais se rendit jusqu'au centre de plongée où travaillait la jeune femme. Malheureusement pour lui, sa venue ne lui apporta pas les réponses qu'il espérait y trouver. Sur place, on lui annonça non sans un certain embarras que Dana avait quitté le centre. Quand il tenta de questionner ses interlocuteurs pour en apprendre davantage, on lui répondit que la raison de son départ n'avait pas été communiquée par l'intéressée. Une simple démission. Que ce soit pour déménager à l'étranger afin de se rapprocher de sa famille ou même changer de métier, aucun des anciens collègues de l'intéressée ne put le renseigner avec précisions.

Ce fut un choc pour Naoki. Hagard, déboussolé, il reprit sa route en direction de l'appartement. La journée touchait à sa fin, les rues étaient pleines de ces personnes qui rentraient chez elles en se sachant attendues. A la différence de la plage qui retrouvait peu à peu sa quiétude avec le départ des touristes et autres locaux qui profitaient du soleil. Ne craignant pas d'en subir les retombées sur sa peau clair, le japonais rejoignit l'étendue de sable sur laquelle il s'assit, face à l'océan et le regard dans le vide. Si on commenta la couleur de ses cheveux ou son expression, il n'entendit rien, ses oreilles ne captant plus que le bruit des vagues.

Dana s'était volatilisée, le laissant seul aux prises avec ses sentiments. Il n'avait pas eu le temps de les lui avouer, d'avoir peut-être l'opportunité de s'en libérer avec le temps. Seule restait la frustration. Celle de savoir que ce n'était pas réciproque sans pouvoir toutefois mettre le doigt sur la raison derrière l'indifférence. Le japonais ressentit de la colère, envers la jeune femme mais également envers son colocataire. Mais bientôt, la tristesse surpassa tout le reste, chassant toute animosité pour laisse place à la résignation. S'il devait mourir ainsi, ce ne serait que justice pour celle qu'il avait tuée. Un juste châtiment.

Là, quelque part entre les vagues, une voix familière le héla soudain. Suffisamment pour l'extirper de ses pensées afin de le ramener au moment présent. Naoki mit plusieurs secondes avant de reconnaître celle-ci, levant le nez en direction du nouveau venu pour détailler le visage de Charlie. La surprise étira ses traits. Maintenant qu'il y songeait, cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas vu pointer le bout de son nez au sein de la colocation. Qu'ils se croisent ailleurs qu'à l'appartement relevait même du petit miracle en soi. D'où la stupéfaction du japonais. Jamais il n'aurait imaginé l'autre l'aborder de la sorte, surtout après ce qu'il s'était passé entre eux.

« Charlie ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Son attention se reporta sur l'intérieur de son poignet.

« La marque sur mon poignet a disparu. Je suis soulagé pour toi. » déclara-t-il d'une voix éteinte.
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Ven 22 Juil - 15:46
Tu aurais pu marcher, mais t’as choisi le ferry.

Respirer.
Enfin.

L’air de la mer ou le gasoil des moteurs. Qu’importe. Tant que ce n’est pas de la lavande, tu peux tout sentir, et ç’en serait presque agréable.
T’es à nouveau libre. L’esprit encore lourd mais les poumons légers. Ton cœur aussi.

Plus. Jamais.
Tu n’aurais plus jamais ces sentiments qui tordent le ventre, et peut-être que finalement c’est un mal pour un bien. En tout cas, c’est ce que tu essayes de rationaliser dans ta caboche. Mais ta tête, elle te donne encore une sale gueule.

Parce que t’es mort pour la première fois depuis quand … une semaine pour au plus. Dix jours ? Tu sais juste que t’as loupé le boulot en feignant la grippe quand cet appel t’a réveillé pour te demander où tu étais passé.
Tu ne t’en es pas encore remis. Tu ne veux pas penser à la douleur. Tu ne veux pas penser à ta peur. Tu fais simplement bonne figure, parce que t’es fort pour ça maintenant.
Mais bon sang que c’est dur.

Alors pour te remotiver à sortir, te remotiver à voir du monde, t’as pris la direction de North Shore. Une bonne heure de transport depuis l’observatoire, d’accord. Mais une bière à l’arrivée, que tu prendrais après un petit tour sur la plage. Le bruit des vagues te ferait du bien.

Coup d’œil à gauche, coup d’œil à droite. Te voilà bien seul au milieu du sable. Ou l’air. T’as juste repéré une personne dans la direction de laquelle tu marches. Parce que c’est un peu par là que tu vas. T’as pas fait attention, mais la silhouette de Naoki se faisait de plus en plus détaillée.

Tu hésites un instant à le contourner, parce tu ne tenais peut-être pas forcément à le croiser. Vu le passif. Mais s’il fallait que tu te remotives à sortir, autant commencer par le dernier coloc.
Et puis autant dire qu’il n’avait pas l’air plus en forme que toi.

En l’appelant, tu arbores ton meilleur sourire, celui que tu feins si bien quand tu espères qu’il redeviendra sincère sous peu.

Etonné est le Japonais, soulagé aussi.
Ah oui. Sa marque. La tienne. Tu l’avais oubliée.
Tu t’étais beaucoup trop concentré à celle de Jupiter.

Tu pouffes.

« Elle est partie depuis longtemps, tu viens seulement de le voir ? Tu ne dois pas te laver souvent à cet endroit. »

Même pouffer comme un crétin te fait du bien.

« Je me balade. Envie de sortir un peu. Et coïncidence improbable, te voilà. »

Les proba’ sont vraiment bizarres parfois.

Les mains dans les poches de ta veste, tu l’observes un peu. Lui aussi il tire une sale tête. Le ton monotone y est aussi pour quelque chose. Mais Naoki n’a jamais été véritablement expressif, de ton expérience.

« Et toi ? Tu fais quoi dans le coin à part vouloir faire peur aux mouettes avec ta tête. » T’y vas peut-être un peu trop fort en voulant reprendre en mains le bon vieux Charlie.

Mais t’as changé.
Cette expérience t’a changé.

Le potentiel moquerie toujours là. Leur intensité, bien moins.
Alors tu t’es corrigé. Juste un peu. Avec le calme dans la voix.

« Enfin, t’as pas l’air en forme. Je ne suis peut-être pas la meilleure personne pour le job mais… tu veux en parler ? »

Tu le sens à 10 km le « non c’est pas nécessaire » ou le « je suis juste fatigué », les bonnes excuses bidons que tout le monde sort quand on a pas envie de parler. Mais avec un peu d’espoir, il serait moins tête de bourrique que toi.
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Lun 25 Juil - 22:17
La pique de son interlocuteur lui fit relever les yeux en direction de ce dernier. Ce sourire en travers des lèvres, pareil à celui de Jupiter. Un sourire d'idiot qui ne prend rien au sérieux. Pourquoi en serait-il autrement ? Qu'est-ce qu'il aurait pu espérer d'autre de la part de Charlie ? Ils n'étaient pas amis, ni même colocataires. Des inconnus ou presque en somme.

« Non. Mais je n'avais pas eu l'occasion de te le dire jusqu'alors. Pas la peine d'être désagréable. »

Devait-il lui rappeler toutes ces fois où ils s'évitaient volontairement ? Les sorties inopinées de l'un quand l'autre débarquait à l'improviste à l'appartement ? Ces regards fuyants et ces faux-sourires en présence des deux amis ? Puis l'absence. Depuis quand n'avait-il pas revu le brun ? Cela semblait être une éternité à ses yeux. Même s'il ne lui avait pas manqué.

