✿✿✿Le soleil dans sa nuque et l’agitation des ports lors de ses beaux jours.
Philip est un peu nerveux. Il n’a jamais apprécié la foule, ni le soleil, et encore moins la foule en plein soleil. Mais il adore la mer et les bateaux de toutes les couleurs, il adore voir le bleu de la mer se perdre dans le bleu de l’horizon, il adore voir tous les animaux qui peuplent ses lieux.
Parfois, quand tout devient ⠀⠀⠀
tropquand les épaules se font trop lourdes et que même l’alcool ne passe pas l’angoisse,
Philip prend le bus un dimanche et il vient jusqu’ici.
C’est comme rentrer à la maison.
Il y a trop de monde mais il se sent quand même bien.
Comme si aucun de ses soucis n’existait.
Il fait chaud, la foule n’aide pas à avoir un peu d’air.
Téléphone à la main, Philip prend des dizaines et des dizaines de photos, comme à chaque fois qu’il vient par ici. Et quand il se sent mal, dans son petit appartement, parfois il les regarde et il se sent inspiré et détendu et
⠀⠀⠀il écrit un peu.
Ça l’aide à oublier.
Il aimerait bien venir ici un jour dans la semaine ou quand il fait moins beau mais ces moments-là sont rares en dehors des vacances scolaires et bien souvent, c’est toujours la même foule qui se presse dans les ferrys ou sur les bords des rambardes. Ce n’est pas grave.
Philip arrive toujours à se trouver un petit coin à l’ombre où lire tranquillement.
Loin des autres.
Loin des regards.
Mal à l’aise, Philip fouille dans son sac pour en sortir une bouteille d’eau mais à peine a-t-il le temps de l’ouvrir que—
⠀⠀⠀on le bouscule gentiment et il se décale rapidement d’un pas pour laisser de la place, mais lorsqu’il regarde derrière lui
il n’y a plus personne.
Tant pis. Il n’y pense pas plus que ça, prenant une gorgée d’eau.
Mais, voulant récupérer son téléphone dans la poche de son pantalon—
sa main ne tombe que sur du vide.
Sa poche est vide.
L’angoisse monte d’un coup, le cœur se stoppe dans sa poitrine le temps d’une seconde.
Ah, non, ce n’est pas possible. Il cherche frénétiquement dans son sac, au cas-où
peut-être il a rangé son portable dedans mais il n’y a rien rien rien rien
et Philip a la gorge nouée et déjà l’envie de pleurer.
Son téléphone, c’est vraiment ce qu’il y a de plus important.
Il ne peut pas l’avoir perdu, ou pire— se l’être fait volé.
Son regard rase le sol— comme si le portable avait simplement pu tomber par terre. Et déjà loin dans ses pensées, Philip sursaute lorsque tu lui adresses la parole soudainement. Il te regarde sans vraiment te regarder, sans savoir pourquoi tu lui parles ou si peut-être tu parlais à quelqu’un d’autre mais qu’il a cru que tu lui parlais à lui et puis
un peu paniqué
il ne réfléchit pas vraiment.
«
Euh, est-ce que je peux utiliser votre téléphone, s’il vous plaît ? »
Mais pour quoi faire ?
Qui est-ce qu’il va appeler ? Il ne se souvient même pas des numéros de ses contacts.
Il veut juste— récupérer
son téléphone et partir d’ici.