« J'étais soulagé de voir que tu allais bien. »

Le soulagement avait toutefois laissé la place à autre chose, d'où l'emploi volontaire du passé. Réflexion faite, c'était davantage son sens de la répartie et son humour douteux teinté de mauvaise fois qui n'avait pas manqué au japonais. Une coïncidence qu'il dit. Et pas n'importe laquelle : une coïncidence improbable. Dire que cette même coïncidence qui l'avait poussé à quitter l'appartement se retournait à présent contre lui. Loin de lui apporter les réponses à ses questions, elle démultipliait les secondes, enfonçant leur propriétaire malchanceux toujours un peu plus profondément dans le doute. L'interrogation dans la voix de son interlocuteur était légitime. Ceux et celles qui t'avaient côtoyé de près ou de loin dans la colocation connaissaient ton comportement casanier.

« Je suis allé au club de plongée. »

Le souvenir de cette visite manqua de briser sa voix sur la fin. Rester factuel. Ne pas se perdre dans les détails. Sans doute s'étonnerait-il de la réponse mais cela justifierait sa présence sur la plage du moins. Avec un peu de chance, Charlie s'en contenterait. Mais comme la chance n'était visiblement pas de son côté aujourd'hui, voilà que le brun insistait pour s'enquérir de son état. Surpris, Naoki leva une nouvelle fois la tête en direction de son interlocuteur, hésitant à se confier. Sentant le courage l'abandonner, le japonais se détourna de Charlie.

« Non, ça ira. »

Prévisible ? Lui ? En son for intérieur, Naoki songea que ce serait encore pire de mettre des mots sur ce qu'il s'était passé. Le long silence de Dana pour finalement se solder par son départ soudain. Sans un mot. Sans rien. De nouveau, sa gorge le tiraillait et le japonais prit sur lui pour réprimer cette sensation désagréable qu'une simple toux pourrait le délivrer.

« Comment... Comment as-tu fait pour... ça ? »

Tout en parlant, il agita lentement le poignet où se trouvait auparavant la marque du brun, dans l'espoir que ce dernier fasse le rapprochement. Comme si le fait d'évoquer ces sentiments les rendrait encore plus réels. Plus douloureux. Secrètement, Naoki espérait entendre un début de réponse de la bouche même de son interlocuteur. Etait-ce seulement quelque chose sur lequel on pouvait avoir une forme de contrôle ? Ou se berçait-on d'illusions en se pensant doté de ce même contrôle ?
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Mar 26 Juil - 19:45
Tu t’y attendais tellement à ce petit reproche sur ton attitude nouvellement (faussement) revenue.
Pas vraiment sur son inquiétude.

Ça te fait un peu plaisir. Mais si tu as l’impression que ses paroles n’étaient que pure politesse. Toi aussi t’as été soulagé que ça en soit fini entre vous, que ça reparte comme d’habitude : avec le fantôme de Naoki dans l’appart’. C’est toi, finalement, qui est devenu un fantôme, jusqu’à ce que tu reviennes hanter Leina, qui n’avait pas mérité ça.

Tu t’en veux presque encore un peu, de l’avoir impliquée. C’est encore une chose sur laquelle tu réfléchissais encore trop. Mais ce qui était fait, était fait.

Le club de plongée hein.
La petite hésitation dans la voix, tu n’y prêtes pas attention.
Qu’y faisait-il ? Comment allait-il ? Naoki a décidé de ne pas y répondre.
Prévisible.

Tu soupires. T’y a cru quelques secondes dans votre échange de regard. Mais ça serait se foutre de la gueule du monde que de lui faire la leçon sur les besoins de confier ses problèmes.

T’as regardé son poignet s’agiter, sa question voler. T’as un léger haut-le-cœur rien qu’à cette idée, cette boule d’angoisse qui revient, et peut-être que pour toi, c’est encore trop tôt. Mais espérais-tu vraiment des miracles en dix jours de post-mortem.
T’as simplement inspiré. Expiré lentement. Par le nez. Puis t’as souri.

« C’est parti comme c’est arrivé. Du jour au lendemain. Pouf. Plus rien. » Ce souvenir est peut-être le plus agréable de tout ce qui concerne tes rollercoaster émotionnels de ces derniers mois. Tu hausses les épaules d’une nonchalance feinte. « J’ai pas cherché à comprendre. »

Pourtant, tu cherches toujours à comprendre.
Tu n’avais simplement rien trouvé d’intéressant.

« Désolé, j’ai pas trouvé la recette miracle, sinon je l’aurais déjà brevetée. » Et tu ne serais pas mort non plus. « C’est pour ça que tu fais la tête ? » Peut-être que ta présence le dérange aussi, mais qu’importe. Le Japonais n’a qu’à le dire.

« Allez viens. On va te remonter le moral autour d’un verre. Les gamins au planétarium m’ont crevé, faut que je pose mes fesses quelque part. C’est triste tout seul et puis je suis une pie, alors hop ! Tu m’accompagnes. » Tu étais prêt à boire seul de toute façon. « Promis, un verre et je te libère ! »

Plus grand sourire encore alors que tu lui donnes une tape gentille dans le dos pour le mettre en marche.
C’est à deux pas, un bar beaucoup trop cher pas loin de la plage. Avec un peu de chance, Naoki est assez couvert pour supporter de rester dehors avec toi pendant ta clope. Pour l’instant, tu commandes une bière au comptoir, te tournant vers lui.

« Prends ce que tu veux, je paye. »

Une autre commande, une table de deux et tu t’enfiles une gorgée. Plus petite que la normale. Tu as encore la gorge irritée voire en feu.

« Bois pas tout d’un coup pour te débarrasser de moi. Je te surveille. » Petit plaisantin.  « Il est plutôt cool ce bar (ambiance cozy pas bruyante) t’en penses quoi ? Je vais devoir emmener les autre la prochaine fois. »

La gorge qui se serre un peu. Tu ne devrais pas en parler. Mais c’est qu’il fallait maintenir l’illusion pas vrai ?
Tu la dénoues à la bière. Mais bon sang, ça faisait encore tellement mal.

Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Sam 30 Juil - 18:59
Parti du jour au lendemain ? Son œil glissa en direction du visage de Charlie, comme pour s'assurer que ce dernier ne mentait pas. Pouvait-on réellement ne plus ressentir ces sentiments d'un coup d'un seul ? Ceux-là même qui vous oppressaient la conscience, emplissant vos poumons de fleurs... Puis le japonais se souvint de leurs échanges le soir du bal d'Halloween. Son interrogation face à l'amour qu'éprouvait le brun. L'incompréhension de l'intéressé pour ce même phénomène, lequel s'était brusquement imposé à lui, sans explications, ni signes avant coureurs. Comme si ces sentiments n'étaient rien de plus qu'artificiels. Peut-être était-ce la raison pour laquelle ceux de Charlie s'étaient évanouis aussi rapidement qu'ils avaient surgi. Un constat qui ne rassura pas davantage Naoki. Ces sentiments pour Dana n'étaient pas de ceux-là. Il avait eu le temps de ressentir son absence, le manque et le doute avant d'en arriver là. L'expérience du brun ne lui serait pas utile et il se remit à fixer l'océan, las.

« Je ne fais pas la tête. » Se doutant qu'il n'était pas convainquant pour un sou, il se résolut à ajouter : « En tout cas, ça n'a rien à voir avec toi. Je te l'ai dit, je suis content que tu n'aies plus à endurer ça. »

A présent, le japonais savait ce que c'était de désirer la compagnie d'une personne, si fort que cela en devenait douloureux. Cette pensée irrita davantage sa gorge et il toussa légèrement, prenant soin de placer le revers de sa main devant sa bouche pour éviter une éventuelle apparition inopinée d'un pétale ou deux. La proposition de Charlie sortit de nulle part, lui faisant relever la tête en direction de ce dernier, un air mi-maussade, mi-surpris sur le visage. Que le brun chercha à lui remonter le moral était étrange. Ils n'étaient pas particulièrement proches – encore moins au cours des derniers mois – et le japonais avait conscience de ne pas avoir été là pour lui quand l'autre se voyait éprouver des sentiments à son égard. Il ne pensait pas mériter autant d'attention de la part de Charlie compte tenu de leur passif mais devant l'insistance de ce dernier, Naoki n'eut d'autres choix que celui d'accepter son invitation, touché par celle-ci. Lentement, il se remit debout pour emboîter le pas au plus jeune, les mains farouchement enfoncées dans leurs poches respectives. Tout dans son attitude laissait penser qu'il n'avait pas envie d'accompagner le brun pourtant le japonais le suivit jusqu'au bar le plus proche.

« T'es sûr ? Je veux dire, tu es étudiant, ça ne me dérange pas de payer. »

Devant l'entêtement de Charlie, il soupira avant de reporter son attention sur les différentes bouteilles qui décoraient le bar. Le gérant avait eu l'idée de représenter quelques uns des cocktails les plus en vogue au sein de son établissement, si bien que le consommateur avait l'occasion d'admirer la couleur de sa prochaine boisson. Certes, on perdait niveau surprise mais ça faisait son petit effet malgré tout. Naoki passa en revue les cocktails, n'étant pas inspiré pour un sou jusqu'à repérer une couleur familière.

« Celui-ci. »

« Et un Green River pour le jeune homme. » répéta le barman une fois la commande passée.

Même installés à leur table, seulement séparés par leur consommation respective, le japonais ne faisait pas mine de toucher à la sienne. Il n'avait pas la moindre idée de son contenu et il redoutait que le goût mélangé à celui de la fleur qui se développait au creux de ses poumons, ne lui donne envie de vomir. Ce serait peut-être se faire justice envers Charlie, lequel l'avait clairement dégoûté de son petit déjeuner en recrachant son café par le nez ce matin-là dans la cuisine. La question de son interlocuteur lui fournit l'excuse parfaite pour ne pas avoir à porter le cocktail à ses lèvres.

« L'ambiance est sympa oui. Mais peut-être qu'ils aimeraient quelque chose de plus... animé ? Un endroit où faire la fête ? »

En vérité, il n'en savait rien. Ses seuls souvenirs remontaient à Halloween. A la frénésie de danser de Jupiter. Jamais il ne les avait accompagnés lors de leurs soirées arrosées, même s'il avait été le témoin des réveils difficiles. Comment ces trois s'amusaient-ils ensemble ? Naoki n'en avait aucune idée. Une chose de plus qui les séparait. Si le brun affirmait pouvoir emmener ses amis dans ce même bar, qui était-il pour l'en dissuader ?

« Qu'est-ce que tu faisais au planétarium ? Je ne pensais pas que tu aurais de la patience avec les enfants. »

L'arrivée d'un groupe de clients lui fit tourner la tête en direction de l'entrée du bar et le japonais les suivit du regard pendant quelques secondes. Son cœur manqua un battement quand il aperçut une longue chevelure brune, un prénom s'imposant immédiatement à son esprit. Puis la jeune femme tourna la tête et l'espoir retomba aussitôt. Ce n'était pas elle. Il devait se faire à l'idée que Dana avait quitté la ville. Envolée. Partie. Ses yeux rencontrèrent alors le liquide aux reflets émeraudes. L'alcool noyait tous les maux. Sans même réfléchir, sa main vint s'enrouler autour du verre et il porta celui-ci à ses lèvres. Une gorgée. Puis une autre. Voilà qu'elles s'enchaînaient à présent, laissant presque penser qu'il viderait son verre d'une traite. Mais non, Naoki finit par le reposer, un peu sèchement, sur la table entre eux. La vodka répandit doucement son feu le long de sa gorge, enflammant celle-ci. La toux ne tarda pas à le secouer, irrémédiablement suivie par cette sensation d'obstruction. Les pétales avaient envahi sa bouche, s'échappant d'entre ses lèvres malgré les mains plaquées contre la barrière de chair dans le vain espoir de cacher le mal qui rongeait son propriétaire. Dire que Charlie était aux premières loges pour ne rien perdre du spectacle. Un rire faux et douloureux agita le japonais, tandis qu'il crachait ce qu'il lui restait de pétales dans la bouche.

« Tu ne trouves pas ça ironique comme situation ? »
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Sam 30 Juil - 22:37
Un cocktail vert pour aller avec les cheveux verts. Tu es convaincu qu’il l’avait pris au hasard malgré le sondage minutieux des boissons derrière le bar. Ta bière fait bien terne en face de son verre. Ce constat t’éloignait d’un millimètre de ton malaise. C’était déjà pas mal.

« Je suis sûr que je peux les convaincre de venir ici en before. Pour se mettre en jambes avant de continuer sur les choses plus sérieuses. »

T’es pas fan des pistes de danse mais tu pouvais les accompagner. Au pire, tu restais au bar à les encourager de loin.

« Ça fait longtemps que t’es à la coloc et on n’a encore jamais fait une soirée à 4 où t’es resté plus de 10 min. On a peut-être trouvé le bon endroit, même si c’est un peu loin. »

Ça pourrait balayer un peu cette impression que tu as toujours que le Japonais n’est pas à sa place quand Jupiter et Leina font des efforts, à leur manière tu veux bien l’admettre.

« Tu dois le savoir que j’y bosse depuis le début du semestre quand même. » Sa question t’étonne. Tu pensais que depuis 4 mois, il saurait que tu avais quitté temporairement l’université. « Je fais les visites et j’ai plein de groupes scolaires, plus ou moins dissipés. »

Dans leurs petits uniformes qui te rappellent beaucoup trop de mauvais souvenirs. Premier de classe en vrai, et en cassage de pieds des professeurs.

Tu ris. « Moi non plus je ne pensais pas que j’aurais la patience. » Petite découverte agréable quand tu étais tellement au plus mal. Mais leurs grands yeux tout émerveillés à regarder la projection d’étoiles sur la coupole pendant que tu commentais… Tu t’y revois, treize ans en arrière. Et peut-être que tu as encore ces yeux-là quand tu parles des étoiles, toi aussi.

Ton verre aux lèvres, ce sourire un peu plus sincère dessiné dans ton silence, tes yeux suivent ceux de Naoki qui n’avait pas eu l’air de t’entendre ni de t’écouter. Tu observes le groupe d’ami.e.s arrivé au comptoir. Puis Naoki. Puis le groupe à nouveau. Connaissait-il quelqu’un dans cette meute ? Ou une des filles avait-elle accroché son regard ? Visiblement, le malaise est là car ce pauvre cocktail vert s’enfuit cul-sec dans le gosier du Japonais à une vitesse que tu n’imaginais pas avoir Naoki.

« Je t’ai dit, c’est pas en finissant ton verre rapidement que tu te débarrasseras de moi. »

Mais c’est la toux qui veut se débarrasser de toi. Cette toux qui te fait bondir le cœur quand ça pourrait être juste un avalement de travers.

Puis t’as brusquement reculé. Un réflexe de protection.
Blême. Terreur des pétales qui volent dans ta direction.

C’est encore trop tôt pour toi. Et tu imites ce rire teinté de gêne. Comme si cela ne te faisait rien quand tu reprends ta pinte entre tes doigts et le maintiens fort contre la table pour les empêcher de trembler.

Concentration.
Ton cœur sans contrôle et la sueur froide dans ton dos ne sont rien.
Tes sensations de brûlures dans les poumons et dans ta gorge ne sont qu’illusions.
C’était fini pour toi. Cette panique n’était pas justifiée n’est-ce pas.
Conviction.

« Ironique non. J’aurais pas dit ça. » Tu as pris soin de poser ta voix, ne pas te laisser aller à ta respiration inhabituelle ni à ta gorge serrée. Peut-être que tu avais parlé un peu plus lentement que d’habitude. « Ça voudrait dire que je l’ai souhaité pour toi, et non. » Tu ne le souhaites à personne.

T’as pris le porte serviettes en papier pour l’amener vers lui. Hors de question que tu y touches. Hors de question que tu ne montres quoique ce soit de tes mains fébriles.
Comme pour tout, tu allais faire comme si de rien était.

Tu profites du moment de flottement pour faire de la respiration profonde. Depuis le temps, quelques inspirations te permettaient de te calmer. Ce soir, ça faisait l’affaire pour te permettre de desserrer les doigts de ton verre.

Un coup de tête vers le bar. « C’est une des filles de tout à l’heure ? » Tu assumes que c’était une fille. « Tu veux que j’aille lui parler ? » Comme si ça allait changer quoi que ce soit.

Comme si tout ce qu’il pourrait faire d’autre allait changer quoi que ce soit.
Tu avais déjà tout essayé.

« Tu veux sortir ? Viens, on sort. J’ai besoin de fumer de toute façon. » Un peu directif, mais tu avais terriblement besoin d’en griller une. Besoin psychologique maintenant quand tu n’en as plus la nécessité ou la croyance que ça règlerait tes problèmes.

T’as pris ta bière avec toi, même si tu en étais dégouté maintenant. Tu te forcerais à la finir, tu l’avais payée. Dos tourné à Naoki par précaution, tu sens tes doigts encore nerveux et tu peines à rouler ta cigarette. Cent pourcent tu allais devoir la rallumer toutes les minutes.

L’air marin te fait du bien. La clope aussi, mais c’est une jolie illusion dont tu essayes de te persuader.

« Je réitère ma question. Tu veux en parler ? »

Non t’as pas envie qu’il en parle. Mais c’était ce qu’’il fallait dire dans ces situations non ?
Tu ferais juste en sorte de te contrôler.
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Dim 31 Juil - 20:26
Que pouvait bien inspirer cette envolée de pétales à son interlocuteur ? S'évertuant à éviter soigneusement le regard de ce dernier, Naoki n'en sut rien. S'il pensait y découvrir de la surprise, de la pitié, de la tristesse ou autre chose, le japonais préférait se laisser le bénéfice du doute. Charlie avait enduré cela pour lui auparavant, certainement que le brun pouvait comprendre ce qu'il ressentait à cet instant précis et ce, sans même avoir à desserrer les lèvres. Pourtant, le plus jeune trouva le moyen de lui répondre. Quelques mots tout au plus. Pas grand chose mais de quoi apaiser légèrement ses tourments. En voyant du coin de l’œil le porte serviettes glisser dans sa direction, Naoki esquisse un hochement de tête en guise de remerciements silencieux. Il redoutait un nouvel afflux de pétales et faisait le choix de ne pas parler davantage pour le moment. Tandis qu'il se débarrassait des derniers d'entre eux, il sentit le silence s'épaissir entre eux. Et pas que.

Les questions ravivèrent sa douleur et il secoua la tête, craignant cette fois que sa voix ne se brise s'il tentait d'ouvrir la bouche. Quel idiot il faisait ! Tenter de boire cul sec un cocktail dont il ignorait la composition exacte dans le but de se saouler. Avoir une crise dans un lieu public lui donnait envie de disparaître. Sans même avoir à lever les yeux de son verre à présent à moitié vide, le japonais pouvait deviner les regards insistants dans sa direction. Si Charlie avait eu la délicatesse de ne pas commenter l'explosion de pétales, de parfaits inconnus n'auraient pas autant de scrupules à le faire. Même à cette distance, il crut discerner les messes basses le concernant. Il aurait voulu quitter le bar, ne plus y remettre les pieds, ne plus être l'objet de toutes les attentions. Mais ce serait impoli envers le brun, qui l'invitait de surcroît. Comme s'il avait lu dans ses pensées, son interlocuteur lui proposa soudain de sortir. En vérité, il ne lui laissait pas véritablement le choix et Naoki ne sut pas déterminer si l'excuse de la cigarette n'était qu'un prétexte pour l'obliger à le suivre à l'extérieur.

Trop reconnaissant pour oser refuser, le japonais ne se fit pas prier pour se lever, emboîtant le pas au plus jeune. L'air marin vous accueillit d'une bourrasque et lorsqu'il s'engouffra dans ses poumons, Naoki sentit l'irritation tirailler sa gorge de nouveau. Il déglutit avec difficultés, avec l'espoir de freiner une éventuelle remontée de pétales. Un verre d'eau lui aurait fait le plus grand bien à cet instant, autant pour calmer le feu dans sa gorge que pour chasser le goût du cocktail mélangé à celui des pétales. Mais cela signifierait retourner au comptoir pour faire sa demande et il n'avait aucune envie de subir les regards des autres clients. Alors il se contenta de sa salive, essayant de calmer la toux par de grandes et profondes inspirations. Sans trop de succès cela dit.

« En parler ? »

La surprise se fit légèrement rocailleuse, la voix encore marquée par la toux.

« Il n'y a rien à dire. Tu es bien placé pour savoir ce qui m'arrive. »

A peine les mots eurent-ils franchi ses lèvres que le japonais les regretta. Il ne pouvait pas faire passer sa colère et sa détresse sur Charlie. Le pauvre n'y était pour rien et si une part de lui se révélait jalouse de savoir que le brun était parvenu à se libérer de ses sentiments, ce n'était pas une raison pour le lui faire payer.

« Excuse moi. Ce n'est pas ce que je voulais dire. »

Alors quoi ?

« Quand la marque sur mon poignet a disparu, j'étais soulagé pour toi. Je ne pensais pas que cela me reviendrait en pleine figure. En te voyant, j'ai pensé que peut-être, tu pourrais me dire comment toi tu avais fait pour ne plus... ressentir ça. »

Quelle naïveté. Croire que les sentiments humains pouvaient être contrôlés, réprimés. Ne disait-on pas que le cœur avait ses raisons que le raison ignorait ? Seul le temps permettait l'oubli. Mais à présent, le sien était compté. Naoki ne savait pas exactement de combien de temps il disposait, simplement qu'il lui en manquait. Terriblement.

« Je l'ai cherchée tu sais ? Je voulais qu'elle sache, peut-être que cela m'aurait aidé à oublier. Mais elle n'est plus là. Elle est partie, sans même un mot. » Pause. « C'est sans doute ma punition. Après toutes ces années à vivre avec la mort de quelqu'un sur la conscience. »

Une nouvelle toux lui échappa, moins intense que la précédente.

« Je peux avoir de ta bière ? J'ai la gorge en feu... Promis je ne la finis pas, juste une gorgée. »
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Dim 31 Juil - 22:32
La clope ne te fait même pas plaisir et elle ne l’avait jamais fait de toute façon.
Ce que tu entends non plus, ne te fait pas plaisir.

Mais pouvais-tu lui en vouloir.
S’il n’avait pas découvert ce qui se tramait chez toi à Halloween, tu n’en aurais jamais parlé à personne. T’as attendu plusieurs mois avant d’en parler à Leina, pour Jupiter. Alors ça serait véritablement du foutage de gueule que de le lui faire remarquer.

T’as pouffé un rire amère empli de fumée Tu t’es enfin retourné vers lui, en souriant, bien que blessé par ces simples mots.

« Non tu as raison, je suis bien placé. »

Tu savais ce qui se passait dans sa tête, même si tu ne pouvais pas en être certain.
Ta cigarette s’éteint. La faute aux trous. La faute à tes mains. Alors tu l’écoutes en lui montrant ton dos, entre deux tentatives de la rallumer malgré le vent, et malgré tes doigts encore fébriles.

« Je t’ai dit… » Tu ne le regardes même plus. « Si j’avais le remède miracle, je ne l’aurais pas gardé pour moi. »
Non. T’es juste mort. C’était ça le remède.

C’est une femme apparemment. Une femme fantôme qui l’a laissé en plan. Ça arrive. Mais Naoki devait vraiment s’y être attaché et tu te demandais ce qu’il y avait chez elle qui lui avait fait tant d’effet.
Mais c’est sa punition qu’il dit.

T’as haussé un sourcil. Le grand sceptique en toi se réveille dans les quelques instants pendant lesquels tu lui tends ton verre.

« Ne me dis pas que tu crois au karma. » S’il pouvait t’en débarrasser de ce verre, tu ne dis pas non. « Finis-la si tu veux, je t’en prie. T’as l’air d’en avoir besoin. » Tu te demandais d’ailleurs pourquoi tu n’étais pas tombé dans l’alcool ces derniers mois. Peut-être que tu n’avais pas tant dramatisé que cela finalement.

T’as enfoui ta main libre dans la poche de ta veste. Tu ne le regardes toujours pas en face. Tu préfères l’océan, à ton malaise.

« Désolé, je ne peux pas t’aider. A part te dire ce qui ne marche pas pour calmer la toux. » Tu inspires, expires longuement. L’avouer te faisait mal. Pour toi qui n’avais pas réussi, pour lui qui allait l’apprendre. « Tout. Y’a rien qui marche. Même te niquer les poumons avec cette merde, ça ne marche pas. » T’as le regard dégouté par ta cigarette à nouveau éteinte. Cette merde comme tu dis, tu ne pouvais pas l’arrêter. Pas encore.

Mais tout ça, c’était peut-être lui avouer que t’es allé jusqu’au bout du chemin avec cette maladie. Naoki n’était pas con, il ferait sans doute le rapprochement. Alors tu t’empresses d’ajouter.

« Peut-être que ça fera comme pour moi ? Tu vas arrêter de tousser des pétales et tu ne vas pas comprendre. A part que t’es à nouveau libre de tout ça. »

Tu hausses les épaules. Comme si votre passif était la seule chose dont tu pouvais relater l’expérience. Maintenant, toi tu étais libre. Pour toujours. C’était pas plus mal non ? Enlever l’amour de l’équation de ta vie. Tu pourrais bouger sans te préoccuper d’une seconde personne pour laquelle tu devras faire des compromis. Ce n’est pas le genre de raisonnement que tu auras dans dix ans, mais au début de ta vingtaine, c’est ton opinion.

Et tu essayais terriblement de t’en convaincre, dans ce long silence.

« Je ne te dirai pas le classique et inutile ‘oublie c’est qu’elle n’était pas pour toi’. » Le regard en coin. Tu poses enfin tes yeux sur lui sans pour autant te tourner complètement.

« Je sais ce que tu ressens. C’est dur, et ça fait mal. »

Ta gorge se serre. Tu te tais quelques secondes, dans ton état, tu pouvais te laisser aller à toutes ses émotions. Tu essayais de t’en remettre et ce n’était pas en explosant que tu y arriverais. Alors t’as à nouveau pesé ta voix.

« Mais il y a bien des gens qui font sans et qui sont heureux. Je ne sais pas si c’est la majorité, mais il doit bien y en avoir une bonne proportion. Tout comme il doit y en avoir encore plus qui s’en sortent. » Comme toujours. Tu t’efforces de peser le pour et le contre. Même si c’est difficile.

« Je ne suis pas en train de te dire de tomber dans le fatalisme. Je veux juste que tu vois tous les aspects. »

En tout cas, tu y avais beaucoup réfléchi.
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Lun 1 Aoû - 20:32
Comment ne pas croire au karma après avoir découvert que la personne à l'origine de l'annonce pour cette colocation et à laquelle il avait répondu, n'était qu'autre que le Youtuber qui avait critiqué ses parties en ligne des mois plus tôt ? Ce ne pouvait pas être simplement le fruit du hasard. Croiser la route de Jupiter, alors que lui-même se trouvait à des kilomètres de son pays natal... Comment Charlie aurait-il qualifié cette rencontre ? Le fruit du destin ? A la remarque du brun, le japonais se permit de lui jeter un regard torve, comme pour le mettre au défi de ne plus le faire croire au karma mais son interlocuteur esquivant habilement le moindre contact visuel, sa tentative fut rapidement avortée. Son attention se perdit quelques secondes dans les reflets ambrés virevoltant à la surface du verre. Jusqu'à quel point la bière était-elle forte ? Naoki doutait de pouvoir marcher droit jusqu'à l'appartement s'il la terminait. Mais avec la gorge en feu, il ne pouvait pas se permettre de faire le difficile à ce sujet.

Alors il y trempa les lèvres, prudemment. Une grimace accompagna la première gorgée mais l'écoulement du liquide le long de sa gorge en apaisa un peu l'irritation. Peut-être que s'il se contentait d'en prélever quelques gorgées seulement, il ne finirait pas complètement ivre sur la voie publique. Le japonais ne voulait pas imposer ce spectacle misérable à Charlie, en plus de le charger de la responsabilité de le reconduire personnellement à l'appartement. Quelque chose dans les propos de son interlocuteur l'interpella. Naoki ne mit pas immédiatement le doigt dessus. Cela se présenta d'abord comme un sentiment, pas agréable, celui-là même qui lui tordait les boyaux à la simple idée de mourir. Mais à mesure que les explications du brun lui parvenaient, ce sentiment se confirma. Douloureusement. Les lèvres closes, il écouta Charlie jusqu'au bout. Et quand celles de ce dernier se fermèrent de nouveau, le japonais ne prit pas immédiatement la parole. Conscient de l'effet que provoquerait sa question.

« Charlie, est-ce que par hasard, tu serais... ? »

Mort. Malgré tout le courage qu'il avait rassemblé pour mettre des mots sur son interrogation, le terme ne franchit jamais ses lèvres. Comme si le simple fait de le prononcer à haute voix le condamnerait à son tour. Peut-être se trompait-il, du moins, Naoki l'espérait pour le brun.

« Tu n'es pas obligé de répondre. C'est juste qu'en t'entendant parler, j'ai eu cette impression. »

Pause.

« Peut-être qu'à défaut de pouvoir m'aider à ne plus ressentir ça, tu seras en mesure de me dire combien de temps il me reste ? » ironisa-t-il.

Sa gorge se noua à ces mots et il porta de nouveau la bière à ses lèvres, s'autorisant plusieurs gorgées d'une traite. La chaleur de l'alcool se répandit aussitôt, ne dissipant malheureusement pas toutes ses inquiétudes à son passage. La tête lui tourna soudain et le japonais se laissa glisser au sol pour se retrouver accroupi, le verre se balançant dangereusement au bout de sa main droite.

« Personne n'y échappe. Il aurait été présomptueux de ma part de penser que j'y échapperai. Surtout après en avoir été moi-même l'origine. Ce que je vais dire est égoïste mais je suis soulagé que ce ne soit pas moi qui t'es... »

Tout en parlant, sa main gauche vint s'enrouler autour de son bras droit, serrant légèrement celui-ci.

« Je me suis fait à cette idée Charlie mais... ça ne m'empêche pas d'avoir peur. »

Cette fois, c'est d'une main tremblante qu'il porte le verre à ses lèvres.
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Mer 3 Aoû - 14:33
Le bruit de l’océan. Le vent trop violent. Tu préfères ça dans tes oreilles que cette interrogation du bout des lèvres. Tu ne le lui dirais pas. Tu te tairas. Même si ça te fait mal d’y repenser, à la terreur de cette mort prématurée.
Tu lui as simplement lancé un petit sourire en coin, un peu moqueur, comme s’il avait dit une belle connerie. Ce sourire qui précéderait un « tu vas chercher ça où » quand Naoki ne t’oblige finalement pas à répondre.
T’as haussé les épaules.

« J’essayais de te faire part de mes mois post-halloween. C’est tout. » Oui. Comme si cette expérience était la seule que tu avais eue.

T’es soulagé qu’il n’insiste pas. T’as juste rallumé ta cigarette une fois dos au vent. (bon sang ces doigts que tu n’en finis pas de contrôler)

« Vraiment ? J’en sais rien. J’ai lu sur internet que ça dépendait des gens. »

Toi t’es mort bien rapidement, mais ça n’avait été pas aussi fulgurant que certains témoignages que tu avais pu lire. Tu ne savais pas si c’était pas plus mal ou pas.
Tu aurais préféré en finir vite.

Un regard en coin. Le voilà accroupi, verre à la main. Tu restes debout, ça t’aiderait à te détacher émotionnellement de la conversation.

Oui, c’est présomptueux de se croire supérieur à tout ça. T’y as cru aussi. Que tu étais assez pragmatique pour ne pas tomber dans le panneau. Assez analytique pour t’en sortir. Ce côté émotionnellement intense, tu l’avais découvert cette année. Ça ne te plaisait pas, mais il allait bien falloir s’y faire.
Mais t’es trop fier pour accepter d’être aidé. Tes angoisses finiront par partir, comme elles l’ont toujours fait.

« Ne culpabilise pas pour moi. » Naoki n’était pas responsable. « Je te l’ai dit, d’arrêter de te blâmer pourtant. » T’as soupiré. « Mais bon c’est facile de dire ça. »
Quand c’est un mécanisme de pensée difficile à défaire.

En te connaissant, t’as dû lui ajouter quelque chose du genre « c’est complètement débile » parce que c’est ce que tu penses encore maintenant. Jamais cela ne te viendrait à l’esprit de pointer Jupiter du doigt pour t’avoir fait mourir quand il n’en avait jamais rien su et jamais rien vu.
Tu lui avais aussi dit que ça partirait vite.
Belle illusion.

T’as levé les avant-bras pour t’excuser. « Bon, ok j’aurais dû te dire que ça avait stoppé. Et que ça ne m’avait pas tué. Mon erreur. »
Mais Dame dépression avait décidé de t’isoler émotionnellement des autres.

Tu la vois cette fois. Cette fébrilité qui le prend dans sa gorgée. Tu avais eu les mêmes réactions. Les crises d’angoisse quand tu essayais de dormir aussi. Tu connais beaucoup trop.
Tu le prends tellement en pitié.

Alors tu t’accroupis avec lui. Parce tu ne peux que comprendre ce qu’il traverse. Et que t’as beau te convaincre que tu es parfois une machine sans émotion, tu étais toi aussi humain.
T’as posé une main sur son épaule en espérant que ca arrêtait ses tremblements. Tes doigts, tu les contrôles, parce qu’il le faut bien.

« Je sais. » T’as contemplé le silence quelques secondes. Puis t’as retiré ta main. « Je peux te filer des trucs qui sont conseillés. Ça stoppe pas, mais ça permet de mieux vivre la chose. Peut-être que ça t’aidera ? »

T’as terminé ta cigarette dont tu mets le filtre dans ton paquet de tabac.

« Tu veux un autre verre ? Ou tu préfères peut-être rentrer, ou je sais pas. Tu veux faire quoi ? »

Bon sang, tu l’envies tellement qu’il accepte son avenir aussi vite.
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Jeu 4 Aoû - 21:55
Peut-être aurait-il dû commencer par ça lui aussi. Lire sur Internet pour en apprendre davantage sur le phénomène, espérer trouver des réponses dans les témoignages de ceux qui avaient vécu, probablement vaincu la maladie. Naoki se sentit soudain stupide d'avoir posé la question au plus jeune. Certainement que ce dernier n'avait pas envie de se remémorer cet épisode gênant – à défaut d'être marquant – de sa vie, contrairement à bon nombre d'utilisateurs anonymes sur les réseaux sociaux. Le japonais essayait de se remémorer l'évolution de ses sentiments. A partir de quand avait-il eu conscience de ceux-ci ? Est-ce que le déni avait retardé la naissance des pétales ? A présent qu'il était prêt à en crever, effondré par la découverte du départ de Dana, les choses allaient-elles s'accélérer ? Etait-il déjà trop tard ? Voilà que Charlie finit par répondre à sa question. Il n'était pas mort. Loin de le rassurer complètement, cette révélation amplifia l'angoisse qui lui tordait les boyaux. Si le brun était parvenu à en guérir, ne pourrait-il pas en faire autant ? Et s'il échouait ? Comment arriverait-il à supporter l'échec ? Les tremblements l'agitèrent de nouveau, malgré ses tentatives pour chasser ces terreurs silencieuses.

Ce contact, chaud sur son épaule, imprévu également, le surprit. Allant jusqu'à stopper l'agitation dans son corps, Naoki sursauta légèrement. S'il avait senti le mouvement de son interlocuteur à ses côtés, jamais il n'aurait imaginé Charlie lui témoignait autant de compassion. Parce qu'il s'agissait bien de cela n'est-ce pas ? De la compassion ou de la pitié pour celui qui vivait ce que l'on avait traversé. Le souvenir de leur bref rapprochement dans cette ruelle le soir du bal d'Halloween lui revint soudain en mémoire. Seuls les sentiments qu'il éprouvait à l'époque avaient fait agir le brun comme il l'avait fait. Aujourd'hui, les choses étaient différentes entre eux et le japonais apprécia sa sollicitude à sa juste valeur. La suite des propos du plus jeune lui fit cependant relever la tête en direction de ce dernier, perplexe. Ce n'était pas le genre de Charlie d'essayer des trucs louches. Non ?

« Je n'ai pas envie de me mettre à fumer... » lâcha-t-il avec un mélange d'humeur et de lassitude.

Ni même de servir de cobaye à des traitements expérimentaux. Mais pouvait-il encore seulement se montrer exigeant dans sa situation ? Sans vouloir l'admettre, Naoki était curieux de savoir quelles substances ou médicaments permettaient de mieux vivre la chose pour reprendre les termes de son interlocuteur. D'un autre côté, puisque le brun était passé par cet état avant lui, sans doute devait-il mieux connaître le phénomène et les possibles solutions à envisager. Savoir que l'autre s'était retrouvé seul à devoir gérer cette détresse émotionnelle quand lui-même pouvait compter sur son aide, serra sa gorge.

« Pourquoi pas... »

L'envie n'était pas là mais il n'avait pas tellement le choix. Le japonais en avait cruellement conscience. Les questions de Charlie chassèrent le début d'espoir ravivé par l'offre de ce dernier et il se remit à fixer l'horizon. A mesure que le jour déclinait, l'océan se transformait en encre. Une masse glacée et mouvante, menaçant de l'engloutir tout entier. Pour ne plus avoir à souffrir. Une ultime provocation adressée à cette femme qui l'avait abandonné. Elle qui adorait les fonds marins...

« Je ne veux pas rentrer. »

Afin que ses colocataires ne le voient pas dans cet état.

« J'ai envie... de continuer à boire. »

La bière du plus jeune avalée, une autre suivit. Naoki offrit la seconde tournée, à la condition qu'ils changent d'endroit. Sentir les regards sur lui était insupportable à imaginer. Un bar plus proche, en centre-ville, serait également plus pratique pour rentrer. Evidemment, ce qui devait arriver, arriva. Sur le point de commander une troisième bière, le japonais n'arrivait plus à décoller son front du comptoir où ils s'étaient installés. Et l'aspect collant provoqué par la superposition de plusieurs alcools avant leur venue, n'était certainement pas l'unique raison. Il était ivre mort et c'était au pauvre Charlie d'avoir à gérer cela.

« Charliiiie... ! J'ai besoin d'une bière... Tu peux m'en commander une steuplé ? Je te rembourserai hein... L'barman veut plus me servir... »
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Ven 5 Aoû - 11:02
Un pouffement. Voilà ce que tu réponds à ce « je ne veux pas me mettre à fumer » presque grincheux. Non, il n’avait pas besoin de ça. « Ça ne marche pas ça. Je pensais plus à des exercices pour gérer le stress. Qu’est-ce que tu vas t’imaginer. »
Ah Naoki, parfois ta tête est compliquée.

Tu te serais attendu à ce qu’il veuille rentrer, mais il veut remettre ca. T’as l’impression que c’est à contre-cœur. Qu’il n’a pas vraiment envie de se mettre une murge mais que ca lui ferait passer le malaise plus facilement. T’as rien contre, quand c’est ponctuel. Toi, tu t’étais mis un gros frein pour ne pas tomber dans l’alcoolisme. S’il n’a pas envie de rentrer et encore moins en mauvais état, vous trouveriez une solution.

T’acceptes la seconde tournée, qu’importe l’endroit et c’était pas plus mal que ce soit cette fois plus proche en ville. Entre K-Road et chez toi. Au comptoir, tu lui parles de tout et de rien, ta troisième bière à la main.
Des gamins au planétarium, des trucs que tu leur racontes, du mécanisme utilisé pour projeter les étoiles sur la coupole. Parce que t’es un gros nerd en vrai.
Tu lui racontes l’histoire que cette gamine d’une dizaine d’années qui a voulu t’apprendre l’astronomie avec ses petites connaissances. T’es resté pro' en rigolant un peu, mais tu t’étais surtout dit que tu devais être bien casse-pieds comme gamin. Parce que tu faisais pareil à son âge. Charlie, 10 ans, insupportable. Tu ne t’étonnais plus d’avoir vu autant de fois le coin des murs.
Tu ne sais même pas si Naoki t’écoute. Toi t’es une piplette, tu l’avais prévenu.

Définitivement, le Japonais ne devait pas t’écouter. Il t’interpelle avec sa petite voix plaintive, la tête sur le comptoir.

« Déjà mort ? Je savais que les Japonais ne tenaient pas l’alcool mais pas à ce point. Il faudra une belle photo et que j’achète de l’encens maintenant. T’as vu ce que tu vas me faire faire !? » Tu ris, tu te moques bien, parce qu’il n’allait sans doute pas se vexer, maintenant dans cet état. « Si le barman ne veut pas te servir c’est parce qu’il ne veut pas que tu repeignes son comptoir. Ça serait vraiment pas gentil de ta part. » Légères tapes dans le dos, comme on fait à un pote proche.
T’es juste pompette, peut-être un peu plus, mais t’es loin de l’état de Naoki, tu pouvais encore gérer mais pas aussi lucidement non plus. Au moins, ton stress était parti.

« Allez mon grand, t’as assez bu pour la soirée, on rentre. » T’as fini le fond de ta bière cul-sec, puis tu le tires un peu par le bras pour le sortir de là. L’air frais de la nuit allait vous faire du bien. Comme d’habitude, tu devais être bien rouge aux joues, avec ta peau de descendant d’irlandais, mais au moins tu maitrisais.

Direction K-Road, tu entames le chemin vers la coloc et chez toi, parce que c’était dans la même direction. Mais peut-être que Naoki ne voulait toujours pas y retourner à la coloc.

« Si tu ne veux pas rentrer, je peux te proposer de dormir chez moi. C’est moins loin que la coloc. » Tu souris avant d’ajouter sur le ton d’un beauf en sortie de bar. « Alors ? chez toi ou chez moi ? »  Ça te fait bien rire. Ça te fait du bien de rire sans te forcer, même si tu es un peu aidé.
Et puis qu’importe la réponse tu l’y emmènerais. T’es juste bien content d’avoir passé une bonne soirée. Et tu dois être le seul entre Jupiter, Leina et toi à l'avoir vu dans cet état.
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Dim 7 Aoû - 21:05
La voix familière s'éleva de nouveau à ses côtés mais seul un charabia tomba dans le creux de son oreille. Le japonais était bien trop ivre pour comprendre cette histoire de belle photo et d'encens ou même la mention de repeindre le comptoir. Pourquoi faire ? Si les traînés collantes dérangeaient, il suffisait de passer un coup d'éponge dessus non ? Oui, Naoki était à des lieues de percevoir la moquerie dans les propos de son interlocuteur. En revanche, il nota l'absence de verre plein de bière déposé devant lui quand il redressa légèrement la tête, si bien qu'il se résolut à croiser les bras sur ledit comptoir, marmonnant des choses incompréhensibles aux tapes de l'autre dans le dos et visiblement décidé à passer la nuit sur place.

« … Tu peux rentrer, j'vais dormir ici. »

Comme si Charlie allait le laisser faire. Malgré ses protestations, le voilà qui se faisait entraîné par le bras vers l'extérieur du bar par le plus jeune, sous le regard soulagé du gérant. L'air frais lui fit l'effet d'une claque sur le visage et le japonais jura cette fois dans sa langue natale. Pas suffisamment fort pour être entendu de son interlocuteur.

« J'veux pas rentrer Charlie, c'est trop loin, j'suis fatigué. » se remit-il à gémir dans un anglais à peine méconnaissable tant l'accent du second langage prenait le pas.

Contre toutes attentes, la requête fut entendue et Naoki fixa le brun pendant de longues secondes, le temps que les mots de ce dernier fassent leur chemin dans son esprit embrumé par l'alcool. Et lorsqu'il comprit l'invitation, le visage du japonais s'illumina d'un large sourire. Sans même noter l'allusion beauf dans la question du plus jeune, il se jeta au cou de ce dernier, s'exclama soudain dans sa langue natale.

« Je savais que t'étais le meilleur Charlie ! Un vrai pote, t'assures grave ! »

Beaucoup trop lové contre le corps du brun sans aucune gêne, il ajouta pourtant en anglais, dans un sursaut de conscience :

« J'veux voir ton intérieur ! »

Parce qu'il ne savait pas dire « chez-toi » en anglais, il fallait comprendre qu'il s'agissait de la seconde option. Le souvenir du trajet jusqu'à l'appartement de Charlie se résuma à une succession de jurons ou d'exclamations euphoriques bilingues, Naoki n'accordant plus la moindre attention à son environnement. Même lorsque le brun lui intima de baisser d'un ton pour ne pas réveiller les voisins, le japonais l'imita grossièrement, l'index pressé sur les lèvres, un « Sssssh » plus proche du gloussement, filtrant péniblement entre elles. Comme l'enfant qu'il était redevenu à cet instant.

« Il est petit ton intérieur Charlie. » lâcha-t-il spontanément en plissant le nez.

Peu lui importait dans le fond. Ce n'était pas l'appartement de la colocation et c'était tout ce qui comptait. Une chance que Charlie l'avait ramassé sur la plage. Qui sait où il aurait terminé la soirée, après avoir bu comme il l'avait fait. Avisant le lit qui trônait dans la pièce, Naoki entreprit de se déshabiller sans aucune pudeur ou même après avoir demandé à pouvoir se changer. Abandonnant ses vêtements au fur et à mesure de sa progression jusqu'au lit, il finit par s'y laisser tomber, en caleçon, tirant la couette sur lui.

« Tout ça, c'est de la faute à Jupiter... »

L'assurance de s'être trouvé un toit, un lit où dormir, l'alcool aussi, lui déliait la langue.

« Ça a toujours été de sa faute... Il a fait fuir Dana... Et même avant... Un amateur... Juste pour faire parler de lui... »

Tout en marmonnant, à moitié endormi à présent, il s'enroulait un peu plus dans la couette, grognant quand il sentit celle-ci bouger.
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Lun 8 Aoû - 11:16
Un élan de lucidité semble traverser le Japonais après une beaucoup trop longue réflexion. Un large sourire que tu ne lui avais jamais vu, qui te prend un peu de court. Au moins l’idée avait l’air de lui plaire.

Mais ça y est. Il en a perdu son anglais. Déjà que tu avais eu du mal à le comprendre avant, la pauvre erre avait fini par complètement passer au japonais. T’as juste cru entendre ton prénom, écorché en syllabes bien séparées. Le reste, était un mystère.

La situation t’échappe. T’as juste eu le temps de le tenir contre toi pour qu’il ne tombe pas (et cela te fait très étrange que de l’avoir si proche maintenant que cette passade entre vous était terminée). Naoki est peut-être accroché à ton cou, t’avais des doutes sur son sens de l’équilibre.
Vraiment, il arrivait à te faire oublier ces angoisses quand tu te mets à rire un peu trop fort. Voir ton intérieur. Ah s’il savait ce qu’il venait de dire.

« Doucement grand fougueux, pas devant tout le monde. » Un clin d’œil complice, tu ne penses pas qu’il soit sérieux mais la blague était beaucoup trop tentante bien que plus pour toi que pour lui.

T’es juste heureux que vous ne vous vous fassiez pas arrêter sur le chemin. L’état de Naoki attirait déjà les yeux en plus de ces baragouinements anglais-japonais que tu ne comprenais pas vraiment. T’essayes juste de le calmer entre deux rires mais même un jet de discrétion dans la cage d’escalier se révèle un échec critique.
Un vrai retour en arrière. Peut-être qu’il n’était pas une personnalité aussi réservée finalement.

T’as fermé la porte, laissé éclater ton rire à sa remarque.
Enfin de l’anglais.

« Ouais, peu de monde est venu, mais quand même. » Dans les deux sens du terme.

Il n’a visiblement pas besoin de toi pour se déshabiller, encore moins pour trouver la couette et s’en recouvrir. T’as juste déposé un saut sur le bord du lit et une bouteille d’eau (au cas où).

Les marmonnements à moitié endormi font mention de Jupiter, que c’est de sa faute. Un truc du genre. Au moins, l’alcool permettait de ne plus faire bondir ton cœur à la mention de ce prénom. Tu n’en voulais pas à Jupiter, mais clairement, tu étais encore angoissé de ta mort prématurée.
Tu le savais qu’il y avait un truc entre eux. Naoki avait nié à l’époque. Une dispute dans la coloc ? Comme toujours, si c’était grave, Jupi t’en aurait sans doute parlé, ou Leina. Plus Leina que Jupiter.
Et cette Dana ? Sans doute la femme qui l’avait rendu malade.

« C’est ça, tu m’en parleras demain. »

Ou peut-être devrais-tu en profiter.

Puis en t-shirt et boxer, tu t’es glissé sous la couette sous les grognements dérangés du fond de bière qu’était le Japonais.
Merci dis que je suis indésirable dans mon propre lit.

« Il s’est passé quoi entre Jupi, toi et cette Dana ? Vous vous entendez si mal que ça ? »
Il s’est passé quoi avec Jupiter tout court à vrai dire.

T’as du mal à y croire, mais ils avaient des personnalités totalement différentes, quand Naoki était sobre. Vraiment, il devrait sortir un peu plus avec vous trois, ça rendrait peut-être les choses plus faciles ente eux.

T’as la tête lourde contre ton oreiller, les yeux un peu fatigués. Il est pas tard pourtant.

« Et puis tu dis toujours, tu le connais d’avant ? Je croyais que tu venais juste d’arriver en Nouvelle-Zélande. »

T’as le cerveau présent pour tes questions qui resteront sans doute sans réponse s’il s’endort. Pour faire les connexions, il ne fallait pas trop lui en demander.
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Jeu 11 Aoû - 20:39
Le lit qui remuait sous lui. Légèrement, assez cependant pour lui arracher un grognement ennuyé sans même que le japonais ouvre les yeux. Assommé par l'alcool, il était sur le point de sombrer quand la voix retentit de nouveau, soudain plus proche qu'auparavant. Plus que tout le reste, ce fut le prénom de la jeune femme qui l'oblige à répondre, puisant dans ses ultimes sursauts de conscience alors même que les souvenirs se dérobent.

« … a surgi en caleçon dans le couloir... Fait peur à Dana... »

Parler de son rendez-vous manqué était certainement trop lui demander dans son état. Son esprit sombra presque immédiatement, comme une tentative pour ne plus avoir à se rappeler ce moment d'embarras et ce qui en avait découlé. La nuit ne fut pas plus calme. Naoki sentit à plusieurs reprises une présence contre lui. S'il espérait que le contact cesse rapidement, le japonais dut se résoudre à repousser l'assaillant un bon nombre de fois, rendant son sommeil houleux jusqu'à ce qu'il finisse par abandonner. Une chance que la météo s'était rafraîchie depuis plusieurs semaines déjà, rendant cette proximité presque tolérable. Le réveil en revanche, fut douloureux.

Ce fut le soleil qui l'arracha à sa léthargie. D'abord étonné de se voir réveiller de la sorte, Naoki leva la tête en direction de la fenêtre, constatant dans le même temps que celle-ci donnait librement sur le monde extérieur. Sans doute que sa précipitation à se coucher, il en avait oublié les volets. Pourtant, il ne lui semblait pas reconnaître le paysage qui s'offrait à lui. Ce n'était pas la vue à laquelle il s'était habitué depuis l'emménagement. Interpellé, le regard du japonais balaya alors le reste de la pièce pour découvrir un endroit inconnu. Ce n'était pas sa chambre. Ce n'était pas l'appartement. Où avait-il passé la nuit ? Et chez qui ?

La tête douloureuse et l'esprit confus, il se redressa dans le lit. Ce simple mouvement lui donna envie de vomir. Malgré ses tentatives pour se remémorer les événements de la veille, Naoki n'en avait aucun souvenir. Oui, il s'était rendu jusqu'au club de plongée avant de rejoindre la plage. Et ensuite ? Du mouvement à ses côtés lui fit brusquement tourner la tête pour apercevoir la tête brune de Charlie émerger de dessous la couette. Charlie et son éternel sourire railleur. Minute. Pourquoi est-ce que Charlie se trouvait là ? Si les lèvres du plus jeune s'animèrent à cet instant, l'attention du japonais avait quitté le visage de son interlocuteur, laissant ses yeux parcourir le lit jusqu'à sa propre personne, réalisant soudain qu'il était torse nu et en caleçon.

« Oh merde... » laissa-t-il échapper en japonais avant de presser ses mains sur son visage, rouge de honte. « Charlie... Dis moi qu'on n'a pas fait ça... ? »

La présence du brun lui rafraîchit brutalement la mémoire, en partie du moins, à la manière d'une claque. Ils s'étaient croisés sur la plage, par le plus pur des hasards, l'un comme l'autre surprise de se voir. Puis ils avaient bu. Et encore bu. Un peu trop sans doute. Certainement oui. La gueule de bois dont il était salement affligé témoignait d'elle-même des abus commis la veille. La déglutition difficile ne lui permit cependant pas d'ignorer les quelques pétales coincés au fond de sa gorge.

« Si au moins ça m'avait guéri.. »

Comme si. Il fallait être sacrément con ou naïf pour croire une chose pareille. Noyer ses sentiments dans l'alcool ou le sexe ? Il devait être tombé bien bas. Trop pour espérer se relever.

« T'aurais pas un doliprane ? J'ai la tête qui va exploser... » finit-il par demander, sans oser regarder son interlocuteur.
Invité
Invité
Anonymous
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sauter vers :
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
B L O O M into me ::  RP abandonnés & terminés-